Conflits d'intérêts : l'Assemblée noie le poisson<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Conflits d'intérêts : 
l'Assemblée noie le poisson
©

Déontologie

La commission du bureau de l'Assemblée nationale sur la prévention des conflits d'intérêts, lancée par Nicolas Sarkozy suite à l'affaire Woerth-Bettencourt, vient de rendre sa copie et propose l'adoption d'un simple code de déontologie. Un coup d'épée dans l'eau ?

 Authueil

Authueil

Authueil est un célèbre blogueur.

Soutier dans un grand paquebot de la république, il fréquente régulièrement les couloirs de l'Assemblée Nationale.

Voir la bio »

La commission du bureau de l'Assemblée nationale chargée de plancher sur les conflits d'intérêts vient de rendre sa copie. La mesure phare est l'adoption d'un code de déontologie et d'un déontologue chargé de le faire appliquer. Et puis c'est tout ! On ne change absolument rien aux règles de fond, et surtout, aucune sanction en cas de manquement. Autant dire qu'on se fout complètement de la gueule des Français !

Les députés contre la transparence

Le bureau de l'Assemblée nationale réaffirme à chaque phrase que rien n'est public, surtout pas la déclaration d'intérêts. En cas de problème, le déontologue voit directement avec le député et si cela se passe mal, il saisit le bureau de l'Assemblée. Là encore, la saisine du bureau n'est pas publique. Les seules sanctions clairement énoncées visent... le déontologue en cas de manquement à son obligation de secret professionnel !

On reste dans la logique de ce qui a été voté en décembre 2010 sur le financement de la vie politique, avec ce refus d'imposer une peine de prison pour les députés en cas de déclaration de patrimoine mensongère. Pour mémoire, la fraude fiscale, qui est une déclaration mensongère, c'est cinq ans de prison...

Les Français pour la tolérance zéro

Ce refus total de la transparence est absolument désespérant ! Visiblement, les parlementaires n'ont pas compris que le temps où ils pouvaient régler les petites affaires et les grosses magouilles dans le secret est révolu ! La sensibilité des Français sur ces questions de conflits d'intérêts a énormément évolué en quelques années, avec une tolérance zéro.

C'est encore plus désespérant quand on fait le lien entre les lois pénales toujours plus répressives quand il s'agit des « délinquants ordinaires », et celles qui concernent les députés, d'une timidité et d'un laxisme incroyables.

Le message lancé aux députés affairistes est clair : au bout de 30 avertissements, vous avez un blâme, au bout de 30 blâmes...

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !