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Débat PS : une "star academy"
pas à la hauteur des enjeux
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Débat primaire

5 millions de téléspectateurs devant le débat PS. Parmi eux, Sophie de Menthon qui revient sur ce débat digne, selon elle, d'une téléréalité.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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Ils étaient parfaits, en habits du dimanche, coachés, briqués, antisèches en main, pour la « téléréalité » dans laquelle les attendaient les Français. Comme toute « première » semaine de ce type d’émission, les candidats intimidés s’affrontent mais ne doivent pas se faire rejeter par le groupe, la bonne camaraderie est un des critères. Entre « Le Bachelor », « Star Académy », « Koh-Lanta » et « Question pour un champion », on assiste stupéfait à une mise en scène parfaite de jeu télévisé dans un beau studio bleu… UMP !

Immédiatement apparaît le côté un peu humiliant de ces futurs leaders obligés de se plier aux nouvelles arènes populaires. Je ne suis pas certaine que cette scénarisation des primaires soit valorisante, ni pour le Parti socialiste, ni pour le (la) futur(e) Président(e) de la République. A force de vouloir chercher qui serait le gagnant des échanges, on en a presque oublié l’affligeante médiocrité du contenu. Le deuxième épisode devrait s’intituler : « Demandez le programme ! » car pour l’instant, même en additionnant toutes les propositions de tout le monde, on n’a pas l’ébauche d’un programme…

L’exercice connait ses limites dès le départ : une minute pour déclarer pourquoi on est candidat. Tous ont commencé à dire aux Français : « Vous avez peur… », une entrée en la matière très discutable… « par le bas ». Et pour dire ça, il faut lire ses notes ? Où est la flamme des grands tribuns ? L’inspiration de la conviction ? L’élan pour le pays ? Le trac : un futur chef d’Etat devrait savoir le maîtriser, car il sera confronté à beaucoup plus stressant. Le comble c’est que devant les propositions des candidats et leurs explications, c’étaient les journalistes qui semblaient les plus lucides et les plus compétents. A la fin, on votait pour les journalistes !

L'ombre de Nicolas Sarkozy...

On peut détester Nicolas Sarkozy, le trouver insupportable, activiste, etc. mais la différence de niveau est cruelle : l’actuel Président, hier soir, planait au dessus d’un nid de coucous, aussi bien par sa maîtrise des sujets que pour son évidente capacité à être « chef » par rapport à ceux qui prétendaient l’être.

François Hollande, appliqué dans une posture supposée présidentielle, engoncé dans une dignité nouvelle semble un peu déguisé. On le regarde, lui, plutôt que de se convaincre de ses propos… qu’on ne retient pas ? La voix qu’il veut convaincue masque mal une certaine indécision chronique.

Manuel Valls sort du lot, nettement, mais il lui manque 5 ans. Comme il sait qu’il ne sera pas élu, rassembleur, il peut afficher ses vraies convictions sans avoir peur de fâcher le Parti socialiste.

Ségolène Royal a voulu être sage et n’a pas fait son meilleur numéro, même si son bon sens était rafraîchissant… (« Bloquer les loyers » a quand même dû en laisser plus d’un pantois !).

Et puis, évidemment Martine Aubry, sans surprise, revêche et avec le même aplomb que celui des 35 heures… Elle n’a rien appris et on eut aimé que comme Ségolène Royal, elle soit capable de dire : « J’ai changé ! ».

Egarés chez les postulants, un centriste qu’on aurait pu voir dans « L’amour est dans le pré », sympathique (forcément) les candidats généreux ont accepté qu’il joue avec eux bien qu’il n’ait pas sa carte. Une preuve de plus que tout le monde peut aller voter aux primaires, d’ailleurs, la règle du jeu pour aller voter a bien été expliqué.

Ah ! Pardon j’allais oublier Arnaud Montebourg, c’était lui « le Bachelor » ? Allez ! On leur donne une deuxième chance de se montrer vraiment à la hauteur.

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