Darmanin veut interdire la vente des mortiers. Dès cette annonce, un gigantesque éclat de rire a secoué les cités de Champigny-sur-Marne<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Gérald Darmanin ministre de l'intérieur Champigny-sur-Marne
Gérald Darmanin ministre de l'intérieur Champigny-sur-Marne
©GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

On va voir ce qu'on va voir...

Eh oui ils n'ont même pas eu peur.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Après l'attaque au mortier du commissariat de cette localité de la région parisienne le ministre de l'Intérieur a éprouvé le besoin de montrer ses muscles. Il est vrai que c'était la deuxième fois en quelques mois que des policiers étaient ainsi agressés. Finis donc les mortiers qui servent aussi - ne l'oublions pas - à des centaines de milliers de braves gens qui aiment tirer des fusées éclairantes le 14 juillet ou le soir du Nouvel An. 

"Plus de mortiers pour la banlieue" : ça ferait un excellent titre de polar ! Mais comment fera-t-on pour décider à qui on peut vendre ou ne pas vendre ? Peut-être triera-t-on au faciès ? Vous viendrez en complet veston et vous aurez vos mortiers. Vous porterez une capuche et ils vous seront refusés. Les muscles de Darmanin sont lamentablement flasques. 

Ceux de Castex, qui dans un viril mouvement du menton a annoncé qu'il serait "intraitable", ne valent pas mieux. "Intraitable" ça veut dire quoi ? Le premier ministre serait-il dans la capacité de donner des instructions aux juges qui, souvent, traitent les tirs de mortiers comme une ludique activité d'une jeunesse un peu turbulente qui s'ennuie ? 

De toute façon pour que les juges puissent juger encore faut-il que les voyous soient appréhendés. Les policiers de Champigny-sur-Marne sont-ils sortis de leur commissariat pour tenter d'en arrêter quelques-uns ? Non. Sans doute ont-ils reçu des consignes en ce sens. 

Je ne sais pas qui de Darmanin ou de Castex a dit que les mortiers étaient "l'arme favorite" des "jeunes" de banlieue. On va les interdire ? Les voyous ont d'autres armes à leur disposition : les pierres (les pompiers régulièrement caillassés en savent quelque chose), les battes de baseball, les cocktail Molotov et les kalash. Sans mortiers, la prochaine attaque du commissariat de Champigny-sur-Marne risque donc d'être un peu sanglante...

La vérité - et ni Darmanin, ni Castex ne la disent - c'est que les "jeunes" sortent tranquillement de chez eux pour attaquer des flics. Ensuite, ils rentrent à leur domicile. Il faudrait que ça change et que les policiers au lieu d'attendre, terrorisés, leur visite aillent à leur tour chez eux. 

Ces territoires perdus de la République doivent être reconquis. On fouillera les immeubles, on perquisitionnera. Certes, on ne peut arrêter sans preuves. Mais au moins, on montrera de quel côté est le droit, l'autorité et la force. 

Ce serait une bonne chose que les voyous se sentent harcelés, humiliés et mal à l'aise. Ils réfléchiront à deux fois avant de revenir au commissariat de Champigny-sur-Marne. En même temps, il faudra laisser tranquilles ceux qui font le chouf pour les dealers : ils sont trop nombreux et relativement inoffensifs. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !