Dans les nouveaux hôtels robotisés du Japon, un vélociraptor vous accueille et vous dit "Bienvenue !"

Le Japon est toujours surprenant, il arrive à conjuguer une tradition séculaire et héberge à la fois l'industrie des services les plus à la pointe et la technologie androïde la plus avancée du monde. Pour s'enregistrer à l'hôtel Henn-na, au Japon, il faut rester zen et ne surtout pas avoir froid aux yeux. En effet, l'expérience peut sembler radicale pour un béotien, peu féru de nouvelles technologies.

Il claque des mâchoires

Au comptoir, le réceptionniste est un vélociraptor, à l'échelle humaine, affublé d'un petit nœud papillon, raconte le magazine Wired. C'est un petit dinosaure carnivore qui a fait les beaux jours du film Jurassic world.

Bien qu'il montre ses griffes et semble prêt à mordre tout ce qui bouge, le bestiau est courtois : « Bienvenue ! » dit-il en claquant des mâchoires et en inclinant la tête. Puis il invite son visiteur : « Si vous voulez enregistrer, appuyez sur 1, s'il vous plaît ». Il suffit alors d'énoncer son nom à voix haute, de vérifier l'orthographe sur une tablette tactile, d'insérer une carte de crédit et de se faire prendre en photo pour une reconnaissance faciale - il n'y a pas de clés - pour obtenir une chambre. A ses côtés, officie une jeune femme androïde mais souriante, vêtue d'une tunique blanche, d'un chapeau de groom et d'un foulard autour du cou. Ils sont secondés par deux autres concierges, des petits Nao, ces robots très mignons conçus par un Français, qui orientent et informent les clients sur les horaires des repas.

Il faut parler aux tulipes

A l’hôtel Henn-na, que l'on peut traduire par « bizarre » ou « étrange », situé près de Nagasaki, au sud du Japon, on a l'ambition d'être le premier établissement au monde géré par des robots. C'est un bras robotique qui se charge de la consigne et les bagages sont amenés aux chambres par des chariots à roulettes.

A l'intérieur des 72 chambres, une tulipe en plastique installée sur la table de chevet sert de réveil et d'interrupteur. Il faut donc lui parler et lui ordonner d'éteindre la lumière, de changer la température ambiante, ou lui demander « quelle heure est-il ? », par exemple. Le tout en japonais car toute la robotique de l'hôtel est toujours en train d'apprendre l'anglais.

Ni pauses, ni salaires

Le responsable de l'hôtel se montre plutôt satisfait de ses employés : « Nous faisons travailler plus de 80 robots contre une dizaine d’humains seulement », se rengorge le patron, cité par le journal suisse Le Temps. Un monde merveilleux puisqu'ils ne réclament ni pauses ni salaires. En fait, les seuls humains qui sont encore nécessaires sont chargés du bon fonctionnement de l'hôtel et de la sécurité en scrutant les caméras de surveillance. Sans oublier ceux qui font le ménage ! Car « les robots ne sont toujours pas étanches et savent pas faire un lit digne de ce nom », sourit le responsable.

Nous souhaitons réduire les coûts au maximum

Mais tout ce petit monde robotisé semble être plutôt là pour effectuer des tâches très simples. Il est évidement possible de désactiver la tulipe pour lui préférer une bonne vieille télécommande qui fera le boulot tout aussi bien. Et en cas d'urgence, c'est un être humain, en chair et en os, qui viendra résoudre vos petits problèmes du quotidien.

Le patron de l'établissement a les pieds sur terre et préfère la rentabilité aux rêves d'un monde fusturiste. « Nous ne sommes pas un hôtel de robots, nous souhaitons juste réduire les coûts au maximum pour proposer des chambres à bas prix, et cela passe par l’emploi de robots», dit-il. Ce qui casse évidement un peu le rêve...

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