Dans la famille Poutine, je demande la fille : Ekaterina Tikhonova, la milliardaire aux multiples réseaux<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Dans la famille Poutine, je demande la fille : Ekaterina Tikhonova, la milliardaire aux multiples réseaux
©REUTERS/Ints Kalnins

Secrets bien gardés

L'autre fille du président russe, Maria Faseen, mariée à un riche homme d’affaires néerlandais, est en revanche bien plus discrète.

Vladimir Poutine a toujours mis un point d’honneur à protéger sa vie privée. Père de deux filles qu’il eut en 1985 et 1986 alors qu’il était encore officier au KGB, le principal service de renseignement de l’URSS, l’homme le plus puissant du monde (selon Forbes) n’a cessé de camoufler les moindres faits et gestes des deux prunelles de ses yeux au cours des dernières décennies. L’agence de presse Reuters a voulu percer le mystère et découvrir qui étaient vraiment Ekaterina Tikhonova et Maria Faseen, les deux filles du président russe.

Dans son article, Reuters indique que le peu d’informations disponibles sur Maria Faseen se résume à un cursus universitaire en médecine fondamentale réalisé à Moscou et à un mariage avec un riche homme d’affaires néerlandais. Aucune des institutions contactées n’a souhaité s’exprimer sur la jeune femme, qui travaillerait cependant à la faculté de Moscou en endocrinologie selon les rares documents accessibles au public.

Heureusement, la pêche aux infos fut plus prometteuse concernant Ekaterina Tikhonova. Celle qui utilise le nom de famille de sa grand-mère maternelle n’est pas aussi discrète que sa sœur. Danseuse sportive arrivée cinquième aux championnats du monde de 2013, chercheuse en sciences mécaniques à l’université d’Etat de Moscou et milliardaire issue d’une nouvelle branche d’aristocrates russes, celle qui a grandi dans les couloirs du Kremlin et qui a bénéficié de la surprotection de son papa-gâteau toute sa vie, sort peu à peu de l’ombre.

Diplômée en sciences mécaniques et mathématiques à la faculté d'Etat de Moscou, Ekaterina Tikhonova (29 ans) y a été nommée vice-rectrice en mars dernier et a publié un grand nombre d’articles scientifiques sur des sujets tels que les voyages dans l’espace ou la façon dont le corps humain réagit à l’absence de gravité, la plupart co-écrits avec le recteur de l'université Viktor Sadovnitchi. 

Répertoriée parmi les plus grands auteurs scientifiques russes, la fille de Vladimir Poutine est décrite comme "une chercheuse de talent" sur le site de l’Université de Moscou. Parallèlement à cela, cette dernière s’occupe avec son mari Kirill Shamalov (fils de Nikolai Shamalov, un vieil ami de Vladimir Poutine) de la gestion d’Innopraktika, un programme d’1,7 milliard de dollars qui vise à soutenir les jeunes scientifiques. Selon Reuters, les entreprises Sibur et Gazprombank, appartenant en partie à Kirill Shamalov et à son frère Iouri, ainsi que Vladimir Poutine, Nikolai Tokarev, Sergei Chemezov et Igor Sechin, sont actionnaires de cette initiative.

A en croire l’enquête de Reuters, Ekaterina et son époux seraient à la tête d’une fortune personnelle de 2 milliards de dollars, son beau-père étant l’un des principaux actionnaires de la banque Rossiya. De son côté, son mari Kirill Shamalov (33 ans) serait également propriétaire d’une demeure située en bord de mer à Biarritz, dont la valeur avoisinerait les 3,7 milliards de dollars. Sa richesse personnelle proviendrait surtout de sa récente acquisition de parts dans l’entreprise pétrochimique Sibur, appartenant à Gennady Timchenko, un autre proche de Vladimir Poutine. 

Comme le précise l’agence de presse, Ekaterina Tikhonova et Kirill Shamalov appartiennent à une nouvelle génération d’aristocrates russes, celle qui s’appuie sur la connexion et la fortune de ses parents. Selon Olga Kryshtanovskaya, sociologue et ancien membre du parti de Poutine, il n’est pas rare de voir ces enfants de la "nouvelle aristocratie" évoluer en politique et/ou à la direction des entreprises de l'Etat.

Dans le cercle des proches de Poutine, on retrouve beaucoup de dirigeants de la banque Rossiya : Boris Kovalchuk est par exemple le fils du plus grand actionnaire de la Rossiya et donc un ami proche de Vladimir Poutine. De même que Gleb Frank est le beau-fils de Gennady Timchenko (lui-même propriétaire de la société pétrochimique dont est actionnaire le gendre de Vladimir Poutine) et fils de l’ancien ministre des Transports russe, Sergei Frank. Igor Rotenberg lui, est le fils d’Arkady Rotenberg, l’ancien partenaire de judo du président russe et Sergei S. Ivanov est le fils du directeur de cabinet de Vladimir Poutine. Tous occupent d’importantes fonctions et semblent avoir bénéficié d’un coup de pouce non négligeable de la part du dirigeant russe.

Alexeï Navalny, un leader de l'opposition russe, a comparé ce phénomène à un "système néo-féodal" qui menace de dominer les bureaux de l'État et les grandes entreprises. "Aujourd'hui en Russie, il est tout à fait normal que les enfants de fonctionnaires ou des services de sécurité soient nommés aux conseils d'administration des banques d'État. Il s’agit d’une succession dynastique. Les enfants ne sont pas seulement des héritiers de leurs parents, ils ont aussi le droit de choisir le poste qu'ils imaginent. Le danger résulte dans le fait que très bientôt, toutes les ressources clés [de la Russie] finiront entre les mains de cinq à sept familles".

Et tous ses "amis" savent remercier le dirigeant russe. En effet, d'après certains experts, dont l'homme d'affaires et expert financier Bill Browder, le président russe serait l'homme le plus riche du monde, ni plus ni moins. Il estime sa fortune à 200 milliards de dollars, ce qui le placerait devant... Bill Gates (78,6 milliards de dollars). Selon lui, cet argent ne serait pas forcément propre et proviendrait en partie des caisses de l'Etat. Poutine posséderait également un palais sur les rives de la Mer Noire, payé en partie par le père de son gendre, Nikolai Shamalov. Vladimir Poutine a gagné 139.879 euros en 2014 contre 67.106 euros en 2013, selon les données officielles du Kremlin. Il disposerait également de deux appartements.

D'après son ex-femme Lyudmila, le chef d'Etat russe serait dingue de ses filles. "Tous les parents n'aiment pas leurs enfants comme lui. Il les a toujours beaucoup gâtées et j'étais celle qui devait les punir", lit-on sur le site du président. Pour rappel, Vladimir Poutine a divorcé après 29 ans de mariage. Depuis, on lui a prêté plusieurs relations, notamment celle avec la gymnaste Alina Kabaeva. Si l'on en croit les rumeurs persistantes, sa maîtresse serait la mère de ses deux enfants illégitimes. Mais ça, c'est un autre secret bien gardé.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !