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Crise politique : Hollande perplexe face à trois solutions de sortie qui n’en sont pas
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Éditorial

Remanier son gouvernement, dissoudre l'Assemblée ou attendre que l'orage passe : le président de la République ne sait plus que faire pour sortir de la crise politique qu'il traverse.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Dans ces périodes où l’exécutif est en perte d’équilibre - protestations de rue, impopularité abyssale, tensions dans la majorité, etc - le président de la République s’active toujours en coulisse. Depuis 48 heures, François Hollande voit les barons socialistes les uns après les autres, leur confie qu’il faut tout changer, les hommes, la ligne idéologique, la communication, s’enferme dans la war room élyséenne avec ses collaborateurs les plus fidèles, échafaude les scénarios de rigueur dans ce genre de situation.

Un remaniement ? Pourquoi pas, mais alors, pour qu’il ait un impact sur l’opinion, il faut nommer un nouveau Premier ministre. D’accord, mais qui ? Manuel Valls ? L’aile gauche du PS, les Communistes et les Verts ne l’accepteraient pas. Impossible de provoquer tout ce petit monde à quelques mois des municipales. Fabius ? La tentation du vieux pro qui remettrait de l’ordre dans le système ? Impossible. Trop vintage. Et puis, reste scotchée à la personne du ministre des Affaires étrangères cette image de grand bourgeois que sa dernière déclaration de patrimoine n’a guère améliorée. Pas top pour faire passer une fiscalité devenue asphyxiante pour des millions de Français. Martine Aubry ? Non, pas Martine, Hollande ne la supporte pas plus qu’il y a un an et demi, lorsqu’il ne l’a pas choisie pour diriger le gouvernement. Bartolone, qui fait ardemment campagne ? Et alors…

Exit, donc, le remaniement et penchons-nous sur la dissolution réclamée par la droite et le FN entre autres. François Hollande n’aurait aucun mal à la justifier devant les Français au vu de l’état du pays. Des élections législatives anticipées feraient vraisemblablement entrer trois cents députés UMP et centre-droit au palais-Bourbon, quelques parlementaires FN de plus et obligerait le chef de l’Etat à appeler Copé ou Fillon à ses côtés pour former un gouvernement de cohabitation. Quelques visiteurs du soir incitent le chef de l’Etat à s’engager dans cette voie. « Tu seras très bon en président arbitre, au dessus de la mêlée. Regarde Chirac et Mitterrand, ils ont été réélus après une période de cohabitation. » C’est vrai. Mais en provoquant sciemment la défaite de plusieurs dizaines, voire centaines de députés PS, Hollande prendrait le risque de subir leur ire et d’être écarté de la course présidentielle par ses propres troupes en 2017.

Laissons de côté le remaniement. Mais que faire, alors ? Tout simplement attendre ce que les communicants appellent la 73e heure. Les fameux spins doctors ont coutume de dire qu’une crise politique dure 72 heures. A la 73e, mécaniquement, la pression redescend. Demain, commencera un long week-end au cours duquel les Français vont essayer de décompresser, de se distraire. A la sortie de cette parenthèse, je ne serais pas surpris que l’Elysée décide finalement qu’il est urgent de ne rien faire. Jusqu’à la prochaine crise…

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