Comment résoudre la crise : augmenter brutalement et drastiquement le salaire des fonctionnaires<!-- --> | Atlantico.fr
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Objectif : rendre la fonction publique plus responsable et hypercompétente.
Objectif : rendre la fonction publique plus responsable et hypercompétente.
©Flickr/MiiiSH

Le nettoyeur

Cette semaine, Pascal Emmanuel Gobry, le "nettoyeur", fait voler en éclat l'idée reçue selon laquelle il ne faudrait pas augmenter le salaire des fonctionnaires.

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry est journaliste pour Atlantico.

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On nous répète que la crise que traverse actuellement l'eurozone est due à la dette. Comme je l'ai expliqué dans une chronique précédente, ce n'est pas vrai. Mais il est néanmoins légitime de s'inquiéter du poids et de la taille de l'État dans l'économie et de se demander comment faire pour circonscrire le périmètre de l'État et, sur le long terme, faire en sorte d'empêcher que certaines crises se reproduisent.

Une solution que les libéraux n'envisagent pas assez et que pourtant ils devraient aimer est la suivante : mieux payer les fonctionnaires. Beaucoup mieux. Pour certains, mieux que des stars de foot. Cette idée va à l'encontre de nombreux dogmes, notamment libéraux, et pourtant elle aurait plusieurs avantages :

Sur le court terme, relancer l'économie. Pendant une récession, la relance de la demande par la dépense publique est une bonne chose. Les fonctionnaires, avec leur pouvoir d'achat accru, devraient recycler cet argent dans l'économie et la relancer.

Mettre fin au pantouflage. Certaines personnes disent que la crise financière a été due à la déréglementation de la finance. Ce n'est pas tout à fait vrai : elle a été causée par une régulation de la finance qui a protégé les activités des banques d'investissement au détriment de nouveaux entrants et de la stabilité du système. Cette capture de l'Etat par les banquiers est un problème qui se pose dans toutes les démocraties et a une cause principale : les jeunes fonctionnaires très doués qui ont fait de brillantes études voient leurs camarades de promo de grandes écoles, pas plus malins, gagner plusieurs fois leur salaire dans la finance. Ils rejoignent donc le secteur privé en faisant valoir leur carnet d'adresse.

Rendre la fonction publique plus responsable et hypercompétente. Le grand public reconnaît les rémunérations à partir du moment où elles sont associées à une obligation de résultat ou à un risque. Les français aiment le milliardaire Xavier Niel parce qu'il a créé une entreprise innovante ou le multimillionnaire Zinedine Zidane parce qu'il était un grand joueur. Même pour les grands patrons, ce qui choque le plus est le “parachute doré” : le fait d'être récompensé pour avoir échoué. Actuellement, les fonctionnaires sont recrutés pour la vie quoi qu'il arrive et mal payés. A part les fonctions comme celle de magistrat où les garanties d'indépendances sont fondamentales, ce statut ne se justifie pas. Je veux que l'enseignant de mes enfants, ou le policier qui protègera ma famille, soit un professionnel très qualifié et gagne très bien sa vie — à condition qu'il soit très compétent et qu'il perde son emploi s'il est mauvais.

Réduire le périmètre de l'Etat. On me rétorquera que cette proposition ferait exploser la dépense publique. Peut être sur le court terme, mais c'est justement ce dont nous avons besoin aujourd'hui. Sur le long terme, ce serait le contraire, parce que ça ferait exploser le coût immédiat de chaque nouveau fonctionnaire. Aujourd'hui, un homme politique n'a pas peur de recruter de nouveaux fonctionnaires car leurs salaires en début de carrière sont plus faibles, et ça sera à ses successeurs de s'occuper de payer les décennies suivantes de traitements et de retraites. Si le coût de chaque nouveau fonctionnaire est augmenté, cela biaisera les décideurs publics vers moins de nouvelles initiatives et un périmètre plus restreint de l'Etat. 

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