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Congrès de l'UDI : haro sur Wauquiez !
©LUDOVIC MARIN / AFP

Positionnement

Pas dans la majorité, mais pas tout à fait dans l'opposition, les centristes de l'UDI veulent croire que la conjoncture politique et la clarification au sein de leur parti, leur permettra de prendre un nouveau départ.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Les centristes de l'UDI ont reconduit Jean-Christophe Lagarde, seul candidat à sa succession la présidence et ont reçu l'onction (silencieuse) de Jean-Louis Borloo, le fondateur du mouvement, venu assister à la clôture de leur congrès samedi à Paris.

Ils sont moins nombreux qu'avant les présidentielles (les amis d'Hervé Morin son t partis, tout comme les radicaux, qui ont refondé la famille radicale avec les Radicaux de Gauche), et pourtant Jean-Christophe Lagarde affiche sa confiance. Il se félicite que l'exécutif renoue le dialogue et se montre plus ouvert qu'au début de la mandature Macron, et surtout Jean-Christophe Lagarde veut croire que l'UDI constituera une force d'attraction, voire "un refuge" pour " la droite de progrès", autrement dit les Républicains qui ne partagent pas les vues de leur président Laurent Wauquiez et auxquels il tend la main.

Pour les centristes qui revendiquent leur attachement à une Europe Fédérale, Laurent Wauquiez fait désormais figure de chiffon rouge. Le président de LR est taxé de souverainiste, et soupçonné de dérive droitière : "La droite est en train de renier sous l'impulsion de Laurent Wauquiez le gaullisme, le chiraquisme ; elle est en train de trahir ses propres valeurs dans une dérive vers l'extrême droite dont elle adopte les mots", a lancé Jean-Christophe Lagarde, qui accuse par ailleurs Laurent Wauquiez "d'offrir la droite, ou en tout cas une partie de la droite, à Marion Maréchal-Le Pen... Quand on a les mêmes idées, quand on professe les mêmes discours, on finit par se retrouver sur les mêmes listes électorales". Allusion aux futures élections européennes pour lesquelles Marine Le Pen ou Nicolas Dupont-Aignan appellent à l'Union des Droites (rejetée par LR), alors que les centristes se verraient bien associés à une liste rassemblant tous les Européens, macronistes, juppéistes, et centristes.

L'autre divergence avec LR concerne la réforme des institutions actuellement dans les tuyaux mais dont on ne connait pas encore la teneur. Les centristes sont favorables à une réduction du nombre de députés mais avec un tiers et non un quart de députés et sénateurs en moins ; ils sont de fervents défenseurs du scrutin proportionnel, et du projet non validé pour l'heure d'élire 25% de députés de cette manière. Mais ils estiment que seulement 10% de députés élus de cette manière serait inacceptable: "ce serait se moquer du monde", a lancé Jean-Christophe Lagarde. Le président du groupe Centriste au Sénat, Hervé Marseille n'a d'ailleurs pas manqué de rappeler qu'"il n'y a pas de majorité sénatoriale sans nous", et par conséquent pas de majorité pour voter une réforme constitutionnelle au Congrès sans majorité sénatoriale. La proportionnelle constitue un casus belli pour LR. Cela signifie-t-il pour autant qu'entre l'UDI et LR les relations sont totalement rompues ? Pas vraiment: " Nos alliances sont diverses... L'UDI est un parti de propositions qui ne se définit pas par rapport aux autres", veut croire, réaliste, le président des centristes

Reste la vraie question : y a-t-il une place pour un parti centriste fort lorsque le Président de la République et par conséquent sa majorité, se veulent "de droite et de gauche" ? Les élus LR en rupture avec la ligne Wauquiez ont fondé un autre parti, AGIR, qui espère également devenir le réceptacle des LR en rupture avec leur famille politique. A l'Assemblée nationale, UDI et AGIR sont d'ailleurs rassemblés au sein du même groupe. La "marque UDI" bénéficie d'une plus grande notoriété. Comme la politique est un éternel recommencement, il sera certainement nouveau question, un jour d'une confédération du centre... et de la droite.

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