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Comment se fait-il qu'un pays aussi beau que la Pologne ait un gouvernement de m... ?
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Une cérémonie écœurante

Il a jugé bon de célébrer la mémoire de combattants anticommunistes et surtout antisémites.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La presse gouvernementale de Varsovie les appelle les « soldats maudits ». « Maudits » parce que pendant longtemps il n'y a eu ni fleurs ni couronnes sur leurs tombes. Cet « oubli » est maintenant réparé.

Dimanche dernier a eu lieu, à l'initiative du parti au pouvoir, une cérémonie commémorant le 75e anniversaire de la création de la Brygada Świętokrzyska. Une unité clandestine nationaliste qui luttait contre l'occupant allemand (un peu), contre les communistes (beaucoup), les soviétiques (également beaucoup) et les Juifs (énormément).

Quand en 1944 l'Armée rouge entra en Pologne, la Brygada Świętokrzyska collabora objectivement avec les nazis en tuant des soldats soviétiques. Elle tua aussi des partisans communistes et massacra, chaque fois que l'occasion se présentait, des groupes de partisans juifs. Pour elle, communiste voulait dire juif. Et Juif voulait dire communiste. Après la guerre, la Pologne étant devenue communiste, la Brygada Świętokrzyska continua le combat. Des années de sang qui virent la mort de plus de 1 000 Juifs rescapés d’Auschwitz et de Treblinka.

Les combattants nationalistes faisaient descendre les passagers des trains dont ils prenaient le contrôle. On les obligeait à baisser le pantalon, et les circoncis étaient abattus. Nombre de ces « soldats maudits » furent fusillés par les autorités polonaises. Il paraît que cela suffit à faire d'eux des héros...

L'opposition démocratique polonaise s'est insurgée contre cet hommage honteux. Et la protestation la plus écœurée est venue du grand-rabbin de Pologne. Inconscience ou provocation, il avait été officiellement invité à cette cérémonie expiatoire ! « Je me sens insulté » a-t-il déclaré, avec un haut le cœur.

La Pologne est un grand et beau pays. Son chemin des tourments est jalonné de héros, de vrais héros qui l'honorent. De quoi organiser des célébrations justes et émouvantes. La Pologne mérite mieux, beaucoup mieux, que le gouvernement de m... qui la dirige. 

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