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Comment les milliardaires russes ont remplacé les Italiens à Monaco et réorienté l’immobilier vers des projets pharaoniques
©DR

Bonnes feuilles

Le Prince Albert voulait donner un nouvel élan à Monaco, s'affranchir de l'image de paradis fiscal qui colle au Rocher. Mais, SAS doit faire face à de nouvelles menaces qui risquent de renvoyer la Principauté à ses vieux démons. En outre, l'affrontement entre le "tsar de Monaco", le multimilliardaire russe Dmitri Rybolovelv, patron du club de football, et le marchand d'art suisse Yves Bouvier, autour d'une vente de tableaux de maître, pourrait nuire à sa tranquillité. Extrait de "Monaco, plongée en eaux troubles", de Laurent Chabrun, éditions First 1/2

Laurent Chabrun

Laurent Chabrun

Laurent Chabrun est journaliste d'investigation et a longtemps collaboré au magazine L'Express. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages parmi lesquels "La Fortune engloutie des Orléans" (avec Franck Hériot, Plon, 2005), "Les Corrompus de Saddam Hussein" (avec Franck Hériot, Plon 2006) et "Affaires marseillaises" (First, 2014). Il a également écrit "Monaco, plongée en eaux troubles" (First, 2016).

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L’urgence se fait d’autant plus sentir que la Principauté se doit d’accueillir ces nouveaux milliardaires russes dont la fortune vient souvent du dépouillement de l’ex-empire soviétique. Ces nouveaux riches sont sensibles aux charmes de la French Riviera tout en privilégiant la sécurité de la Principauté, ses « facilités » bancaires et la possibilité de créer de multiples sociétés anonymes.

Ces clients très fortunés ne sont pas à la recherche de modestes trois pièces. Ils veulent investir dans le luxe. Milena Radoman s’en fait l’écho dans Monaco Hebdo le 2 septembre 2015 : « Les agents immobiliers ont le sourire aux lèvres. “Les Russes, de plus en plus nombreux à Monaco, ont aujourd’hui remplacé les Italiens. Ils recherchent des biens de prestige, avec un budget conséquent entre 5 et 30 millions d’euros, tandis que le prix moyen de la transaction s’élève à 3,6 millions d’euros”, souligne Katherine Dorfman, la directrice d’Immocontact. Côté produits, ce sont les appartements de grande, voire très grande, surface qui ont la faveur de ces acheteurs, si possible dans le neuf ou le restructuré. Le nombre de biens est par nature limité, à Monaco, mais il y a un roulement suffisant pour pouvoir en proposer. C’est le cas, notamment, de l’un des clients russes qui a récemment acheté un immeuble entier, près du Larvotto, le Floridian Palace. Coût de l’achat : 120 millions d’euros environ. Le roof et le penthouse de 200 à 500 mètres carrés sont également très courtisés par ce type de clientèle.

« Les clients sont donc de haut vol. Sur la liste figure bien évidemment l’emblématique président du conseil d’administration d’Eurochim,

Andreï Melnitchenko (14,4 milliards d’euros). Le milliardaire russe a acquis l’ancienne propriété de la Fondation Hector-Otto, boulevard des Moulins, transformée en somptueuse villa avec piscine et salle de fitness. Les habitués du port Hercule connaissent également parfaitement son yacht de 120 mètres. Le A (comme Aleksandra, le prénom de son épouse), estimé à 250 millions d’euros, se distingue par son design. Dessiné par le Français Philippe Starck, il a un look de navire de guerre qui titille les puristes… Enfin, dernièrement, c’est le champion du monde de Rallye-Raid Leonid Novitsky qui a élu résidence en Principauté. Les Pougatchev, père et fils, y ont, eux, leurs habitudes. Sergueï Pougatchev, autrefois surnommé “le Banquier de Poutine”, avait racheté l’épicerie fine Hédiard au promoteur immobilier monégasque Michel Pastor pour environ 30 millions d’euros. Tandis qu’Alexandre Pougatchev, patron éphémère du quotidien France Soir à 23 ans, possède le restaurant japonais Sakura. Il a étudié à l’Université internationale de Monaco. On n’oubliera pas non plus, parmi les russophones, le Géorgien Iakobashvili, acquéreur de l’immeuble Saint James, avenue du Larvotto. »

Par ailleurs, « les prévisions de croissance démographiques sont estimées, à l’horizon 2030, à 3 000 résidents et 15 000 salariés supplémentaires à Monaco. Ces études prospectives requièrent la création de 500 000 à 600 000 mètres carrés de planchers, soit 250 000 à 300 000 mètres carrés par décennie », estime Marie-Pierre Gramaglia,conseillère du gouvernement pour l’Équipement, l’Environnement et l’Urbanisme. Il faut bien construire aussi un peu pour les Monégasques…

Extrait de "Monaco, plongée en eaux troubles  - Une enquête inédite dans les « coulisses » de la Principauté", de Laurent Chabrun, publié aux éditions First, mars 2016. Pour acheter ce livre cliquez ici

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