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A 48 ans, l'ancien champion du monde de boxe Evander Holyfield revient sur le ring. Il en a vu d'autres : lors d'un combat, Mike Tyson lui avait arraché un morceau d'oreille avec ses dents...
A 48 ans, l'ancien champion du monde de boxe Evander Holyfield revient sur le ring. Il en a vu d'autres : lors d'un combat, Mike Tyson lui avait arraché un morceau d'oreille avec ses dents...
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Boxing day

Combat de vieux ce samedi soir ! Sur le ring, les boxeurs Brian Nielsen (46 ans) et Evander Holyfield (48 ans) s'affrontent. De la folie ?

Charlotte Feraille

Charlotte Feraille

Charlotte Feraille est rédactrice en chef du magazine On the Field.

Le premier numéro est dans les kiosques depuis ce samedi 25 juin.

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Décidément le boxeur Evander Holyfield ne s’arrêtera jamais. Ce samedi, c’est face à Brian Nielsen qu’il dispute un match pour le moins étonnant puisqu’il oppose deux athlètes respectivement âgés de 48 et 46 ans. Dans un monde où la compétition demeure l’apanage des jeunes gens, quelles sont donc les raisons qui poussent ces légendaires boxeurs à braver les limites physiques liés à l’âge ?

  1. Money ! Money ! Money !

Au vu de la somme que représente une victoire pour les boxeurs et des problèmes financiers auxquels ils sont confrontés à l’arrêt de leur carrière, l’appât du gain peut être considéré à première vue comme un facteur poussant les  athlètes à se présenter sur les rings en dépit de leur âge avancé. Il n’est pas rare, et ce fût le cas pour Evander Holyfield, que certains athlètes se retrouvent en situation de faillite financière au terme de leur carrière.

Tous les gains ne reviennent pas au combattant puisqu’un pourcentage est perçu par le manager et le coach notamment. En outre, tous ne pensent pas à assurer leur avenir. Or, on sait combien il peut être difficile pour des individus ayant pris goût à un certain niveau de vie, de redescendre d’un ou plusieurs échellons sociaux.

  1. L’âge,  un handicap dans les années 2000 ?

Aussi, les progrès médicaux du siècle précédent ont permis aux personnes de vivre mieux et plus longtemps. Il apparaît donc logique que le sportif puisse poursuivre sa carrière au delà de 30-40 ans. Bien évidemment, plus le temps passe et plus le corps s’abîme. En revanche, certains sports, et c’est le cas de la boxe, permettent aux experts de briller face à de jeunes loups encore inexpérimentés sur le plan technique.

Si l’on imagine mal apercevoir une gymnaste quadragénaire aux jeux olympiques – la gymnastique recquiert en effet une forme de corps et une souplesse propre au corps adolescent – il ne serait en rien surprenant de voir un « papi » remporter l’épreuve de taekwondo, judo ou boxe. Et ce d’autant plus que les progrès de la chirurgie orthopédiques et de la kinésithérapie évitent entre autre au sportif d’être confronté à ses limites physiques avant la cinquantaine avancée. Quid du dopage pour certains… Là n’est pas, semble-t-il la question.

  1. Les sportifs, ces drogués…

La compétition, comme le poker ou la roulette est un jeu addictif. Elle l’est d’autant plus que le sport est une drogue. Le sportif est habitué, depuis des années, à une certaine hygiène de vie impliquant des sacrifices. La vie de l’athlète – et d’autant plus du boxeur (référence à l’étude sociologique de Loïc Wacquant intitulée « Corps et âmes ») – suppose que sa vie entière soit organisée autour du sport : alimentation, sorties, boissons, fréquentations, sexualité, etc. Il est donc très difficile de rompre avec la pratique sportive régulière. Par exemple, en 1994, les médecins diagnostiquent à Evander Holyfield un problème cardiaque probablement en lien avec la consommation de stéroïdes, l’obligeant à prendre prématurément sa retraite. Vite dit, vite oublié, l’année suivante le boxeur reprend la compétition.

Le combattant le restera jusqu’au bout, jusqu’à l’épuisement physique. Sans sport, il ne vit plus et sport rimant avec compétition pour les plus grands, Evander Holyfield comme Brian Nielsen ne sont pas prêts de raccrocher comme en témoigne les propos d’Holyfield aux médias interloqués : « Vous savez, je suis un boxeur. Mon but a toujours été d’être le champion », « Mon but est de devenir le champion du monde incontesté de la catégorie des poids lourds »,  être présent sur les rings, et remporter la victoire à 48 ans passés, quoi de plus stimulant comme challenge pour un joueur, un boxeur !

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