Grève des RER A et B : Coluche, reviens, la CGT est devenue folle !<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Grève des RER A et B : Coluche, reviens, la CGT est devenue folle !
©Reuters

Ça va pas la tête ?

Et cette fois-ci, le syndicat s’est surpassé. Dans le domaine de la bêtise crasse.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

"Syndicat caca, Krasucki kiki !" C’est du Coluche. Et du meilleur. Il y a plus de 30 ans, la CGT était encore quelque chose. Son patron s’appelait Henri Krasucki, qui avait été un très jeune héros de la Résistance. Le temps est passé. Krasucki a disparu. Et la CGT est restée (dans une version ectoplasmique, il est vrai). J’eusse préféré l’inverse. On se contentera donc de "syndicat caca".

La CGT est un syndicat maniaco-dépressif. Dans ses phases dépressives, elle geint et gémit : "pourquoi le pouvoir socialiste ne pense-t-il pas à nous, pauvres salariés ?". Dans ses périodes maniaques, elle fait preuve d’animosité, d’agressivité : "si vous continuez à coucher avec le Medef, on va casser la baraque !". De surcroît, elle est également sujette à des TOC (troubles obsessionnels compulsifs). Alors elle pousse des bruits étranges : "mort aux requins de la finance", "à bas les hyènes du CAC 40", "honte aux vautours capitalistes".

Donc venant d’elle, rien n’est supposé vraiment surprendre. C’est une apparence trompeuse. La CGT, qui fait de louables efforts pour se qualifier aux Olympiades du tordu, du très tordu, vient de créer la surprise. Elle s’est indignée qu’un tribunal ait osé – tous les juges ne sont pas membres du Syndicat de la magistrature – condamner huit syndicalistes cégétistes de l’usine Goodyear d’Amiens à de la prison ferme pour avoir séquestré des dirigeants de l’entreprise. La lutte des classes a des exigences que la justice française ne veut pas connaître. "C’est un scandale", comme disait le regretté Georges Marchais.

La CGT mobilise donc en faveur de la liberté de séquestrer, une liberté très précieuse, bien que méconnue. Elle pourrait envisager d’envahir le siège de Goodyear France à Rueil-Malmaison. Mais ce serait d’une banalité affligeante… Pénétrer dans l’Elysée pour obliger François Hollande à amnistier les huit martyrs d’Amiens. Mais ce serait quelconque, très quelconque… Manifester place Vendôme devant le ministère de la Justice. Mais ce serait d’un commun…

Mue par une pulsion innovante, elle a trouvé beaucoup mieux. Elle bloque aujourd’hui les lignes A et B du RER ! Cela ne va pas la rendre sympathique aux yeux de centaines de milliers d’usagers. Mais qu’est-ce qu’un usager pour la CGT ? Même pas un citoyen. Et encore moins un camarade. Comme disaient les Grecs : "Zeus rend fous ceux qu’il veut perdre". Et comme dirait Coluche : "syndicat caca".

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !