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Cohn Ben-dy-namite de la vie politique française : Dany Be Good
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Daddy Cool

Daniel Cohn-Bendit multiplie les sorties : il s'est attaqué à Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly et à François de Rugy, co-président du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, qu'il a qualifié de "petit con". Pas de doute, il a animé la rentrée des écolos.

Philippe Bilger

Philippe Bilger

Philippe Bilger est président de l'Institut de la parole. Il a exercé pendant plus de vingt ans la fonction d'avocat général à la Cour d'assises de Paris, et est aujourd'hui magistrat honoraire. Il a été amené à requérir dans des grandes affaires qui ont défrayé la chronique judiciaire et politique (Le Pen, Duverger-Pétain, René Bousquet, Bob Denard, le gang des Barbares, Hélène Castel, etc.), mais aussi dans les grands scandales financiers des années 1990 (affaire Carrefour du développement, Pasqua). Il est l'auteur de La France en miettes (éditions Fayard), Ordre et Désordre (éditions Le Passeur, 2015). En 2017, il a publié La parole, rien qu'elle et Moi, Emmanuel Macron, je me dis que..., tous les deux aux Editions Le Cerf.

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Cet article a été publié préalablement sur le blog de Philippe Bilger

Il y a du rocker chez Daniel Cohn-Bendit (DCB).

Evidemment dans le jeune homme malicieux, ludique et subversif du mois de mai 68, vivant cette période comme de grandes vacances, ressemblant au héros de Radiguet dans Le diable au corps. De l'anarchisme endiablé, une grande et excitante partie de gendarmes et de moqueurs. La fête quoi!
Mais, si DCB a changé, il n'est jamais devenu sérieux. Et le titre de ce billet m'est venu naturellement quand j'ai eu envie d'évoquer, après ses dernières "sorties", le dynamiteur de la langue de bois française, l'évadé des frontières étroites de la pensée et le pourfendeur des messes basses.

A l'entendre, à le lire, on éprouve des fourmis dans l'esprit et dans les jambes, on voudrait lui crier sans cesse : Dany, be good!, tant on a besoin de lui parce qu'il communique sans fard ni retenue son point de vue et que, surtout, la plupart du temps, dans le désert monotone des propos convenus, il exprime ce qu'on porte au fond de soi et qui demeurerait ignoré s'il ne surgissait pas, à sa convenance, dans notre espace public pour semer un bienfaisant désordre.

Quel délice incomparable, en cette période où les clivages s'accusent, où la droite classique s'abîme dans une opposition obtuse et la gauche socialiste dans une politique à la peine, d'accueillir dans sa tête "qu'on ne peut pas être dans le gouvernement et faire du Mélenchon", que la proposition d'Eva Joly d'un référendum sur le traité budgétaire "n'a ni queue ni tête" (Le Monde, Libération), qu'EELV n'a pas de leçons à donner sur le plan de l'exemplarité, bref des intuitions, des fulgurances, des provocations, des justesses qui changent radicalement des bondieuseries républicaines et des connivences obligatoires.

Dany be good !

DCB ferraille, combat, dispute, se dispute, rompt ou revient sans être coincé par une appartenance ridicule à une quelconque chapelle, à un clan, fussent-ils écologistes, il ne se tait pas devant ses amis réels ou prétendus, sa vérité ne s'assigne aucune limite, il est la voix et la parole de ceux qui en ont assez d'un monde politique qui meurt à petit feu de soutiens obligés et de critiques programmées.
Dany, be good !

C'est un rocker défiant l'âge et qui nous impose un sacré rythme.

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