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Chute de popularité de François Hollande : la faute à une politique de rigueur qui ne dit pas son nom
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Pas assez clair, mon fils

La cote de confiance de l'exécutif a baissé de 7 points depuis fin mai, 51% des Français faisant confiance à François Hollande contre 58% il y a un mois, et 49% à Jean-Marc Ayrault au lieu de 56%, selon l'observatoire CSA/Les Echos rendu public ce jeudi. Une chute de popularité dont la rapidité est inédite sous la Ve République et qui s'explique par le contexte de contrainte budgétaire.

Jérôme Sainte-Marie

Jérôme Sainte-Marie

Jérôme Sainte-Marie est président de la société d'enquête et de conseils PollingVox.

 

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Atlantico : Selon l'observatoire CSA/Les Echos, la cote de confiance de l'exécutif a baissé de 7 points depuis fin-mai. Comment expliquez-vous cette chute soudaine ? 

Jérôme Saint-Marie : Il y a plusieurs éléments. D'abord, le contexte économique et l'annonce des mauvais chiffres du chômage qui a sans doute affecté une partie des sondés.

De manière plus générale, il y a une inquiétude immense des Français et le sentiment que le gouvernement refuse d'être transparent avec l'opinion, notamment concernant les mesures de rigueur budgétaire. Le gouvernement insiste sur la nécessité de faire des efforts, ce qui n'était pas annoncé durant la campagne. Les Français redoutent les premières mesures d'austérité et s'impatientent devant le manque de clarté du gouvernement. 

A la marge, il y a peut-être aussi les premières retombées de l'affaire Valérie Trierweiler.

Tous les présidents, Nicolas Sarkozy y compris, ont connu un tassement dans les sondages après une période de très forte popularité... N'est-ce pas tout simplement la fin de l’état de grâce ?

Non, c'est trop tôt. Par ailleurs, la perte de 7 points dans les sondage représente une baisse considérable. Nicolas Sarkozy avait perdu 7 points de confiance, mais c'était entre décembre 2007 et janvier 2008, soit près de six mois après son élection. De même, François Fillon avait attendu avril et mai 2008 pour enregistrer sa première grosse chute dans les sondages. Pour Jacques Chirac, la fin de l'état de grâce a lieu en octobre 1995.

Là, l'érosion de la cote de popularité de François Hollande est particulièrement rapide. Mais jamais une telle contrainte budgétaire n'avait été annoncée. Notre sondage arrive juste après le séminaire du gouvernement sur la rigueur budgétaire. Cela explique peut-être la différence entre notre sondage et d'autres sondages plus favorables à François Hollande. Il y a peut-être eu une réaction épidermique.

Jean-Marc Ayrault est également touché par cette érosion...

L'opinion socialiste conserve sa confiance à François Hollande et Jean-Marc Ayrault, mais à gauche du PS ou au centre-droit, les électeurs commencent déjà a retirer leur confiance à l'exécutif.

Le Premier ministre, qui bénéficiait d'une certaine cote de sympathie auprès des électeurs de centre-droit, perd essentiellement des points à droite. François Hollande perd au contraire des points de popularité auprès de la gauche de la gauche.

Les présidents sont-ils condamnés a chuter dans les sondages quel que soit le contexte économique et politique ?

De manière tendancielle, nos gouvernants sont de moins en moins populaires. Dans ce contexte de crise de l'emploi qui n'en finit pas et maintenant de rigueur budgétaire, il est logique que la popularité gouvernementale soit de plus en plus difficile. Autrefois, être au pouvoir donnait une prime dans l'opinion. Aujourd'hui, c'est plutôt un handicap.

Propos recueillis par Alexandre Devecchio

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