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Ils sont fous, ces Chinois…
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Manifestations à Belleville

Des milliers de Chinois ont défilé dimanche à Paris, dans le quartier de Belleville. Agressés, frappés, volés : ils sont à bout. Mais qui sont les racistes dans cette affaire ?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Ils ont manifesté par milliers contre l’insécurité. Hommes, femmes, vieux, enfants : des Chinois, rien que des Chinois… Un des leurs, sauvagement battu, est dans le coma. D’autres ont été dépouillés. D’autres, encore, ont été frappés, agressés. Et ce n’est pas la première manifestation du même genre et pour les mêmes raisons.

Une manifestation qu’il est de bon ton, chez les anges gardiens d’une certaine pensée dominante, de baptiser « communautariste », une qualification qui ne vaut que pour les Chinois, ou pour les Juifs, et pour personne d’autre. On risquerait, sinon, de stigmatiser…

Ils sont certainement fous, ces Asiatiques, car ils ont le culot et l’outrecuidance de désigner leurs agresseurs de la même façon que Zemmour avait pointé les origines ethniques de la majorité des trafiquants de drogue. Ce qui lui a valu d’être condamné pour racisme, un procès qui, quand même, ne sera pas fait aux Chinois, trop nombreux à l’évidence !

On notera que dans le XIIIe arrondissement, quartier entièrement asiatique, rien de tel ne se produit. Alors que dans le XXe, quartier « mixte » (c’est ainsi qu’on parle dans la novlangue du politiquement correct), d’autres groupes voisinent (il m’est tout à fait impossible de dire « cohabitent ») avec eux. Ces Chinois sont assurément des gens bizarres. Leurs enfants, à l’école et à l’université, ont la curieuse tendance d’être des premiers de la classe. Ils travaillent et travaillent très dur. Des centaines d’entre eux passent leurs journées dans les sous-sols des restaurants où ils font la plonge : ils sont pauvres.

D’autres triment comme des malades dans des ateliers de confection où ils sont payés au lance-pierre : ils sont pauvres. Nombre d’entre eux sont des sans-papiers : ils sont encore plus pauvres.

Sont-ils allés agresser les dealers du quartier pour leur piquer la recette du jour ? Ont-il fait irruption dans les kebabs de l’arrondissement pour partir avec la caisse ? Non.

Pourtant, il est admis, et clamé, que l’origine de toute délinquance est toujours sociale. Et ce n’est sans doute pas faux. Mais la violence sauvage, bestiale ? La violence qui laisse pour mort sur le pavé un homme tabassé sans pitié ? Oserait-on dire que son origine est culturelle (pas ethnique, évidemment) ? Certains groupes du XXe et d’ailleurs se nourrissent de haine et de ressentiment !

Les Chinois de Belleville n’hésitent pas à le dire, car celui des leurs qui est dans le coma n’a pas été dépouillé : il avait seulement tenté de mettre fin à une altercation. Il y a dans le XXe des gens qui n’aiment pas les Asiatiques et qui trouvent assez normal de les taper. Alors qui sont les racistes ? Les Chinois, qui désignent leurs agresseurs en des termes que la loi condamne ? Ou ceux qui les agressent parce qu’ils ont le teint jaune et des yeux bridés ?

Cruel dilemme… Mais pour que la morale démagogique soit sauve, une porte de sortie a été offerte par le journal Libération qui a rendu compte de la manif de Belleville. Il y est écrit à propos d’un des manifestants qu’il « ne cache pas ses sentiments sarkozystes » ! Ouf ! C’est peut-être bien pour ça que les justiciers des HLM du XXe les frappent.

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