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Chaude semaine en vue pour François Hollande
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Atlantico Business

Cette semaine est celle où François Hollande va jouer son mandat à quitte ou double. Il doit assumer le résultat de l'Euro, la dissidence de Macron et éviter de se faire siffler le jour du 14 juillet.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Cette dernière semaine avant les vacances du pouvoir va être capitale pour François Hollande. De deux choses l'une... Ou bien il réussit à trouver les mots et la perspective qui lui permettraient de prouver à l'opinion qu'il a encore un avenir. Ou il échoue et il ne pourra même pas se présenter aux primaires socialiste

La semaine qui s'ouvre va donc être capitale pour le chef de l'Etat et c'est le jour du 14 juillet qu'on pourra juger de l'avenir. C'est une formidable partie de quitte ou double qui l'attend.

Ce jour-là, le président de la République sera directement confronté à la foule qui se masse en général sur les Champs-Élysées. La journée va commencer par une remontée des champs en voiture découverte et toute la question est de savoir quel accueil lui sera réservé. Les sifflets, si sifflets il y a, donneront le ton de tous les commentaires qui seront faits dans la journée.

Ce jour-là, le président va aussi s'exprimer à la télévision. L'expérience prouve que ces interventions du 14 juillet laissent toujours des traces. De François Mitterrand à Nicolas Sarkozy en passant par Jacques Chirac, l'émission de télévision du 14 juillet, a toujours permis aux précédents présidents de tracer les lignes d'action politique pour la rentrée. C'est d'autant plus important que les Français ont tout l'été pour ruminer et digérer ce qui va se passer.

François Hollande est en mauvaise posture. Son avenir n'est que de quelques mois puisqu'il entre en campagne présidentielle. Par ailleurs, il sort de deux séquences particulièrement désastreuses pour lui et son gouvernement.

Le débat sur l'état d'urgence et la déchéance de nationalité, et celui sur la loi Travail ont eu des effets dramatiques pour la majorité socialiste.

La majorité s'est fracturée, les écolos, les frondeurs et l'extrême gauche ne savent plus où ils habitent. Le cœur de la gauche social-démocrate ne croit pas que son heure soit arrivée faute de leader charismatique et de route assez dégagée.

Sur le terrain économique, les signes d'amélioration existent mais ils dépendent essentiellement des facteurs exogènes. Les taux d'intérêt, le prix du pétrole, l'euro et la banque centrale.

Sur l'avenir de l'Europe qui aurait pu offrir une perspective, tout est parti en vrille et laisse un boulevard aux souverainistes et aux partisans d'une sortie de l'Europe. Quel gâchis !

La faute en incombe à François Hollande qui aurait dû profiter du Brexit pour prendre des initiatives fortes de reconstruction. Il n'a rien fait pour reprendre le leadership en Europe. Il n'a rien fait que des discours convenus et creux qui ne peuvent déplaire à personne mais qui ne font pas avancer le sujet.

C'est donc dans cette situation particulièrement défavorable qu'il doit redonner du souffle à ce pays et du crédit à sa candidature.

Ce qui est intéressant, c'est qu'il va se passer deux évènements avant le 14 juillet qu'il va devoir prendre en compte et dont il pourrait tirer avantage.

Le premier va être de savoir comment il va gérer les résultats de l'Euro de football. Le résultat a peu d'importance parce que la France avait gagné son pari, le soir du match avec l'Allemagne. L'important est que cette équipe de France a suscité un enthousiasme très sain et très fort. Comment en profiter et déplacer cette adhésion à une équipe de football en une confiance dans le pays ? Pas facile.

Le deuxième évènement sera la soirée de mardi organisée par Emmanuel Macron dont on nous promet l'annonce de décisions fortes. Emmanuel Macron pourrait non seulement confirmer sa démarche politique, ni à droite ni à gauche, mais il pourrait aussi annoncer son départ du gouvernement pour avoir les coudées plus franches. Certains s'attendent à un séisme fatal pour François Hollande. Ils se trompent, François Hollande sait mieux gérer ce genre de tremblements que ceux qui touchent à l'emploi.

Dans ce cas, François Hollande se retrouve avec un créneau à la droite de la gauche que Manuel Valls pensait contrôler. Or Manuel Valls est aujourd'hui comptable du bilan de François Hollande. Il devait redresser le bateau sur une logique de business, on peut dire qu'il en a été empêché par le Parti socialiste et que François Hollande ne l'a pas aidé.

L'heure des règlements de comptes approche. Elle sera violente, à moins que François Hollande au lendemain de la déclaration d'indépendance de Macron n'en profite pour se situer comme le rassembleur de la gauche du parti et de la droite. Quel chantier. Plus risqué qu'un simple quitte ou double.

La semaine sera capitale.

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