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Toutes ces choses qu’il ne faut pas dire à ses enfants même quand la tentation est grande
©Reuters

Pas crier

Afin d'éviter de blesser ou de stigmatiser votre enfant, certaines phrases sont à éviter, d'autant plus si celui-ci est en pleine période de construction.

Pascal Anger

Pascal Anger

Pascal Anger est psychologue, psychanalyste, psychothérapeute, sexothérapeute, systémicien et médiateur familial.

Il est également chargé de cours à Paris VII. 

Il est l'auteur de Le couple et l'autre, livre publié aux éditions l'Harmattan.

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Atlantico :  En tant que parents, y-a-t-il des expressions qu'il ne faut pas dire à ses enfants ? Quel est l'effet de ces phrases sur de jeunes enfants ? Pourquoi sont-elles à éviter ? 

Pascal AngerCes remontrances peuvent bloquer l'enfant dans ses émotions, pour ce qui concerne les pleurs. Les pleurs sont une forme d'expression. Les enfants, filles ou garçons ont besoin d'exprimer leurs émotions. Il est important de ne pas culpabiliser un enfant et de ne pas l'humilier. Il ne faut pas non plus que l'enfant soit comparé à quelqu'un d'autre comme un petit cousin avec des réflexions du type : "tu vois, ton petit cousin il y arrive mieux". Ces réflexions empêchent les enfants de se développer à leur rythme. Il est important de respecter ce rythme de croissance pour ne pas créer de blocages. Mais il arrive que les parents, parce qu'ils sont sous le coup de la fatigue ou de l'énervement, ou parce qu'ils sont excédés, puissent avoir des mots durs envers leurs enfants. Ce qu'on dit peut avoir une grande influence sur l'enfant. Il peut garder ses maux qui sont enfouis quand il grandit. L'enfant doit pouvoir exprimer le plus possible ses sentiments et ses émotions. 

Si l'enfant ne fait pas part de ses émotions, il peut se retrouver face à une grande culpabilité ; il peut avoir l'impression que ce que dit le parent est vrai et juste. Il ne sera pas à l'aise dans l'expression de lui-même. Il ne pourra pas avoir confiance en lui. 

Quelles sont les meilleures méthodes pour faire comprendre ses erreurs à un enfant sans le brusquer ou le traumatiser ? 

Les parents doivent revenir sur ce qu'ils disent en faisant bien comprendre qu'ils étaient très en colère et qu'ils ne pensaient pas ce qu'ils disaient. Les parents doivent pouvoir revenir sur leur colère, leurs expressions, en expliquant bien les raisons de leur emportement. Ils doivent faire comprendre le message sur un autre ton, une autre approche qui ne soit pas aussi cassante. 

Plus il y aura de communication entre les parents et leurs enfants et plus la situation sera facile à gérer. Il faut que les parents fassent participer leurs enfants, en leur demandant ce qu'ils ont compris au moment où les parents étaient en colère. Il ne faut pas hésiter à les interroger. Si l'enfant est bouleversé, il faut bien lui faire comprendre qu'il n'y avait pas d'intention de le blesser. L'enfant va pouvoir comprendre que ses parents n'ont pas voulu le blesser mais lui faire comprendre que quelque chose n'allait pas et qu'il fallait changer.   

Comment les enfants doivent prendre ces remarques ? Quelle attitude doivent-ils avoir face aux remontrances d'un adulte ? 

Parfois, il arrive que les remarques des parents glissent et que les enfants ne les relèvent pas. La répercussion des paroles inadaptées est souvent mesurée dans l'après coup. Sur le moment, les parents peuvent penser que ces remarques ont pu glisser, mais en fait, elles restent à l'intérieur et elles ont un impact très fort sur les enfants. 

Ce qui est positif, c'est que les enfants parviennent à en reparler même à l'âge adulte. Les enfants et les adultes n'ont pas les mêmes souvenirs d'un moment marquant comme une remontrance. Les parents vont croire que l'enfant aura été vexé à un endroit alors qu'en fait, l'enfant est bléssé ailleurs. Ces souvenirs ressurgissent dans les thérapies. Ces blessures sont enfouies, et ce sont les thérapies qui les font ressurgir. Pour cela, il faut que les enfant aient accès à la parole.

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