"Castor et Pollux" mieux que "Tosca"<!-- --> | Atlantico.fr
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"Castor et Pollux", de Jean-Philippe Rameaux (1737) se joue jusqu'au 21 octobre.
"Castor et Pollux", de Jean-Philippe Rameaux (1737) se joue jusqu'au 21 octobre.
©Musée d'Orsay

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A côté d'une Tosca sans ampleur présentée à l'Opéra Bastille, la très bonne surprise est venue du Castor et Pollux, présenté au Théâtre des Champs Elysées.

François Vincens

François Vincens

François Vincens est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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Thème

Castor et Pollux a été créé en 1737 sur un livret de Gentil-Bernard. La musique est de Jean-Philippe Rameau, qui a remanié son œuvre en 1754 ; il s’agit de la version présentée ici. Les deux frères sont amoureux de la belle Télaïre. Castor meurt.Telaire demande à Pollux de le ramener à la vie, ce qui le conduirait à prendre sa place aux enfers. Son frère n’accepte que pour 24 heures, ce qui provoque l’ire de Phoebè, elle aussi éprise de Pollux. Jupiter remet tout en ordre en rendant les deux jumeaux immortels et bienheureux.

>>>> A lire également : La première Tosca de l'Opéra de Paris en 20 ans : une production très attendue mais décevante

Points forts

1. La mise en scène de Christian Schiaretti situe l’action au milieu des Champs Elysées. Le décor reproduit donc sur scène le hall, les colonnes et le plafonnier du théâtre.Tout cela nous rapproche des héros et de leurs dieux. Les très beaux éclairages contribuent à accentuer la noblesse et la dignité de la tragédie. Nous sommes chez Racine, au cœur de l’action et des passions, vivant en direct le tiraillement de cœurs partagés entre l’amour fraternel et celui d’une femme.

2. La musique de Rameau est interprétée avec énergie et une grande précision par Hervé Niquet, à la tête du Concert Spirituel et de son Chœur. Leur prestation est admirable : toutes les notes sont là et tous les mots sont compréhensibles.

3. Les solistes sont en phase : clarté de la diction et beauté des timbres, en particulier ceux de Edwin Crossley-Mercer, Pollux, jeune baryton au physique hollywoodien ; et de Omo Bello,Télaïre, ravissante soprano franco nigérianne dont on comprend qu'elle exerce tant d'attrait sur les deux frères. John Tessier, Castor, et Michèle Losier, Phoebè, sont au diapason ; et le spartiate Reinoud van Mechelen, jeune ténor belge, impressionne dans son air "Eclatez fières trompettes".

Points faibles

Les ballets, comme toujours chez Rameau, servent de contrepoint et permettent à la tension de se relâcher. Ils sont ici nombreux. Hélas, la chorégraphie en est répétitive et repose avant tout sur des gesticulations désordonnées, qui rappellent plus les défoulements de gymnases que les Champs Elysées où ont été créés tant de chefs d’œuvre de la danse.

En deux mots...

Une belle soirée, contemporaine, qui permet à Rameau de sortir de son siècle et de nous toucher grâce à la beauté de la mise en scène et à la qualité musicale de l’interprétation. Avec le plaisir de découvrir de jeunes et belles voix que l’on sera heureux de retrouver sur nos scènes.

Recommandation

Excellent Excellent

Infos et réservation

"Castor et Pollux", de Jean-Philippe Rameaux.

Théatre des Champs Elysées, 15 avenue Montaigne, 75008 Paris. Tél : 0149525050 (http://theatrechampselysees.fr).

ATTENTION : dernière représentation, le 21 octobre.

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