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Carnage aux Européennes : ce que peuvent les entrepreneurs pour sortir la France de l'impasse
©Reuters

Les entrepreneurs parlent aux Français

Au final, les Français, comme tous les peuples européens, ne veulent qu'une seule chose. De l’emploi et des perspectives d’avenir, que seuls les entrepreneurs peuvent leur donner.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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La vie est cruelle. Elle vous donne ce que vous méritez, rarement ce que vous quémandez... Il faut récolter pour semer et quand on fait le geste sans semence dans les mains, tel un mime pathétique, on ne récolte rien le jour de printemps venu. Les politiques viennent de l’apprendre à leurs dépens. On est étonné que de si bons élèves oublient cette leçon de base, que même les élèves sortis prématurément du système scolaire connaissent, souvent terriblement, par cœur. Il est bon que la nature reprenne ses droits.

C’est ainsi qu’il faut prendre le score des élections. Pas autrement. Une invitation à cesser le mime abyssal de la construction européenne pour réfléchir ensemble à ce qui a été fait et le faire savoir et ce que les Français en attendent, si tant est qu’il existe une réelle compréhension uniforme de ce sujet. Et le faire enfin.

Le FN en tête. "Au secours, tous aux abris, les milices casquées vont débarquer dans la rue, les immigrés vont faire l’objet de rafles préventives, le couvre feu est à nos frontières !!" Ces cris effarouchés de nos politiques ne font qu’alimenter l’esprit frondeur et énervé des Français qui adorent faire ce qu’on leur interdit. Banalisons le FN et il deviendra banal car sa politique ne peut pas marcher.

Au fond, pour nous entrepreneurs, comme pour tous en France, le résultat était bien prévisible. Il marque le désaveu, non de l’Europe, mais de la classe politique. Asphyxiante et asphyxiée, se reproduisant elle-même, incapable de ce changement dont elle se revendique à chaque élection en l’oubliant le lendemain, incapable de proposer une vision, un projet, un avenir. Elle souffre d’un manque de diversité, d’une pensée unique ou inexistante, animée par son seul instinct de survie et sa réélection. Ses discours de cours de récré ennuient les Français, qui, quitte à choisir un chiffonnier dans la cours, choisissent celui qui crache le plus fort et impressionne par sa gouaille. Le mauvais garçon, qui attire les filles, malgré les cris effarouchés de la société bien pensante. La Marine nous coule, mais elle ne fait que précipiter aux abymes un bateau qui s’abime depuis si longtemps.

Avant une Europe, les Français veulent une France. Ils veulent savoir si notre pays a encore quelques perspectives, lesquelles et qui peut les incarner. Entre un PS qui joue aux apprentis sorciers, en cherchant à affaiblir la droite en pariant sur le FN. Oubliant au passage que ce sont maintenant ses propres troupes qui votent aussi au FN. Une droite sans projet et sans âme, dont l’essentiel de l’énergie s’évapore dans des guerres des chefs, et a fanfaronné trop vite sur la vague bleue des Municipales. Une droite prétentieuse qui a voulu souvent se voiler la face pour ne pas l’interpréter avant tout comme un rejet de la politique actuelle. Un centre qui tire les marrons du feu, mais aussi très occupé à se faire la guerre des caporaux du fait de l’absence de son maréchal. Personne n’a d’alternative pour la France, car la classe politique meure de son absence de renouvellement, obsédée par le fait d’exclure tout ceux qui pourraient amener du sang neuf et des idées fraîches.

Alors l’Europe sert de lampiste. De fusible. Une Europe sans direction unique, incapable de démontrer l’existence d’un destin commun, incapable de vanter ses mérites et de limiter le pouvoir de sa technocratie, incapable de peser sur la scène internationale d’une seule voix, souvent naïve et trop ouverte à ses concurrents. L’abstention d’hier et le rejet qu’il manifeste sont proportionnels à l’absentéisme de ces députés trop payés à ne pas siéger. Ces politiques qui invoque toujours l’Europe au nom des démons du passé et rarement des sirènes de l’avenir. Pourtant l’Europe est une évidence pour tous. Une nécessité pour chacun. Mais une incompréhension évidente pour la majorité.

Au final, les Français, comme tous les peuples européens, ne veulent qu'une seule chose. De l’emploi. Des perspectives d’avenir. Un poids dans ce monde qui nous échappe, par le déplacement de ses centres de gravité, ce que chacun ici bas, prend avec gravité. L’emploi, ce sont les entrepreneurs. Les entrepreneurs sont la clé du système. Je ne parle pas des patrons. Je parle bien des entrepreneurs. Leur donner de l’espace, une voix au chapitre. Laisser à gauche et à droite, du pouvoir à ceux qui les soutiennent pour leur rendre la vie plus facile et pas au détriment des salariés. Les écouter enfin. Non pas leurs institutions représentatives habituelles, souvent dépassées, mais directement, comme dans un pays qui aurait encore à l’esprit la définition de la Démocratie. Rendre le pouvoir au citoyen. Leur donner les clés de la maison France. Laisser ceux qui font, prendre la parole à équité avec ceux qui disent.

Enrichir les globules rouge pâle de nos technocrates, d’un sang neuf et conquérant. Bref, "aux armes citoyens", partons à l’assaut des privilèges qui nous toisent et nous étouffent et reprenons un pouvoir que nous ne pouvons abandonner plus longtemps à ceux qui le conservent à leur unique bénéfice. Sachons faire renaître la France, son envie et son poids et alors les Français accepteront de reparler d’Europe. La marche entre 1 pays et 28 est un peu haute, pour un peuple qui se sent au bas de l’escalier !

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