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e-campagne de Nicolas Sarkozy : 
la blitzkrieg du candidat #NS2012
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Sarko 2.0(12)

Comment mener une campagne web présidentielle en 2012 ? Le président de la République opte pour un contact direct avec les internautes lambdas, zappant intermédiaires et autres "influenceurs". Tant pis pour les "twittos".

Bertrand Janicaud

Bertrand Janicaud

"Bertrand Janicaud" est chef d'entreprise.

Il écrit sous pseudonyme.

 

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Qu’est-ce qu’une e-campagne en 2012 ? Quel rôle doit (ou peut) jouer le web dans le débat politique ? Après des années de course aux gadgets en ligne (réseaux sociaux politiques, pizza-parties avec les « influenceurs »,…) que les candidats utilisaient essentiellement comme des outils de communication et des armes de « dé-ringardisation », le web politique a aujourd’hui atteint sa maturité, celle d’un média de masse, orienté vers le partage de l’information, et dont les canaux de diffusion sont globalement limités à quelques plateformes.

D’où la stratégie du candidat Sarkozy, axée sur l’efficacité et centrée sur trois plateformes : son site officiel, sa page Facebook et son compte Twitter.

Ainsi son site officiel reste sobre, conçu comme un outil de mobilisation et d’information. Un formulaire d’inscription à la newsletter pour élargir les bases de données de l’équipe de campagne, les informations marquantes (discours, meetings, programme des jours à venir), soit rien de révolutionnaire qui fasse « branché ». Mais tout y est. Notamment une gazette de campagne pas follement geek, mais sur laquelle le candidat Sarkozy compte manifestement s’appuyer tant son adresse www.lafranceforte.fr est omniprésente lors de ses discours… au point de remplacer le slogan officiel.

L’histoire de la nouvelle page Facebook de Nicolas Sarkozy est également emblématique de cette nouvelle approche du web. L’Express y a vu un complot Zuckerbergo-sarkozyen. On peut aussi considérer que plutôt que d’investir dans de nouveaux outils digitaux, le Monsieur Internet de la campagne, Nicolas Princen, a fait le choix d’optimiser les capacités nouvelles offertes par le réseau social.

Dernière pierre à l’e-édifice : le compte Twitter officiel. Créé quelques heures avant l’annonce de la candidature du président de la République, il rassemble déjà près de 90 000 followers et reprend le principe (inauguré par Barack Obama) de la double administration : des tweets de campagne gérés par l’équipe du candidat, et des Tweets personnels signés d’un NS. Là où la gauche et François Hollande ont fait le choix des « influenceurs », corps intermédiaires auto-proclamés et censés faire intercession avec le brave peuple, la e-campagne de Nicolas Sarkozy s’inscrit donc dans la volonté du candidat de mener une campagne « au peuple » et de se débarrasser de ceux qui s’expriment en son nom.

L’exemple de Twitter, petite bulle s’il en est de snobisme et d’entre-soi, est frappant. Le parti socialiste rameute à toute occasion un petit cercle de prescripteurs pour des « ripost-party » (en anglais c’est plus cool) où ils rabâchent leur détestation de Nicolas Sarkozy. Ces bobos 2.0, qui ne se parlent qu’à eux-mêmes se sont constitués une bulle, fermée au monde, d’où ils croient sincèrement faire œuvre de pédagogie pour expliquer aux internautes comment voter et quoi penser.

La e-campagne de Nicolas Sarkozy a fait le choix de contourner ces intermédiaires (de toute façon acquis à la gauche) pour s’adresser aux millions de Français qui vont sur Internet tous les jours pour y chercher de l’information et communiquer. Une e-campagne accessible donc qui ne cherche pas dans le web plus que ce qu’il n’a à apporter.

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