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Budget 2016 : qui peut croire aux hypothèses du gouvernement ?
©Reuters

L'Edito de Jean-Marc Sylvestre

Le gouvernement a présenté mercredi 30 septembre son projet de budget 2016 avec des milliards de dépenses supplémentaires qui ne sont pas financées. Pourtant, le ministre des Finances prétend le contraire.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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On ne pourra pas dire que Michel Sapin n’a pas fait le job. Devant la presse, les Parlementaires et à la télévision, il a dit et répété que "les engagements pris par le Président étaient tenus". Le ministre des Finances a affirmé que les objectifs de croissance et de réduction des déficits avaient été atteints en 2015. Et c’est vrai, on finira l’année avec une croissance de 1% et un déficit en baisse à 3,8% du PIB. A Bruxelles on est content. Enfin presque !

Les engagements sont tenus, explique Sapin, parce que l'on serait parvenu à rendre aux entreprises plus de 24 milliards d’euros au titre du CICE. Et plus de la moitié des ménages ont bénéficié d’une baisse de l’impôt sur le revenu en 2014 et 2015. Enfin, Michel Sapin confirme qu’en 2016, il y aura 9 milliards d’allègements de charges en plus sur les entreprises et 2 milliards d’allégements d’impôts pour les ménages. Parallèlement, le gouvernement s’est engagé à maitriser la dépense publique en limitant la hausse à 0,3% en volume, soit 1,2% en valeur. Avec un déficit promis à 3,3% du PIB pour l’an prochain.

Le hic dans cette affaires, et il y a un gros hic, c’est que le gouvernement déclare sans broncher que ce sont les économies supplémentaires qui vont couvrir les baisses d’impôts - 2 milliards d’euros - et les cotisations sociales, soit 9 milliards. Sans parler des dépenses nouvelles annoncées par le gouvernement depuis deux mois : Augmentation des effectifs de sécurité, création du service civique, augmentation du nombre de contrats aidés, aides agricoles, aux migrants et aux collectivités locales.

La plupart de ces dépenses nouvelles ne sont pas chiffrées et ne sont donc pas inscrites au Budget 2016. Selon Bercy, elles feront l’objet d’amendements. Cela veut donc dire qu’elles n’ont pas été budgétées et que Bruxelles ne les verra pas.

Quant aux économies nouvelles envisagées pour compenser ces dépenses, le ministre des Finances n’en a donné qu'une seule : les aides au logement qui seront calculées en fonction des revenus. Pour le reste, il renvoie à la discussion budgétaire. Sapin compte surtout sur la croissance alors que la prévision devra être révisée à la baisse compte tenu du ralentissement mondial. Il manquera donc 15 milliards d’euro pour être en ligne avec ce que le gouvernement promet. Pour l’instant, les dépenses nouvelles ne sont donc pas financées, mais il ne faut pas le dire. Sauf à accepter de passer aux yeux de Bercy, "pour de vulgaire et petits épiciers".

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