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Avez-vous besoin de la 4G ?
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Inutile

Une étude Ipsos pour Prixtel parue la semaine dernière dévoile que 74,4% des Français ne sont pas intéressés par une offre 4G.

Pierre  Ledru

Pierre Ledru

Pierre LEDRU travaille dans les télécoms depuis plus de 30 ans. Après une expérience de 10 années, expatrié comme assistant technique aux autorités locales des Télécoms au Yémen, il devient formateur puis formateur-développeur à l’institut de formation Alcatel-Lucent. Il possède une grande expérience de la téléphonie et a suivi toutes les évolutions de la ToIP.

Il est également acteur amateur de théâtre et appartient à la troupe du théâtre de la griffe.

Il est notamment l'auteur de Téléphonie sur l'IP (ToIP).

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Atlantico : Orange et SFR il y a quelques mois, Bouygues la semaine dernière, les opérateurs font le pari de diffuser la 4G un peu partout en France. Mais finalement, avons-nous réellement besoin de la 4G ? Dans quelle mesure est-elle utile pour le consommateur ?

Pierre Ledru : A priori et comme pour toute innovation la question est : "En avons-nous réellement besoin?" les avis sont toujours partagés... Plus qu'en avoir besoin, il vaudrait mieux se demander "pour quoi faire?" Telle que présentée aujourd'hui par les opérateurs, la 4G semble apporter un gain substantiel (comparé au débit mobile actuel) en terme de débit de transmission de données du réseau vers les différents types de terminaux des usagers. Ce gain en débit n'est favorable qu'aux applications "gourmandes en bits par seconde", les applications dites "temps réel" principalement, c'est-à-dire regarder une compétition sportive en direct ou une émission télévisuelle, un point c'est tout !

La question sous-jacenteest "Quand le consommateur a-t-il envie de regarder la télévision sur son smartphone ou sa tablette?", sans doute pendant des temps d'attente, chez le médecin, chez le coiffeur, dans les aéroports ou pour divertir les enfants pendant un trajet routier trop long. Il y a donc une relation de cause à effet plutôt intéressante à condition que l'environnement de l'utilisateur ne soit pas trop gêné... et surtout que la 4G soit disponible partout et notamment quand les terminaux mobiles se déplacent, ce qui n'est absolument pas garanti aujourd'hui ! Un autre argument, j'ose dire publicitaire, est la durée diminuée d'un téléchargement de pièces très lourdes en volume binaire ou de transmission plus rapide de l'utilisateur vers le réseau, un gain de temps qui n'apporte pas grand chose sachant que les tarifs des abonnements sont établis au volume et non plus au temps passé. Mais à notre époque, l'instantanéité de la jouissance d'un bien est un argument qui porte et laisse supposer que la 4G est utile au consommateur.

L’offre 4G vise-t-elle plutôt un public lambda ou un public d’entrepreneurs ?

Les deux publics sont concernés, les jeunes, les "geeks" sont concernés par l'instantanéité citée plus haut sans aucun doute, les entrepreneurs lorsque la transmission et le traitement rapides d'informations sont nécessaires, mais une fois encore la mobilité des terminaux sera un frein dans bien des cas pour bénéficier complètement de l'utilité de la 4G, au regard du prix à payer.

D’ailleurs, la 4G pourrait-elle devenir indispensable dans certains secteurs d’activité ?

Le caractère indispensable de cette évolution, compte tenu de mes remarques précédentes, semble rester à prouver mais l'on peut considérer que les métiers ou activités d'urgence pourraient être parmi les plus concernés. Le télé-diagnostic, médical ou technique, sur des théâtres de catastrophes par exemple, voire des interventions chirurgicales ou dangereuses pilotées à distance à l'aide de terminaux-robots mobiles.

Selon un sondage d’Ipsos paru au début du mois, 75% des Français ne sont pas intéressés par les offres 4G. Quelles sont les raisons de ce rejet du haut débit en France ? 

Si les Français, et je n'en doute pas, lisent les articles parus dans vos colonnes, ils se doutent bien que la 4G va coûter plus cher : les terminaux adaptés à la 4G, les abonnements ne seront pas gratuits évidemment. Ils savent également que les réseaux ne sont pas encore prêts à garantir l'accès à ce que les messages des opérateurs leur promettent, partout et en permanence. Les investissements pour y parvenir sont énormes et il faut bien que quelqu'un les paie et dans cette période de crise et d'incertitude sur l'avenir, une nouvelle dépense de "confort" est loin de s'imposer.

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