Au secours, les Chiraquiens sont de retour !

Je ne sais pas pour vous mais j’ai l’impression que désormais, on n’aura plus jamais un dimanche tranquille : entre l’aller/retour de DSK la semaine dernière et le remaniement de ce week-end, c’est à se demander si les responsables politiques ne le font pas exprès. Jusqu’à présent, le dimanche, c’était le jour du Seigneur, c'est-à-dire de Michel Drucker, du Petit Journal, des Texas Rangers et du Canal Football Club.

 La seule chose qui est sûre c’est qu’il fallait être très malin, en 2007, pour deviner que le meilleur moyen d’obtenir des responsabilités en Sarkozie, c’était d’être chiraquien. Car, que faut-il retenir de ce nouveau remaniement si ce n’est la confirmation de l’incroyable retour en force des Chiraquiens, entamé le 22 mars 2010 avec l’arrivée de François Baroin, "petit-fils spirituel" de Jacques Chirac au poste stratégique de ministre du Budget, des Comptes publics et de la réforme de l’Etat ?

Manque plus que Jean-Louis Debré pour que la famille soit au complet !

Aujourd’hui, encore plus qu’hier, les Chiraquiens se retrouvent à tous les postes de commande : Bernard Accoyer à la présidence de l’Assemblée Nationale, Christian Jacob à la présidence du Groupe UMP, Jean-François Copé au Secrétariat général de l’UMP, Bruno Lemaire à l’Agriculture, sans oublier, bien sûr, Alain Juppé au poste nouvellement créé de "sauveur" de la majorité. En clair, il ne manque plus que Jean-Louis Debré au ministère de la Justice pour que la famille soit au complet. Même l’éviction de MAM, pourtant très affaiblie et peu en cour à l’Elysée, marque la volonté du président de la République de ne pas trop humilier la frange "gaulliste-ronchon" de sa majorité. Au fond, MAM n’a pas été formellement virée mais elle a démissionné. De plus, Patrick Ollier, son compagnon à la ville - qui le reste, lui, pendant les vacances - a conservé son poste de ministre chargé des relations avec le Parlement. Bref, on coupe la POM en deux.

Plusieurs générations cohabitent désormais sous le même toit…

La deuxième conséquence de ce remaniement c’est que désormais, à l’UMP, c’est un peu comme dans toutes les familles françaises : plusieurs générations cohabitent sous le même toit. Hier, seule alternative possible ou crédible à un Nicolas Sarkozy défaillant, le « jeune » Jean-François Copé (47 ans en mai), doit aujourd’hui faire face à la concurrence de François Fillon (57 ans cette semaine) et maintenant à celle d’Alain Juppé (66 ans cet été), brutalement érigé en "haute autorité morale", voire plus par certaines mauvaises langues dans la majorité.

De là à penser, lorsque l’on est militant UMP, qu’il vaut mieux que Nicolas Sarkozy se représente pour éviter de déclencher une guerre des chefs, il n’y a qu’un pas…En attendant, on souhaite bonne chance au "moins mauvais d’entre eux", expression que l’on espère plus heureuse que celle de "meilleur d’entre nous", pour redresser la barre du Titanic et éviter les nombreux icebergs qui croisent au large de la Méditerranée !