Après le droit à la différence, le droit au mélange... Elles veulent des "petits blonds" dans les classes où sont leurs enfants<!-- --> | Atlantico.fr
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Elles veulent des "petits blonds" dans les classes où sont leurs enfants.
Elles veulent des "petits blonds" dans les classes où sont leurs enfants.
©Reuters

Vivre ensemble ?

Sommes-nous dans un pays de fous ? Pas tout à fait. Mais déjà dans un pays où on rend les gens fous.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Le quartier s'appelle Petit Bard. C'est à Montpellier. Un quartier mono-éthique, si on en juge par ce qu'on y trouve.  A Petit Bard, il y a quatre écoles.  Deux maternelles et deux primaires. Placées REPA (réseaux éducation prioritaire et assistée). 600 enfants y sont scolarisés, tous d'origine marocaine. Depuis plusieurs jours, une trentaine de mères, toutes voilées, toutes mères au foyer, s'agitent, protestent et manifestent. Elles réclament des "petits blonds", autrement dit des "petits blancs". Safia: "On veut que nos enfants soient considérés et éduqués comme les autres. Comment voulez-vous qu'ils se sentent français alors qu'ils grandissent exclusivement entre eux ? On aimerait bien qu'il y ai des "petits blonds" ou "petits roux" assis à côté d'eux sur la photo de classe".

Une autre de ces mères, Khaledjia, se lamente et donne, sans doute involontairement, une explication à ce regroupement endogame. "Avant, il y avait au Petit Bard une église, un boulanger, un tabac presse. Des asiatiques, des noirs, des Français. Puis ces gens-là ont déménagé". Mais pourquoi sont-ils partis?

Ce que disent Safia et Khaledjia est terrifiant. Non pas pour la situation qu'elles décrivent. Elle est connue et, dans la mesure du possible, tue: des pans entiers de territoires français se sont transformés en ce qu'on pourrait appeler des zones tribales, avec leurs rites, leur pratique religieuse, leur tenue vestimentaire. C'est ainsi.

Ce qui est terrifiant, ce qui est à hurler, c'est ce que Safia et Khaledjia ont dans la tête, ou plutôt ce qu'on leur a mis dans la tête. Qui a pu leur faire croire qu'il était légitime de réclamer des "petits blonds" dans leurs écoles? Qui leur a dit qu'elles avaient le droit d'exiger des quotas de noirs, d'asiatiques et de Français pour leur quartier?

Ces femmes (Il n'y a que des femmes dans leur collectif: où sont les pères?) sont estimables, respectables. Ni coupables ni responsables. Elles sont ce que des associations, des partis politiques, des enseignants, des élus locaux ont fait d'elles. Elles se plaignent de la "ghettoïsation" dans leurs écoles? Quelqu'un a-t-il eu le courage de leur dire qu'il en allait de la ghettoïsation comme de la servitude ? Il y a des servitudes volontaires et des ghettoïsations volontaires. Elles veulent du "vivre ensemble", du mélange ? Leur a ton expliqué que le foulard qu'elles portent sur la tête était aussi excluant que les murs d'un ghetto ?

Elles veulent des "petits blonds" et de la mixité au Petit Bard ? Les enseignants, les élus locaux les écoutent avec compréhension, parait-il. Il serait mieux de leur dire la vérité? De leur dire que personne ne pourra obliger des parents "blancs" à ne pas contourner la carte scolaire: s'ils n'y arrivent pas, ils préfèreront choisir le privé plutôt que de placer leurs enfants dans une école REPA dont le niveau est largement en dessous de celui de la mer. De leur faire comprendre qu'avec les "petits blonds", il y a aussi des "petites blondes". Qui voudrait condamner sa gamine à aller en classe avec des garçons qui, en regardant leurs mères et leurs sœurs, ont intériorisé pour longtemps l'image de l'infériorité féminine.

Peut-être qu'un jour il y aura des parents de blonds qui réclameront que sur la photo de classe de leurs enfants, il y ai aussi des petits marocains et des petites marocaines. Ce serait heureux et souhaitable. Mais pour y parvenir, il faudrait d'abord que les mères du petit bard enlèvent leurs foulards ! Peut-être qu'un jour il y aura- pourquoi pas ? - un maire d'origine marocaine à Montpellier.

On ne saurait trop lui conseiller de s'inspirer du discours d'Ahmed Aboutaleb, maire de Rotterdam et d'origine marocaine. Au lendemain de l'attentat contre Charlie Hebdo, il a adressé le message suivant à ses coreligionnaires: "Si vous n'aimez pas la liberté, par pitié, faites vos valises et partez!", Il a ajouté: "Disparaissez des Pays-Bas si vous ne pouvez y trouver votre place!". En français, ça peut se dire de façon plus ramassée: "La France, aimez-la ou quittez-la!".

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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