Après 5 ans de crise, les actions sont-elles toujours un piège à éviter ? <!-- --> | Atlantico.fr
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Les actions apparaissent comme l’un des rares vecteurs possibles à condition d’accepter une certaine dose de risque.
Les actions  apparaissent comme l’un des rares vecteurs possibles à condition d’accepter une certaine dose de risque.
©Reuters

Editorial

Les Français boudent la Bourse. Près de deux millions et demi d’épargnants ont abandonné les actions en quatre ans. Tous ceux qui ont ouvert un compte-titre depuis cinq ans se retrouvent pratiquement dans le rouge : les actions apparaissent comme un piège à éviter.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Les Français sont fâchés avec la Bourse. En quatre ans, près de deux millions et demi d’épargnants ont abandonné les actions. Le palais Brongniart n’est plus le temple de la finance. Il est devenu un centre d’expositions ou de manifestations en tous genres, l’une des plus spectaculaires ayant été la vente aux enchères des six mille costumes des Folies Bergère !

Aujourd’hui, les actions apparaissent comme un piège à éviter. Tous ceux qui ont ouvert un compte depuis cinq ans se retrouvent pratiquement dans le rouge et l’exonération fiscale sur les plus-values éventuelles réalisées dans le cadre d’un PEA s’est révélée un leurre faute de pouvoir s’exercer. Les enquêtes d’opinion montrent que neuf Français sur dix se détournent des actions. Le gouvernement a favorisé ce mouvement de désaffection par une campagne quasi permanente hostile à l’actionnariat, sans compter l’aggravation de la taxation du capital qui pénalise les sociétés  distribuant un bon dividende.

La Bourse résiste pourtant à la défaveur du pouvoir. Le Cac 40 a même repris des couleurs l’an dernier, avec une progression de 15%, inférieure certes de près de moitié à la performance réalisée par l’Allemagne, mais permettant de reconquérir une grande partie du terrain perdu en 2011. Et la plupart des prévisionnistes se montrent optimistes pour cette année, malgré la passe difficile que traverse l’économie. Il s’agit pour eux avant tout de la poursuite d’un phénomène de rattrapage après une véritable descente aux enfers.

Il est vrai que la conjoncture actuelle, sans espoir d’amélioration à court terme, réduit considérablement les choix possibles pour l’épargnant.

 Les liquidités ne rapportent plus rien. Le prix de l’argent étant au plus bas, le rendement des obligations d’Etat est désormais inférieur à l’inflation. Les sicav monétaires sont en voie de disparition, car elles ont un rendement négatif. Les  épargnants se portent massivement sur le  livret A, mais  le gouvernement vient de le faire tomber de son piédestal en réduisant sa rémunération à partir du 1er février.   .

Les autres valeurs refuges sont maintenant discutées : l’or, après son bond en avant, marque une pause et certains spécialistes n’hésitent pas à prévoir une baisse au moins temporaire, en l’absence de nouvelles secousses sur le plan international.

De son côté l’immobilier a amorcé une décrue. Le mouvement est net en province. Paris reste une exception, mais des praticiens du secteur demandent officiellement aux propriétaires de réduire leurs prix de vente pour dégeler un marché bloqué.

Dans ce contexte, les actions  apparaissent comme l’un des rares vecteurs possibles à condition d’accepter une certaine dose de risque. Les cours sont encore très bas, les rendements supérieurs à celui des obligations. Les grands groupes sont internationalisés, donc moins sensibles à la conjoncture française. Ainsi se justifie le mouvement  de reprise amorcé depuis l’été dernier et qui anticipe aussi sur une amélioration de la conjoncture mondiale. Retourner à la Bourse, c’est moins agir par impulsion que par défaut, avec un pari optimiste sur l’avenir.      

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