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Apple, Amazon et Facebook…quand les grands du digital s’attaquent aux grandes banques, les victimes ne sont pas celles qu’on croit
©LIONEL BONAVENTURE / AFP

Atlantico Business

Tim Cook ou Jeff Bezos n’auraient qu’un seul projet en tête : faire que de leur vivant, plus aucun argent cash ne circule et récupérer le marché du paiement… Les perdants ne seront pas ceux que l’on croit.

Aude Kersulec

Aude Kersulec

Aude Kersulec est diplômée de l' ESSEC, spécialiste de la banque et des questions monétaires. Elle est chroniqueuse économique sur BFMTV Business.

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La fin des grands groupes traditionnels ? Avec la Silicon Valley qui commence à regarder sérieusement du côté de la finance, c’est ce qu’on pourrait penser. Alexa, l’assistant personnel d’Amazon, sera bientôt capable de gérer un compte bancaire Amazon. Facebook vient tout juste de former une équipe chargée d’étudier les opportunités de la blockchain et de la création d’une cryptomonnaie pour payer sur son réseau social. Et la firme à la pomme est sur le point de lancer une carte de crédit brandée Apple Pay.

Cette entrée dans le domaine de la finance fait sens en ce moment, parce que les consommateurs utilisent de plus en plus leurs smartphones et tablettes pour faire leurs opérations de tous les jours et donc les opérations bancaires : dépôt de chèque, envoi d’argent via les numéros de téléphone…

"Ces entreprises technologiques se rendent compte qu'il y a des fruits faciles à en tirer, d'autant plus que c’est la banque qui se déplace sur leur terrain", a déclaré Daniel Ives, stratégiste de la banque chez GBH Insights. Les entreprises technologiques constituent-elles une menace sérieuse pour les banques?

Pour l’instant, les grands groupes ne se montrent pas très inquiets. En creusant bien, on se rend compte que le secteur de la banque n’est pas un secteur perméable aux nouveaux entrants.

La raison principale, c’est le poids de la réglementation. Pour devenir une banque en tant que telle, il faut montrer patte blanche. Il y a des licences à obtenir auprès des organismes régulateurs. Les entreprises technologiques devraient en plus respecter des niveaux de fonds propres minimum, accepter d’être supervisées par le régulateur bancaire, c’est à dire la banque centrale.

Rien de tout cela ne semble finalement attrayant pour des entreprises qui ont été plus qu’habituées à contourner les règles.

Dit autrement, ce sont aussi les restrictions réglementaires, que les banques ont combattues pendant des années, qui vont leur servir cette fois de protection contre la nouvelle concurrence.

La solution idéale pour les GAFA est plutôt l’alliance. Au lieu d'essayer de concurrencer directement sur leur terrain, il faut plutôt s’attendre à ce que les entreprises de technologie forment des alliances avec des banques qui ont déjà les licences requises et la surveillance réglementaire.

Par exemple, le compte bancaire d'Amazon sera proposé en tandem avec une grande banque. L’argent en lui-même devrait donc dormir dans les comptes de JP Morgan Chase ou d’une autre grande banque américaine.

De même, Apple, pour sa carte de crédit, se lance avec Goldman Sachs. Cette carte de crédit sera bénéfique pour Apple, qui vend de plus en plus de services. Goldman Sachs ne rechigne pas non plus à s’allier avec le géant de la tech, car elle y voit aussi ses intérêts. Alors que la banque d’investissement est de moins en moins rentable, elle cherche à entrer sur l’activité de banque de détail; par le biais d’Internet, avec sa plateforme de prêts en ligne Marcus et en regardant du côté de l’Europe pour installer ses nouvelles banques de détail.

Finalement, les entreprises les plus vulnérables se trouvent sur un autre marché. Apple, Samsung et Google ont toutes déployé des plates-formes de paiement ces dernières années visant à capturer une part de ce marché.

La Silicon Valley pourrait constituer une menace plus importante dans le secteur des paiements, avec des entreprises technologiques comme PayPal, qui s’étaient développées sur le seul marché du paiement.

L’innovation ne tarit pas dans ce domaine. Amazon réfléchit à l'opportunité d'ajouter une fonctionnalité de paiement de personne à personne à son assistant virtuel Alexa, ce qui permettrait aux conducteurs dans les voitures compatibles de payer l'essence en utilisant leur voix.

Alors, plus besoin de moyen de paiement physique ? Ce nouveau marché pourrait finalement menacer la part de marché des processeurs de paiement traditionnels comme Visa et MasterCard.

Quand la technologie nuit à la technologie, c’est la banque qui s’en sort le mieux.

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