Apple admet ralentir volontairement ses “vieux” iPhones : la marque a la pomme a-t-elle réussi à nous transformer en esclaves qui paient pour le rester ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Apple admet ralentir volontairement ses “vieux” iPhones : la marque a la pomme a-t-elle réussi à nous transformer en esclaves qui paient pour le rester ?
©Reuters

Obsolescence programmée

Apple communique rarement sur ses produits en dehors des grandes messes high-tech, ce qui lui vaut régulièrement d'être pointée du doigt pour favoriser l'obsolescence programmée. Qu'en est-il de la dernière polémique de la marque à la pomme, accusée de ralentir les vieux iPhones pour en faire acheter des nouveaux ?

Gilles Dounès

Gilles Dounès

Gilles Dounès a été directeur de la rédaction du site MacPlus.net  jusqu’en mars 2015. Il intervient à présent régulièrement sur iWeek, l'émission consacrée à l’écosystème Apple sur OUATCH.tv, la chaîne TV dédiée à la High-Tech et aux loisirs.

Il est le co-auteur, avec Marc Geoffroy, de l'ouvrage iPod Backstage, les coulisses d’un succès mondial, paru en 2005 aux Editions Dunod.

Vous pouvez suivre Gilles Dounès sur Twitter : @gdounes

 

Voir la bio »

Atlantico : Apple s'est taillé une réputation de construire un écosystème fermé, notamment avec les DRM présents sur iTunes il y a une dizaine d'années. Est-ce encore le cas aujourd'hui ?

Gilles Dounes : Apple traîne cette casserole du système fermé et de l'obscolescence programmée depuis des années, alors que c'est faux. Les DRM sur iTunes avaient été imposés par l'industrie du disque, comme je l'ai expliqué avec Marc Geoffroy, mon co-auteur dans iPod Backstage [Dunod]. Les gens d'Apple ont commencé à venir voir les géants du disque avec un système ouvert, le Advanced Audio Codec (AAC), développé avec Dolby. Au final, après un essai couronné de succès de vente sans DRM de l'album de Norah Jones, et poussé par la grogne des associations du logiciel libre, Apple revient sur sa politique de DRM et ouvre sa bibliothèque, en même temps qu'il ajuste sa politique de prix.

Atlantico : Les rumeurs les plus folles circulent sur Apple et son utilisation supposée de l'obsolescence programmée. Qu'en est-il vraiment ?

Pour ce qui est de l'obsolescence programmée, l'iPod est une bonne illustration. Au moment de sa sortie, l'Ipod est rapidement critiqué par les clients car on ne peut pas changer la batterie. Cela va jusqu'au procès, dont Apple n'attend pas le verdict pour proposer un système de remplacement de batteries, que l'on retrouve encore aujourd'hui sur les iPhones par exemple. Jusque là, la marque à la pomme voyait son produit l'iPod comme un consommable. Cela a changé.

Pour le reste, Apple est régulièrement pris pour cible par des groupes environnementalistes, qui utilisent la notoriété de la marque pour faire le buzz autour de leur cause dans les médias. Ils attaquent dès lors régulièrement Apple quand une directive environnementale est en cours de vote à Bruxelles, par exemple sur la gestion des déchets.

Atlantico : Pour revenir à la dernière polémique en date, que pensez-vous de ceux qui accusent Apple de ralentir les anciens iPhones pour pousser les utilisateurs à en acheter de nouveau ?

Ça fait parti des gros fails d'Apple. Ils se sont dépêchés pour régler ce problème qui faisait s'éteindre des iPhones affichant encore 40% de batterie. La marque, qui communique rarement, l'a fait à cette occasion, et je l'ai rarement vu communiquer de manière aussi forte. La solution, qui est passée par une mise à jour du système d'exploitation iOS, a consisté à ralentir le processeur des téléphones dont la batterie était vieille ou usée. Or ce n'est pas là de l'obsolescence programmée, car si un client n'est pas satisfait de son iPhone, il ne rachètera pas un téléphone de cette marque. D'une manière générale, il s'agit là d'un accident industriel de la part d'Apple, et certainement pas d'un complot pour faire acheter le dernier iPhone.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !