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Alerte au tsunami sur le front des allergies : comment réagir à temps
©PHILIPPE HUGUEN / AFP

Galère printanière

Les allergies au pollen sont plus intenses que les précédentes années, du fait d'un printemps très beau, très chaud et très sec. Nos conseils pour atténuer leur effet.

Madeleine Epstein

Madeleine Epstein

Madeleine Epstein est allergologue.

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Atlantico : Les allergies au pollen sont plus intenses que les précédentes années… Pourquoi ? Y-a-t-il des zones plus touchées ? 

Madeleine Epstein : Les allergies ont été très intenses en début de saison parce qu’il a fait très beau, très chaud et très sec. Ce sont des conditions qui sont favorables à prolifération et à la dissémination des pollens. Ces derniers jours, il a beaucoup plu et il y a eu des orages donc cela va accorder un peu de répit aux allergiques qui ont en bien besoin. Malheureusement s’il se remet à faire beau, cela va sûrement recommencer, avec le facteur des orages en plus, car ils font exploser les grains des pollens et cela multiplient alors la quantité de pollen libéré. En revanche, je crois que toute la France jusqu’à ces derniers jours avec les fortes pluies et orages était en zone rouge avec une très forte densité de pollen. Nous voyons les relevés de pollens qui sont diffusés par les spécialistes, et nous, allergologues, voyons l’affluence de demandes dans les cabinets. On voit que les gens sont pas bien. Enfin, on constate un phénomène qui est assez ennuyeux : les traitements basiques ne suffisent plus et nous sommes obligés d’augmenter la charge thérapeutique pour que les gens aillent mieux.

Avec un réchauffement climatique certain, peut on penser que ces allergies vont accroître ?

Avant il y avait des allergies du nord et au  sud. Au nord de la Loire on était allergique au bouleau, au sud à l’olivier et au cyprès. En région parisienne, on voit arriver des pollens de cyprès aussi maintenant.

Il fait de plus en plus chaud et ces températures élevées durent plus longtemps,  et que comme cette année par exemple, nous n’avons pas eu de gel, les espèces qui n’y survivaient pas dans nos régions se sont installées. En conséquence, nous allons vers plus d’espèces allergisantes partout en France sur des périodes plus longues…. la tendance actuelle n’est pas très réjouissante !

Comment anticiper les allergies ? 

Avant le début de l’allergie, on peut tenter un traitement de désensibilisation, ça ne marche pas mal. Cette étape est à réaliser en amont de la saison, il faut commencer quelques moins avant. Vous savez, il y existe plusieurs saisons polliniques. Cette année nous avons vu des patients gênés dès janvier ou février. Le pic est au mois de mars et d’avril, pour les pollens d’arbres, essentiellement noisetiers, bouleaux, et cyprès et en ce moment  maintenant nous sommes dans les pollens de graminés, c’est l’herbe, la prairie. Donc le traitement doit être pris en amont  et en fonction du pollen auquel vous êtes allergique. Cela est défini par la saison durant laquelle vous êtes gêné ainsi que du bilan que va réaliser l’allergologue. C’est un calendrier à établir avec l’allergologue, avec un protocole très précis à suivre qui peut rendre service dans de nombreux de cas.

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souffrent d’allergies ? Ne pas tondre la pelouse ? 

Ne pas tondre la pelouse est à double tranchant. Celui qui la tond doit le faire avec un masque de protection. Mais si vous laissez pousser la pelouse elle va fleurir et vous allez avoir plus d’allergènes ! Idéalement, il faudrait arriver à tondre toutes les prairies, mais c’est absolument irréaliste ! Voici quelques conseils : se laver, aérer tous les matins et soirs, éviter de sortir, ce qui est assez criminel vue la situation actuelle, ne pas se frotter les yeux.. Le masque, les lunettes et la visière, peuvent aider aussi ! C’est en additionnant de petits moyens que l’on peut être moins gêné au quotidien. 

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