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Alain Mimoun : un grand champion que nous ne devrons pas oublier
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Patriote

"Un sportif exceptionnel (…) porté par l'amour de la France". C'est par ces mots que François Hollande a rendu hommage hier lundi au champion olympique de marathon Alain Mimoun, qui s'est éteint le 27 juin à l'âge de 92 ans.

Philippe David

Philippe David

Philippe David est cadre dirigeant, travaillant à l'international.

Il a écrit trois livres politiques : "Il va falloir tout reconstruire", ouvrage qui expliquait le pourquoi du 21 avril,  "Journal intime d'une année de rupture", sorti en 2009 aux éditions de l'Ixcéa, qui retrace les deux premières années de présidence Sarkozy et  "De la rupture aux impostures", Editions du Banc d'Arguin (9 avril 2012). 

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Alain Mimoun a tiré sa révérence dans la soirée du 27 juin à l’âge de 92 ans. Sa vie aura été aussi longue qu’un marathon, épreuve qu’il remporta lors de Jeux Olympiques de Melbourne en 1956, mais derrière l’immense Champion (avec un "C" majuscule), il y avait un homme qui mérite pour l’ensemble de son œuvre un hommage appuyé de toute la Nation.

Alain Mimoun était l’aîné d’une fratrie de 7 enfants né en 1921 dans ce qui était un des trois départements qui formaient l’Algérie française. Engagé volontaire dans l’armée française, il est sur le front en 1940 avant de combattre face à l’Afrika Korps durant la campagne de Tunisie et d’être grièvement blessé par un éclat d’obus lors de la terrible bataille de Monte Cassino. Ces états de service parlent d’eux-mêmes et, même s’il est logique qu’on parle avant tout des médailles qu’Alain Mimoun avait gagné sur les stades, il faut rappeler pour ceux qui ne le savaient pas qu’Alain Mimoun avait auparavant gagné des médailles sur les champs de bataille.

Car Alain Mimoun était avant tout un grand patriote. Un homme qui aimait passionnément le France et qui n’avait pas son drapeau dans sa poche puisqu’il n’hésitait pas à le brandir à sa fenêtre pour montrer son amour pour ce pays qu’il avait défendu les armes à la main et le Coq Tricolore sur la poitrine. D’ailleurs, lorsqu’en 1997 le CNOSF (Comité National Olympique et Sportif Français) décida de retirer le coq du logo officiel de l’équipe de France, Alain Mimoun prit la tête des athlètes opposés à cette décision.

Inutile de dire qu’Alain Mimoun était aux antipodes des stars surpayées du sport business d’aujourd’hui puisqu’au sommet de sa carrière, il habitait une cité proche de la Porte des Lilas qui a été rasée depuis pour cause d’insalubrité.

Alain Mimoun aura prouvé à la France entière qu’on peut parfaitement ne pas être un "Français de souche" tout en étant un grand Français et un grand patriote. Il représentait et représentera encore longtemps le parfait modèle d’assimilation à la française, assimilation qui est, faut-il le rappeler, l’antithèse de l’intégration.

Pour votre vie, pour votre carrière, pour l’homme que vous étiez, vous méritez, monsieur Alain Mimoun, un hommage national.

Et, au nom de tous ceux qui aiment la France, permettez-moi, monsieur Alain Mimoun, de vous dire que la France et les Français ne vous oublieront jamais.

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