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Agressions sexuelles de Cologne : quand Clémentine Autain pulvérise le record de...
©Reuters

Allemagne, année zéro

Elle en avait gros sur le cœur. Elle s'est lâchée. Et c'est pas très beau.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Nul ne  peut suspecter Clémentine Autain d'avoir la moindre complaisance pour le viol. Elle en a subi un. Et elle a rendu compte de cette souffrance dans un livre : "Elles se manifestent. Viol : 100 femmes en parlent". Mais en même temps Clémentine Autain est communiste, figure importante du Front de Gauche, ce qui la rend très perméable à d'autres souffrances.

Elle n'en pouvait plus, Clémentine Autain, de voir la presse (disons de droite pour lui faire plaisir) apporter jour après jour de nouveaux détails sur les violences sexuelles subies par de jeunes Allemandes le soir du Nouvel An à Cologne. Elle enrageait de lire partout la typologie des agresseurs : migrants, demandeurs d'asile, immigrés nord africains, musulmans. Comment – oui comment ? – pouvait-on stigmatiser une population méritante et salir une religion respectable ?

Grande était la colère de Clémentine Autain. N'y tenant plus elle explosa avec le tweet suivant : "Entre avril et septembre 1945, deux millions d'Allemandes violées par des soldats. La faute à l'Islam ?". Elle avait fait fort, très fort. On s'étonnera qu'une communiste comme Clémentine Autain bave ainsi sur la glorieuse Armée Rouge. On s'étonnera aussi qu'elle mette sur le même plan une armée ivre de vengeance (et qui se vengea de façon abjecte sur des Allemandes) et des migrants accueillis, choyés, nourris, logés par Angela Merkel. On s'étonnera enfin du chiffre de deux millions qu'elle n'a pu trouver que sur des sites néo-nazis et post-vichyssois, les seuls à s'intéresser au destin des Allemandes en 1945, destin qui fut à l'époque passé par pertes et profits, l'Europe ne s'intéressant qu'à l'étendue de la barbarie nazie.

Mais il y a un moment ou l'étonnement ne suffit plus. Si l'on est charitable, on considèrera le tweet de Clémentine Autain comme le produit le plus achevé de la bêtise gauchisante poussée à l'incandescence. Si l'on est pas charitable – et pourquoi le serait-on ? – on jugera que le texte de la dirigeante du Front de gauche est simplement infâme et ignoble. Pas un mot de compassion pour les Allemandes humiliées, tripotées, déshabillées. Pas une once d'empathie pour leur traumatisme : elles n'oublieront pas de sitôt les meutes de mâles en rut qui les ont traitées comme de la viande à consommer. On ne va quand même pas faire tout un plat pour quelques Allemandes, n'est-ce pas, Clémentine Autain ? Elles ont juste fait l'objet d'un "flirt un peu poussé" selon l'expression d'une élue écologiste germanique, une sorte de Clémentine Autain  locale.

Ça ne veut pas dire que Mlle Autain approuve. Mais elle a un faible, un grand faible, pour les agresseurs ce qui paralyse chez elle toute velléité d'une pensée saine. Un jour paraîtra peut-être un livre avec le titre suivant : "Elles se manifestent. Viols : des centaines d'Allemandes en parlent". Ce n'est pas Clémentine Autain qui le préfacera.

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