Agression à Marseille : Français, encore un effort pour être moins lâches <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Personne n'a réagi à l'agression d'une femme au couteau dans la ville de Marseille.
Personne n'a réagi à l'agression d'une femme au couteau dans la ville de Marseille.
©Pixabay

Chronique de la veulerie ordinaire

Elle était seule. Ils étaient deux et l'ont menacée avec un couteau. Ils étaient 20 et n'ont pas réagi.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Marseille, 8ème arrondissement. Deux types s'approchent d'une jeune fille pour lui demander des cigarettes et du shit. Elle répond qu'elle n'en a pas. Un des deux voyous sort alors un couteau et menace de la balafrer. Il y a une vingtaine de personnes autour. Aucune ne bouge. Vingt personnes !

Seul un Tunisien de 26 ans, Lajmed Chakroune, vient au secours de la jeune fille. Et c'est lui qui recevra les coups de couteau. Les commentaires des lecteurs de journaux (la Provence, le Parisien, le Figaro) qui rapportent la scène sont instructifs et en disent long sur l'état de la France. Certains qu'on pourrait classer à gauche s'extasient : "Ah, il est Tunisien ! Vous voyez que les étrangers sont formidables." D'autres, plutôt à droite, s'étonnent et se demandent pourquoi, dans quel but sournois, on insiste tellement sur les origines du jeune blessé. Mais tous sont unanimes sur un point : le Tunisien est un héros !

Un héros ? Lajmed Chakroune est simplement un homme digne de ce nom. Un type bien.Ce qu'il a fait, tout le monde devrait pouvoir, vouloir, le faire. Une réaction instinctive et immédiate face à la violence infligée à quelqu'un de faible. Mais tel n'a pas été le cas. Ils étaient vingt et n'ont pas bougé. Croyez-vous qu'à vingt contre deux ils auraient pris beaucoup de risques ?

Un héros ? Lajmed Chakroune n'a été héroïque que parce que tous les autres ont été lâches.Son héroïsme n'est que fonction de la lâcheté généralisée qui règne dans ce pays. J'entends bien l'argument sans cesse ressassé. Mais si on intervient, ne va-t-on pas nous reprocher une riposte disproportionnée par rapport à l'agression ? Et de toute façon, les juges vont les relâcher…

Ah, ils sont nombreux au bal des faux-cul ! Des mots pour cacher leur fervente dévotion à Sainte Pétoche. Bien sûr qu'ils préfèrent une jeune fille balafrée. Ainsi va la France et en tous cas sa partie la plus pleutre. Circulez y a rien a voir… Que les flics et les juges fassent leur travail... Et vous, ne pensez-vous pas que ce qu'a fait celui que vous sacrez comme héros, vous auriez pu le faire aussi ? D'une certaine façon vous êtes déjà morts. Philippe Murray l'a dit plutôt bien en s'adressant aux islamistes (mais ça vaut également pour la violence en bas de chez nous) : "nous vaincrons parce que nous sommes les plus morts".

Une autre citation à méditer elle aussi, celle, très connue, du pasteur Niemöller évoquant le nazisme : "Lorsqu'ils sont venus chercher les communistes, je me suis tu, je n'étais pas communiste. Lorsqu'ils sont venus chercher les syndicalistes, je me suis tu, je n'étais pas syndicaliste. Lorsqu'ils sont venus chercher les juifs, je me suis tu, je n'étais pas juif. Puis ils sont venus me chercher et il ne restait plus personne pour protester". 

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !