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Affaire Sarkozy : le Mur des Cons a-t-il encore frappé ?
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La chasse au deuxième homme

Il y a en France toutes sortes de juges. Des petits. Des grands. Des moyens. Et aussi des inquisiteurs.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La justice est réputée aveugle. C'est du moins comme ça qu'on la représente. Cette image mérite d'être nuancée. Car très souvent elle a la vue perçante. Comme les oiseaux de proie qui, du haut du ciel, foncent sur la pauvre brebis sans défense.  

Nicolas Sarkozy n'est pas une pauvre brebis. Il a été président de la République. Et depuis qu'il a cessé de l'être, des juges se relaient pour essayer de lui faire la peau. Sans succès jusqu'à maintenant. Ses péripéties judiciaires ont blindé l'ancien chef de l'Etat. De surcroit, il est entouré d'excellents avocats. 

Nombre de magistrats ont vécu avec tristesse et amertume leur incapacité à faire tomber Sarkozy. Rage et désespoir… Dans cette compétition –ça y ressemble en tout cas- c'est le petit Nicolas qui les a mis au tapis. Mais la proie est alléchante. Un banquier c'est bien, un député c'est pas mal, un ministre c'est mieux. Mais un ancien président c'est le top du top, le nirvana assuré. 

C'est pourquoi un juge, pas découragé par les échecs de ses collègue, a, à son tour, relevé le défi. Et dans le cadre de l'affaire Bygmalion (une sombre histoire de factures maquillant des dépassements de comptes de campagne) il a décidé de renvoyer l'ancien président en correctionnelle. Il s'agit du juge d'instruction Serge Tournaire dont l'intégrité ne sera pas soupçonnée ici. 

Ce magistrat est réputé proche du Syndicat de la Magistrature. Vous savez, celui du tristement célèbre Mur des Cons… Nons nous refusons avec indignation d'y voir autre chose qu'une coïncidence! Serge Tournaire a parfaitement le droit d'avoir des convictions? Mais si elles le poussent à considérer Sarkozy comme un gibier, on peut s'interroger. 

On peut s'intérroger d'autant plus que le magistrat en question n'était pas le seul à instruire l'affaire Bygmalion. Ils étaient deux : le deuxième étant Renaud Van Ruymbeke, juge connu pour sa sévérité. Or il a refusé de s'associer à la démarche de Serge Tournaire. Tous les deux avaient en mains les mêmes éléments d'instruction, les mêmes pièces à conviction, les mêmes témoignages. 

C'est bizarre non? A supposer que, comme la justice, le juge Tournaire ait un bandeau sur les yeux, il a du le baisser un peu. Pour regarder d'un œil. Et sans doute pas le bon œil s'agissant de Sarkozy… Il demeure qu'un juge d'instruction, même lâché par un de ses collègues, est totalement maître de son dossier. Il est aussi maître de son calendrier. Annoncer le renvoi en correctionelle de Nicolas Sarkozy au lendemain du lancement de l'opération reconquête de François Fillon n'est peut-être pas tout à fait anodin. 

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