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"Tu hais la France, tu la quittes" !
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Dies iræ (Jour de colère)

Cette formule est depuis longtemps considérée comme un blasphème absolu. Une femme l'a reprise à son compte. Qu'elle en soit remerciée.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La colère est, nous dit-on, mauvaise conseillère. Et cette réprouvée, cette indésirable mise au ban par ceux dont le cœur a la grosseur d'un petit pois, monte, monte, monte. Alors on nous prévient que la République serait en danger, que la paix civile est menacée, que la guerre intestine va déchirer notre beau pays évidemment si doux et si paisible. Des éditorialistes angoissés et des hommes politiques inquiets entonnent en chœur ce "vade retro, Satana".

La colère a mauvaise presse, puisque, parait-il, elle ferait le jeu de Daech. La religion du "vivre ensemble" compte, on le voit, un certain nombre de fidèles et de prêcheurs. Ils prétendent au rôle de pompiers. Ils sont en réalité des pyromanes. La colère, ce sont eux qui la nourrissent et la cultivent avec persévérance. Toujours démentis par les faits qu'ils cachent ou ne veulent pas voir.

Rien de pire en effet pour un homme frappé et humilié que de s'entendre dire "vous n'allez quand même pas faire un plat pour quelques anodines incivilités". Rien de plus dévastateur que le "mais non voyons, vous n'avez pas mal" quand on se tord de douleur. Rien de plus écœurant quand après un attentat ou après que le sang a jailli d'un couteau, accompagné dans son action par un "Allah akbar" que les mots "ça n'a rien à voir avec etc…".

De cette colère peut naître la rage. Irraisonnée, impulsive, meurtrière peut être. Alors oui, il faut se méfier de la rage. Et pour s'en immuniser, il faut accepter la colère libératrice et justifiée. Il y a un temps pour, tout dit l'Ecclésiaste. Voici venu le temps nécessaire pour les vendanges des raisins de la colère. Mais ils ne sont, nous met-on en garde, ni assez doux ni assez sucrés… Si on attend encore, ils seront amers et acides. Quel vin en tirera-t-on ? Seule la parole, celle qui dit et nomme les choses, peut venir à notre secours. Voici quelques-uns de ces mots qui sonnent le tocsin, recopiés sur un blog.

"Des loups solitaires de plus en plus nombreux… Des déséquilibrés politiques et religieux… Armés sémantiquement par ceux d'ici qui méprisent la France. Alors je demande aux membres du PIR (Parti des Indigènes de la République), de l'UOIF (Union des Organisation Islamiques de France) et du CCIF (Comité contre l'Islamophobie en France) de renoncer à leur nationalité française et à ceux qui ne l'ont pas, de quitter ce pays honni par eux. Ils arment avec leurs mots de futurs tueurs. Tu hais la France, tu la quittes."

"Tu hais la France, tu la quittes" ? Du Le Pen, du Sarkozy, du Philippe de Villiers, de l'identitaire, de l'adorateur de Charles Martel ? C'est signé Fatiha Boudjahlat. Elle est enseignante et secrétaire nationale chargée de l'éducation au Mouvement Républicain et Citoyen, l'organisation chevènementiste. Chevènement, c'est un peu de gauche, non ? Fatiha, c'est pas trop français, non ? Si c'est ça la colère, alors vive la colère ! Merci Mme Boudjahlat. 

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