"Mes dernières nuits à la Maison Blanche" : le message très personnel de Jackie Kennedy à Khrouchtchev une semaine après l'assassinat de son mari<!-- --> | Atlantico.fr
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Jackie Kennedy a rencontré Khrouchtchev à Vienne en juin 1961.
Jackie Kennedy a rencontré Khrouchtchev à Vienne en juin 1961.
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Confidences épistolaires

Alors que le monde commémore le 50e anniversaire de la mort de John F. Kennedy, sa veuve avait, juste après son assassinat, envoyé une lettre au dirigeant de l'URSS. Une lettre aussi informelle que touchante, alors que les deux blocs venaient de frôler la catastrophe avec la crise des missiles de Cuba en octobre 1962.

Environ une semaine après l'assassinat de JFK, le 22 novembre 1963, son épouse Jackie Kennedy a écrit une lettre au dirigeant soviétique de l'époque, Nikita Khrouchtchev. En voici la retranscription :

Washington, 1er décembre 1963

Cher Président,

Je tiens à vous remercier d'avoir envoyé M. Mikoyan pour vous représenter aux funérailles de mon mari.

Il a semblé si peiné quand il a passé la ligne, et j'ai été très émue.

Ce jour-là, j'ai essayé de lui transmettre un message pour vous - mais comme il s'agissait d'une journée si terrible pour moi, je ne sais pas si mes mots sont sortis comme je le voulais.

Maintenant, alors que je passe une de mes dernières nuits à la Maison Blanche [...] je voudrais vous écrire mon message.

Je l'envoie uniquement parce que je sais combien mon époux tenait à la paix, et combien la relation que vous aviez était centrale dans ce souci qui occupait son esprit. Il avait l'habitude de vous citer dans certains de ses discours : "Dans la prochaine guerre, les survivants envieront les morts."

Vous et lui étiez adversaires, mais vous étiez alliés dans votre détermination à ce que le monde ne soit pas détruit. Vous vous respectiez et pouviez vous entendre. Je sais que le Président Johnson fera tous les efforts possibles pour établir la même relation avec vous.

Le danger qui hantait mon mari était que la guerre puisse être déclarée, non par des grands hommes mais par des petits.

Les grands hommes savent qu'il est nécessaire de se contrôler et de se restreindre - les petits sont parfois plus motivés par la peur et la fierté. Si seulement à l'avenir les grands hommes pouvaient continuer de faire asseoir les petits autour d'une table pour parler, avant qu'ils ne commencent à se battre.

Je sais que le Président Johnson poursuivra la politique en laquelle mon époux croyait tant - une politique de contrôle et de retenue - et il aura besoin de votre aide.

J'envoie cette lettre parce que je suis profondément convaincue de l'importance de la relation qui existait entre vous et mon mari, et aussi à cause de votre bonté, et de celle de Mme Khrouchtchev à Vienne [ville où elle a rencontré le dirigeant de l'URSS, ndlr].

J'ai lu qu'elle a eu les larmes aux yeux lorsqu'elle a quitté l'ambassade américaine à Moscou, après avoir signé le livre de condoléances. S'il vous plaît, remerciez la.

Sincèrement,

Jacqueline Kennedy

A lire aussi :L’extraordinaire sang-froid de Jackie Kennedy : comment la première dame a façonné la légende de son mari dès les minutes ayant suivi son assassinat

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