"Longtemps, je me suis couché tard" : On attendait mieux de lui<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
"Longtemps, je me suis couché tard" : On attendait mieux de lui
©

Atlanti-Culture

Philippe Jousserand pour Culture-Tops

Philippe Jousserand pour Culture-Tops

Est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).  Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam , journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam, 23 ans, en Master d'école de commerce, et grand amateur de One Man Shows.
Voir la bio »

LIVRE

Longtemps, je me suis couché tard
D' Henri Garcin
Morrigane Éditions 
230 pages
http://www.morrigane-editions.fr

RECOMMANDATION

A LA RIGUEUR

THÈME                         

À 90 ans, le comédien Henri Garcin prend la plume et relie entre eux quelques souvenirs, des réflexions, des analyses et des textes anciens.

POINTS FORTS

- Le fait est assez rare pour être souligné, la couverture de ce livre est particulièrement réussie : un bon portrait d’Henri Garcin, photographié par Nicolas Treatt et mis en page par un graphiste de Supernova Agency. Du coup, ce petit livre est un bel objet. Le titre aussi est bien choisi, pertinent. En détournant « Longtemps, je me suis couché de bonne heure », l’incipit de « Du côté de chez Swann » qui devient sous sa plume « Longtemps, je me suis couché tard », Henri Garcin rappelle d’emblée une particularité des gens de théâtre : leurs horaires décalés. Effectivement, pendant trente ans, ses « trente glorieuses » comme il dit, il a passé sur scène toutes ses soirées.

- Doté d’une jolie plume, très personnelle, Henri Garcin vagabonde sur la page blanche et évoque sans jamais se départir de son célèbre flegme quelques souvenirs d’enfance ou professionnels, des rencontres, se laisse aller à des confidences, des réflexions, des petites histoires... Le ton est amusé, parfois désabusé, notamment lorsqu’il évoque le pouvoir de la télévision et la célébrité qu’elle apporte ou l’importance du montage dans le travail des acteurs de cinéma. Il écrit comme certains peintres, par petites touches, au gré de ses inspirations, sans plan ni objectif apparents.

- Il aime les citations ; son texte en est truffé. Elles sont excellentes, comme celle qu’il prête à Paul Léautaud : « La mort ? Pourvu que j’arrive jusque-là ! »

- Sans jamais s’appesantir - ce n’est pas son genre - il sait tresser en quelques phrases de beaux hommages, notamment à Georges Moustaki, Barbara, François Truffaut, Blaise Cendrars, Romain Gary… des rencontres qui ont compté pour lui. Là sa plume se fait tendre.

POINTS FAIBLES

- Dès les premières lignes, le lecteur est prévenu : « Mes Mémoires auraient demandé un très gros ouvrage. Quelques échos de ma vie d’acteur me parurent plus légers », écrit-il en guise d’introduction. Que ceux parmi les lecteurs qui s’intéressent aux comédiens, à leur carrière, à leur travail, aux auteurs qu’ils ont interprétés et aux partenaires avec qui ils ont joué, aillent lire ailleurs ! Certes, seul l’auteur décide du genre de l’ouvrage qu’il écrit et on ne peut lui en faire le reproche, mais comment ne pas rester sur sa faim ici ? Avoir fait une si belle carrière au théâtre, au cinéma et à la télévision et en garder si peu de souvenirs intéressants est assez rageant pour le lecteur...

- Henri Garcin semble friand d’anecdotes, mais ces petites histoires parfois vaines ne méritent pas toutes d’être racontées. On pense notamment aux mérites comparés de Garbo et de Dietrich à la page 129…

- Après la page « Entracte » (139), la seconde partie manque d’intérêt.

EN DEUX MOTS

Un petit livre très personnel, bien écrit, au ton amusé et ironique, mais léger, léger, anecdotique même. La belle carrière de comédien d’Henri Garcin méritait sans doute des souvenirs plus consistants.

UN EXTRAIT

« En fait, je ne me suis jamais donné le cinéma pour but. Le théâtre, si. Et toujours j’ai gardé au coin de mon cœur ce mot cher à Louis Jouvet : Au cinéma on a joué. Au théâtre, on joue. »

L’AUTEUR

D’origine néerlandaise, Henri Garcin est né à Anvers et a vécu en Belgique jusqu’en 1950, date de son arrivée à Paris. Formé au cours Simon, il débute au cabaret avant de devenir un des grands noms du théâtre. Il est l’interprète de dramaturges très différents : G.B. Shaw, Feydeau, Pirandello, Strindberg, Albee, Ayckbourn, Oscar Wilde, Obaldia, Guitry, Poiret, Saunders ou Jean-Claude Carrière. Il est aussi à ses heures auteur et metteur en scène.

Au cinéma, il joue dans une soixantaine de films dont « La Vie de château » de Jean-Paul Rappeneau, « Fleur d’oseille » de Georges Lautner, « Verdict » d’André Cayatte et « La Femme d’à côté » de François Truffaut. Très présent à la télévision, il participe notamment à la série « Maguy » avec Rosy Varte de 1985 à 1993. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !