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"La France Orange mécanique" : non, mon livre n’est pas une machine à alimenter la boîte à fantasmes du café du commerce
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Chère Marie Delarue,

Dans "La France Orange Mécanique", Laurent Obertone s'intéresse aux deux violences faites à la société d'aujourd'hui : la délinquante et la médiatique. Dans un tribune publiée sur le site internet Boulevard Voltaire, l'écrivain et musicienne Marie Delarue qualifiait l'ouvrage de "fourre-tout mal fait".

Laurent Obertone

Laurent Obertone

Laurent Obertone est journaliste diplômé de l’ESJ de Lille. Après avoir travaillé pour un hebdomadaire français, il s'est consacré à l'écriture de "La France orange mécanique" (2013, Editions Ring). Il est l'auteur de "La France Big Brother" (2015, Editions Ring). Son dernier livre s'intitule Guerilla (2016, Editions Ring). 

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Chère Marie Delarue,

Pardon, mille fois pardon de vous incommoder à table avec mes victimes et mes faits-divers — 10 % du livre — qui sont là pour illustrer la réalité dans toute sa chair, réalité que nos médias compilent depuis des décennies avec autant d’égards que les résultats du Tiercé, la météo ou les cotations boursières.

Votre critique m’embarrasse. On a beau être le meilleur des alpinistes : on ne peut pas escalader une plaine. Si j’avais écrit que « les Arabes et les Noirs étaient tous des assassins », pensez-vous que les gens de SOS racisme seraient encore en train de se curer le cervelet avec mon livre ?

« Les pistes vers des solutions », pas besoin d’avoir fait l’ENA pour les entrapercevoir : on constate qu’il manque des places de prison, on constate que le laxisme est catastrophique, on constate qu’une nation hétérogène se porte bien plus mal qu’une nation homogène, on constate que la morale progressiste nous pousse au suicide… Qu’en concluez-vous ? Dois-je vous démontrer que 1 + 1 = 2 ?

Je ne sais pas si je dois me réjouir d’avoir, dans mon « fourre-tout », détaillé la dépendance intellectuelle dans laquelle se débattaient nos concitoyens, tant celle-ci semble irrémédiable. L’Homme sait qu’il sait ce qu’il sait. Vous êtes, chère Madame, l’incarnation du contraire. La preuve que les mal-comprenants ne comprennent pas qu’ils ne comprennent pas.

C’est une « angoisse funeste » d’exiger de la société qu’enfin elle remplisse son devoir de sécurité, en nous épargnant par tous les moyens de croiser la route d’individus qui ne demandent qu’à nous réduire la tête en steak tartare ?

En bonne artiste contemporaine, vous dites que « la France orange mécanique » est un livre « dangereux ». Je prends acte que, selon vous, l’ensauvagement de la France est infiniment moins dangereux que le livre qui ose en parler.

Vous dites carrément que je suis un « complotiste ». Les fantômes, les ovnis et l’insécurité, même combat ? L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, les criminologues, les policiers, les victimes, les citoyens inquiets, tous des illuminés. Il n’y a pas de prisonniers, que des innocents sacrifiés. Que vous répondre, Madame, sinon que la secte des yeux ouverts vous salue.

La criminalité ne dit absolument rien de notre société, c’est évident. En 1950, on ne brûlait pas de voitures pour fêter le réveillon. En 1950, on ne tabassait par les gens qui n’avaient pas de cigarette. En 1950, on ne violait pas collectivement les adolescentes en fugue. Mais tout ça ne veut rien dire, on ne va tout de même pas commencer à analyser les choses, à se servir de faits pour poser un diagnostic, ce serait empirique, tout à fait contre-utopiste. La criminalité s’est officiellement multipliée par 7 depuis le laxisme judiciaire et l’immigration massive, c’est le cas dans tous les pays d’Europe, mais tout ça relève du hasard le plus total. Allez, je le dis pour vous : « faut pas généraliser »« Padamalgam ».

J’entrevois dans votre terreur des « fantasmes » celle de la réalité qui, justement, ne peut plus être enfermée à double tour dans le café du commerce. Les monstres engendrés par l’utopie progressiste font chaque jour plus de dégâts. Vos mensonges seront chaque jour plus grossiers et suicidaires. Mais, rassurez-vous, c’est votre monde à vous qui est installé aux manettes. Ce n’est pas moi qui suis garde des Sceaux. Ce n’est pas moi qui ai annoncé lundi qu’on ne parlerait plus de récidive mais de « recondamnation », qu’on ne parlerait plus de réinsertion mais de « facteurs de désistance », et qu’on ferait tout pour encore moins enfermer les criminels qu’on n’enferme plus.

Non, chère Marie, je ne me jetterai pas dans la Seine, même si j’ai bien compris que c’était votre prescription essentielle. Je suis bien trop occupé à regarder la France s’ensauvager, et les miens se zombifier.

Je crois qu’en fin de compte votre amour des squelettes habillés vous a trahi.

Cet article a été publié précédemment sur le site Boulevard Voltaire 

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