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Crédits Photo: JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

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La brusque interpellation du Gilet jaune lillois Alexandre Chantry

Cette figure locale du mouvement des Gilets jaunes a été interpellée mardi 22 janvier devant le Grand Palais de Lille (Nord), alors en compagnie d'une poignée d'autres manifestants. Ils espéraient protester contre la venue supposée de Christophe Castaner.

La vidéo, diffusée en direct mardi 22 janvier, fait déjà polémique. Dans une séquence diffusée sur Facebook par un Gilet jaune, on assiste à la rapide et soudaine interpellation d'Alexandre Chantry, figure locale de la mobilisation, après qu'un groupe de manifestants s'est formé à proximité du Grand Palais de Lille (Nord), où se tient le Forum international de la cybersécurité. Les manifestants espéraient pouvoir y croiser Christophe Castaner, mais c'est le secrétaire d'État Laurent Nuñez, qui a remplacé le ministre de l'Intérieur à l'événement.

"À partir de maintenant, vous êtes interpellé"

L'interpellation, qui s'est déroulée dans le calme, pose question. Après une minute de vidéo, on peut voir plusieurs policiers s'approcher du petit groupe de Gilets jaunes rassemblés sur un trottoir, sous la neige, reprochant aux manifestants de prendre ici part à une manifestation non déclarée. L'un des agents intime à Alexandre Chantry l'obligation de le suivre au poste de police pour être placé en garde à vue. "Vous êtes en manifestation, pas de déclaration préalable, donc je vais vous repousser et monsieur Chantry vous allez me suivre pour organisation d'une manifestation sans autorisation préalable", expose le membre des forces de l'ordre, qui ne cède pas devant les protestations du petit groupe. "Si si, moi j'estime que c'est une manifestation, monsieur, révisez vos cours de droit. Donc à partir de maintenant, vous êtes interpellé", insiste-t-il. Les Gilets jaunes restants sont sommés de partir. "Vous dégagez, vous partez par là (...) Vous reprenez le boulevard, vous dégagez. Ceux qui seront encore là ici une minute, ce sera interpellation et garde à vue", prévient un autre.

La vidéo, visionnée à plus de plus de 30 000 reprises, interroge. Peut-on réellement qualifier l'attroupement de "manifestation non-déclarée" ? De nombreuses manifestations de plus grande envergure s'étaient tenues sans avoir été déclarées, et leurs organisateurs n'avaient pas été inquiétés. Dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, il est rappelé dans l'article 10 que "nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi", ce qui ne semble pas être le cas dans la séquence. Un autre détail interpelle : le fait que le policier s'adresse directement à Alexandre Chantry, sans contrôler son identité, et lui attribue l'organisation de la manifestation, alors qu'aucun trace publique, sur Twitter ou Facebook, ne le prouve, si ce n'est un message posté lundi dans lequel le Gilet jaune évoque la possible venue de Christophe Castaner à Lille.

Libéré en fin de journée

Contacté par France 3, un responsable syndical de la police a affirmé que "le ministre de l'Intérieur avait prévenu depuis un moment que les rassemblements non-déclarés ne seraient plus tolérés", même s'il se dit surpris qu'une seule personne ait été interpellée. En réaction à l'interpellation, un rassemblement d'une cinquantaine de personnes s'est tenu à partir de 11 heures mardi devant le commissariat de Lille-Sud, dont Alexandre Chantry a pu sortir en fin de journée, sa garde à vue levée "pour poursuite d'enquête", a fait savoir le parquet de Lille à la chaîne de télévision publique.

France 3

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