"Ceux de 14"
Entrée au Panthéon de Maurice Genevoix : retrouvez l’intégralité de la cérémonie et le discours d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a présidé ce mercredi 11 novembre la cérémonie d’entrée au Panthéon de l’écrivain Maurice Genevoix, présenté comme le "porte-voix" des combattants de la Première Guerre mondiale. Après avoir remonté la rue Soufflot, le cercueil de Maurice Genevoix a été porté par la Garde républicaine avant d’entrer dans le Panthéon. Deux sociétaires de la Comédie française ont lu un extrait de "Ceux de 14" et une lettre de l'auteur.
Lors de cette cérémonie, Emmanuel Macron a prononcé un discours afin de rendre hommage à Maurice Genevoix.
"Avec Maurice Genevoix entre au Panthéon un destin républicain, une existence française. Le lieutenant Maurice Genevoix entre ici avec tous ceux de 14, l'écrivain Maurice Genevoix entre ici avec toutes les figures qui habitent les 1000 pages de son chef d'œuvre. A "Ceux de 14", Maurice Genevoix offrit l’immortalité des mots. La République, aujourd’hui, les réunit tous. Pour l’éternité. Ils sont là".
C'est "l'Histoire de femmes et d'hommes animés du courage de ceux qui savent pourquoi ils se battent. Du courage français. Le même qui avait soulevé ceux de 1789, les Volontaires de l'an II, de toutes nos guerres. Celui-là même, aussi, qui nous permit de bâtir, avec notre Europe, la paix que nous leur devions. Non pas une paix faite de lâchetés et de renoncements mais celle d'un dialogue constant, respectueux de nos histoires, nos différences, nos valeurs".
A l’initiative d’Emmanuel Macron, Maurice Genevoix rejoint ce mercredi la crypte des Grands Hommes et des Grandes Femmes du Panthéon, aux côtés des 560 écrivains combattants dont les noms sont inscrits sur les murs
Maurice Genevoix, dont la vocation littéraire est née dans les tranchées de la Grande Guerre, a immortalisé la mémoire des Poilus dans son récit "Ceux de 14". Maurice Genevoix avait été lauréat du Prix Goncourt pour son roman "Raboliot" (1925) et secrétaire perpétuel de l’Académie française pendant plus de quinze ans (de 1958 à 1973).
En août 1914, à la mobilisation générale, Maurice Genevoix qui connaît bien l’Allemagne, est élève à l’Ecole normale supérieure. Incorporé comme sous-lieutenant au 106e régiment d’infanterie, il participe à la bataille de la Marne et à la marche sur Verdun. Promu lieutenant, il vit le quotidien du fantassin, la boue, le sang, les orages d’acier, toute cette "farce démente".
Le 25 avril 1915, il est grièvement blessé sur la côte des Eparges, un village de la Meuse surmonté d’une colline stratégique qui va engloutir 12 000 hommes en quatre mois. Hospitalisé pendant sept mois, le jeune homme de 24 ans commence à écrire à partir de notes consignées dans les tranchées. En 1916, il publie "Sous Verdun", un récit dont le réalisme lui vaut d’être largement censuré. Suivront "Nuits de guerre" (1917), "Au seuil des guitounes" (1918), "La boue" (1921) et "Les Eparges" (1923) réunis sous le titre "Ceux de 14" en 1949. Invalide à 70%, il est réformé. Son corps n’oubliera jamais la ligne de feu meusienne.
En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.
Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !