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Une journaliste de "The Atlantic" a lancé une pétition pour protester contre l'absence de femmes parmi les intervenants d'une conférence tech.
Une journaliste de "The Atlantic" a lancé une pétition pour protester contre l'absence de femmes parmi les intervenants d'une conférence tech.
©Reuters

Minute tech

Aux Etats-Unis, une journaliste de "The Atlantic" proteste contre l'absence de femmes parmi les intervenants d'une conférence tech et lance une pétition : refuser de participer à une conférence s'il n'y a pas de femmes conférencières. L'idée fait bondir, rire ou rugir.

 - journaliste tech pour le magazine et site The Atlantic - a déclenché le 4 janvier un de ces petits guêpiers qui s'infectent en des milliers de commentaires et de grincements de dents, en demandant tout simplement à ses lecteurs hommes de signer un promesse : qu'ils ne participeraient pas en tant qu'intervenants à une conférence tech où il n'y a aucune femme, ou une femme unique, symbolique.

"Hommes : vous pouvez faire quelque chose pour changer ça. Refusez de participer, à moins qu'il n'y ait des femmes sur la scène avec vous." Rebecca Rosen et quelques collègues du magazine ont pris cette initiative après avoir découvert, une fois de plus, une longue file de photomatons d'intervenants hommes, et aucune femme, dans la présentation d'une conférence tech.

Face à l'afflux de votes de "trolls", cette pétition a du être fermée mais elle provoque depuis un débat passionné. Beaucoup de professionnelles du secteur 'Internet, des jeux-vidéo, ou de la tech côté recherche et développement sontsorties pour la première fois du silence pour reconnaître que ces conférences tech sont à peu près aussi féminines que les conseils d'administration du CAC40. Le milieu de la tech, très geek, très masculin, sort brutalement d'une indifférence à peu près totale à la parité et aux femmes qui travaillent dans leur milieu.

La conférence Berlin 2012 de Women in Tech(Femmes dans la tech) : que des femmes, ou aucune femme, dans les conférences tech...

Les témoignages soutenant la pétition abondent. Jane Mac Gonigal : "Je ne peux pas parler pour tous les secteurs, mais cette pétition vaut pour les développeurs de jeux. Il y a des légions de femmes intéressantes pour les panels".

Karen Hamberg : "La pétition vaut aussi pour le secteur de l'énergie, de l'automobile et les conf sur la tech propre". 

Dawn White : "Très bonne idée [cette pétition] - je ne peux pas vous dire le nombre de fois ou j'ai été la seule femme invitée à une table ronde, ou participé à des tables rondes sans une seule autre femme, ou été la modératrice d'un panel exclusivement masculin. Ce n'est pas toujours simple de trouver des personnes dans le secteur ingénierie ou sciences, mais plus de motivation de la part des organisateurs pour faire un effort serait déjà une avancée". 

rogead : "J'ai remarqué une conférence locale d'infirmières, et les douze conférencières étaient toutes des femmes. Cette proportion indique-t-elle un préjugé anti-hommes, ou cela indique-t-il une profession où la vaste majorité des intervenants qualifiés sont des femmes?" 

Chris Waigl : "Et bien, en tant que femme dans le secteur science et tech moi même je commence à être fatiguée de voir les canassons bien fatigués faire leur tour de piste encore et encore, assurant que toute modification de la liste [des conférenciers invités] est susceptible de faire entrer des intervenants de seconde zone. Le présupposé est qu'il y a une pénurie d'intervenants qualifiés et que les organisateurs, qui bien sûr représentent le groupe dominant (c'est pour ça qu'ils sont en position de choisir les intervenants), ont des critères d'airain pour choisir "les meilleur" sont tous deux très douteux.(...) Sérieusement  les intervenants qualifiés - dont les femmes et les minorités ethniques - sont légions, mais le boy's club ne sait parfois même pas qu'ils existent. "

Marissa Meyer, alors dirigeante de Google, maintenant PDG de Yahoo!, l'une des rares femmes superstars du secteur Internet (photo oemebamo)

Les "geekettes", développeuses, dirigeantes de start-ups très compétentes existent mais encore faut-il les trouver, et en réponse au déluge de tweets provoqué par la pétition, une blogueuse, le site Geek feminism (féminisme geek) avoue dans Comment j'ai réussi à avoir 50% de femmes à ma conférence tech que les postulantes ne se bousculent pas pour prendre la place des geeks sur l'estrade.

"Quand je parlais aux homme de la conférence, leur demandant s'ils avait une idée d'intervention à proposer, tous les types auxquels j'ai parlé ont été capables d'avoir une idée, ou des idées, tout de suite... et, de façon très majoritaire, les femmes à qui j'ai parlé, avec le même pitch, ont hésité avec un 'oh, je ne suis experte de rien', ou 'je ne saurais pas quoi proposer', ou, 'oui, mais je ne suis pas un (titre hiérarchique), vous deviez parler au chef et voir s'il voudrait faire la conférence' (...) Il faudrait aussi que les femmes cessent de se sous-évaluer".

Dans un commentaire, Mae répond qu'elle est surtout  découragée par le style de recrutement des intervenants de ces conférences tech  : "Cela encouragerait peut-être plus de femmes conférencières à participer si le principe était "votre article était intéressant, voudriez-vous en parler ?" plutôt que "on fait une conférence cool avec beaucoup de types brillants, vous auriez quelque chose à rajouter ?"

Ben Rooney , journaliste au Wall Street Journal, confirme l'absence des femmes dans les conférences tech, mais ajoute qu'elle n'est pas la norme partout : "J'ai assisté à une conférence à Amsterdam récemment  - quelque chose comme 25, peut-être 30, pitchs - un seul d'une femme. J'étais à une conférence à Beyrouth le mois précédent. 10 pitchs, quatre de femmes. J'ai fait un  interview d'entrepreneuses du Moyen-Orient qui pourrait peut-être vous intéresser".

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