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La première Google Car, voiture sans conducteur, vient d'être immatriculée dans le Nevada.
La première Google Car, voiture sans conducteur, vient d'être immatriculée dans le Nevada.
©Reuters

La minute Tech

La première Google Car, voiture-robot sans conducteur, vient d'être immatriculée dans le Nevada. Aux côtés du prototype, les capteurs et caméras infrarouge de la robotique de route arrivent dans toutes les voitures. Le facteur humain, source intarissable d'erreurs, est en passe de disparaître.

La Google car, la star la plus visible des voitures automatisées sans conducteur, a reçu sa plaque d'immatriculation dans le Nevada cette semaine, premier Etat juridiquement préparé à enregistrer des voitures sans chauffeur sur la voie publique. Le deuxième volet d'une saga très bien vendue médiatiquement va commencer. Moins médiatisés que la Google Car, tous les prototypes des grands fabricants automobiles attendent sur la ligne de départ. Toyota a présenté au Salon de l'automobile 2011 du Japon la Prius AVOS (Automatic Vehicle Operation System), qui peut par exemple être convoquée pour venir se garer devant vous. Un prototype BMW a conduit (faut-il dire encore "conduire" ?) seule sur l'autoroute de Munich à Ingolstadt. En 2013, BMW mettra sur le marché une version de son modèle i3 qui sera autonome jusqu'à 40km/h. En cinq ans seulement, la robotique aride de laboratoire devient soudain the next cool thing, très bientôt sur tous les parkings.

Illustration The Greater Good.cc pour Wiredpour la liste ci-dessous

, sur le site Wired, a consacréun long article à sa randonnée les bras croisés à bord de la Google Car et d'autres modèles en compagnie du roboticien maison en janvier et listé les technologies utilisées par différents fabricants dont il a testé les prototypes pour rendre les véhicules indépendants du conducteur. Voici sa liste, reliée à l'illustration ci-dessus :

"Radar : Les voitures haut de gamme regorgent déjà de radars, qui peuvent détecter les obstacles proches. Par exemple, le Distronic plus de Mercedes, un système de prévention des accidents, comprend des cellules sur le pare-choc arrière qui déclenchent une alarme quand elles détectent quelque chose dans l'angle mort de la voiture ; 2 - maintien sur la voie : des caméras montées sur les essuie-glaces reconnaissent le marquage au sol par le contraste entre la surface de la route et les lignes de bordure. Si le véhicule quitte, sans que le chauffeur n'en ait eu l’intention, la voie, de brèves vibrations du volant en alertent le conducteur ;3 - LIDAR : Google emploie ce système de détection lumineuse Velodyne fixé sur le toit, qui utilise 64 lasers tournant à plus de 900 tours par minute pour générer un nuage de points qui fournit à la voiture une vue à 360 degrés ; 4 - Camera infrarouge, l'assistant de vision de nuit de Mercedes utilise deux lampes à l'avant pour projeter des rayons infrarouges invisibles et non réfléchissants sur la route. Une caméra montée sur le pare-brise détecte la signature Infra rouge et projette l'image illuminée (avec les dangers potentiels surlignés) sur l'écran de contrôle du tableau de bord ; 5 - Vision stéréo : le prototype Mercedes utilise deux caméras montées sur le pare-brise pour construire une image en 3D en temps réel de la route à l'avant, détecte les dangers potentiels comme des piétons et prédit où ils se dirigent ; 6 - GPS/mesure d'inertie : Un auto-chauffeur doit savoir où il va. Google utilise le système de positionnement d'Applanix, de même que sa propre technologie de cartographie et GPS ; 7 -Encodage de roues : des capteurs montés sur les roues mesurent la vitesse de la Google Car quand elle manœuvre dans la circulation."

Quel effet ça fait ?

Ça fait peur (la première fois, tout du moins). Ne plus avoir de contrôle sur le véhicule, surtout quand il roule au-dessus de 100 km, est une sensation trop nouvelle pour ne pas provoquer de panique dans une activité dont on vous répète qu'elle exige toute votre attention, et plus. Quelques happy fews absolument pas préparés ont pu tester la Google Car lors d'une conférence Ted en 2011 sur un parking-circuit (vidéo ci-dessous). Et on ne sait plus qui commande : chez Mercedès, selon une citation du site Wired, les testeurs d'un nouveau modèle autonome tout en écrans de contrôles demanderaient souvent : "Est-ce que la voiture sait que je suis là ?".


Qui l'a inventée ?

Sebastian Thrun, le chef de projet de Google Car, est souvent présenté comme le cerveau de la voiture sans conducteur de Google. Lors d'une conférence TED, il a expliqué que la mort de son meilleur ami au volant, à 18 ans, l'aurait poussé vers la robotique, l'informatique, et l'intelligence artificielle avec l'ambition de créer un véhicule qui rende la route sûre. Les bourses et subventions de véhicules sans conducteur sont aussi de vieux projets de l'armée, comme d'habitude, pour disposer d'un véhicule autonome capable de traverser les zones de combat sans humains à bord.

Qui sera responsable ? Chauffeur ou fabricant ?

S'il n'y a plus de conducteur, sa responsabilité peut-elle être engagée ? Discover Magazine avait posé la question à un juriste spécialiste des transports, Bryant Walker Smith, suite à un article paru sur PopularScience. La route ne s'annonce pas lisse : "La question de la responsabilité va rendre l'adoption de cette technologie difficile, sinon impossible. Dans les années 70, les fabricants hésitaient à installer des airbags à cause de la menace de procès, si quelqu'un était blessé en dépit de cette nouvelle technologie. Au cours des années, les airbags ont subi des améliorations incessantes. (...) Prendre la responsabilité de tous les aspects d'un véhicule, cependant - de ce qu'il voit à ce qu'il fait - est beaucoup plus compliqué. Cela pourrait représenter trop de responsabilités pour qu'une entreprise les assume". Mais 80% sinon plus des accidents étant dus à une erreur humaine selon les chiffres de l'Organisation Mondiale de la Santé, le bénéfice sécurité publique pour la collectivité peut pousser les pouvoirs publics à trouver un moyen d'arrondir les angles entre assureurs et fabricants le moment venu.

A quoi ressemblera un carrefour de voitures sans chauffeur ?

Emily Badger, pour the Atlantic Cities, a interrogé deux chercheurs de l'université du Texas à Austin sur l'animation que leur a inspiré la perspective d'un monde de voitures intelligentes. D'abord, les feux de circulations et les sens giratoires ne seront plus nécessaires. Mais alors, avec tant d'intelligence artificielle concentrée au carrefour, que se passera-t-il quand les algorithmes des voitures sans conducteur seront face à face ? Voici leur hypothèse.

Untitled from Amanda Erickson on Vimeo.

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