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Valeurs Actuelles se paye Emmanuel Macron ; Marianne le voit gagnant avec son ticket Bayrou ; Mehdi Meklat : qui sont ceux qui l'avaient porté aux nues ? ; Fillon : méfiance aiguë vis à vis de Baroin
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Revue de presse des hebdos

Et aussi, les nouveaux électeurs du Front National, la photographe de François Hollande...

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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C'est une semaine de tempête sous les crânes dans une partie de vos hebdos. Pas à cause de la campagne électorale (-alors qu'il y aurait de quoi !), mais à cause de découvertes scientifiques majeures pour nos cerveaux. "Cerveau, du nouveau pour guérir", titre l'Obs qui a schématisé" l'organe en couverture. Le Point invite ses lecteurs à découvrir "les découvertes de la Chronobiologie", qui nous permettent de savoir quand faire ceci ou cela. Et l'Obs a enquêté sur la neurostimulation, ou stimulation cérébrale profonde, technique permettant de soigner les maladies liées au cerveau, telles que Parkinson, la dépression, l'anorexie, les TOC. Cette technique très prometteuse, est actuellement expérimentée dans plusieurs hôpitaux.

Rien à voir avec la chronobiologie, mais cette semaine Marianne bénéficie de l'avantage d'être en kiosque le vendredi. Le mag a eu le temps de chambouler sa "Une" pour y afficher côte à côte le nouveau duo "qui casse les clivages", François Bayrou et Emmanuel Macron, et titre « Macron-Bayrou, ticket gagnant » ?. L'Express qui est sous presse dès le mardi, n'a pas eu cette chance. Non seulement il n'avait pas l'info du rapprochement entre François Bayrou et Emmanuel Macron, mais il a également raté l'accord  pour la tenue d'un débat entre les cinq principaux candidats le 20 mars prochain sur TF1.

L'Alliance surprise  

Marianne qui raconte que les deux protagonistes se sont parlé et reparlé (une dernière fois lundi matin), et qu'Emmanuel Macron n'a été informé qu'au tout dernier moment de la décision de François Bayrou. Le mag note que "Pour Emmanuel Macron, l’annonce de François Bayrou tombe au meilleur moment. Depuis quelques jours, une tenace impression de flottement avait envahi sa campagne. A son soutien à Emmanuel Macron, le Béarnais fixe une seule condition : l’adoption, en début de quinquennat, d’une loi de moralisation de la vie publique. Une petite clause dans un accord inédit, en forme de défi à un François Fillon empêtré dans l’affaire des emplois supposés fictifs de sa femme et de ses enfants, et un douloureux rappel à celui qui, en 2012, rejeta ses avances électorales : "Hollande nous avait promis un référendum sur la vie publique, les conflits d’intérêts et les micropartis, et il ne l’a jamais fait ".

Le Point a enquêté sur la "marmite Macron", cette cuisine où mijotent ingrédients -adhérents venus de la droite et de la gauche, où "la cohabitation entraîne quelques incompréhensions. Au sixième étage du QG, la garde très rapprochée d'Emmanuel Macron donne le sentiment aux nouveaux venus de fonctionner en vase clos. "Je peux comprendre qu'ils ne soient pas ravis de voir débarquer tout ce monde, qui n'est pas du même bord, eux qui sont là depuis la première heure", relativise un macroniste de droite qui n'en revient tout de même pas de certaines méthodes". Il ressort de l'enquête que "Macron offre à chacun des camps (droite et gauche), le sentiment que le verre est à moitié plein "et ce n'est pas fini, car "à ceux-là viendront sans doute s'ajouter quelques membres du gouvernement. Dans le secret des réunions ministérielles, des personnalités comme Jean-Marie Le Guen, Marisol Touraine ou encore Ségolène Royal cachent de moins en moins leur penchant pour Macron, incapables qu'ils sont de soutenir le frondeur Hamon".

Quelle majorité ???

L'Obs, pour sa part, tente de recenser ceux qui, à droite sont "tentés par Macron : " son libéralisme économique et sociétal séduit ceux pour qui Fillon apparait comme trop "manif pour tous". Son positionnement hors parti plait à d'autres qui veulent le changement. C'est le "Nuit debout  des traders", d'après le chercheur Gael Brustier. L'Obs a rencontré "un ancien secrétaire national de l'UMP "prêt à faire le grand saut", en dépit d'une petite crainte " je ne veux pas être l'alibi qui cache la photo du retraitement d'anciens socialistes, il faut que la droite avec Macron ait la parole". En attendant le mag note que dans le camp Fillon, la contre-offensive est lancée. Plus un meeting sans que Macron ne soit taillé en pièces. Le vainqueur de la primaire de droite estime que son concurrent est condamné à s'essouffler et à dévisser". Oui, mais ça, c'était avant ! Aujourd'hui vos mag sont tous d'accord sur un point, ou une question, quelle majorité demain? "Pourraient-ils (macronistes de gauche et macronistes de droite), gouverner ensemble? Avec quelle majorité  à l'Assemblée Nationale ? "écrit le Point." Au-delà de ces difficultés organisationnelles, Emmanuel Macron  va devoir résoudre une équation autrement plus complexe : celle de sa future majorité parlementaire. Car, en décidant que 50 % des candidats d’En marche investis aux législatives ne seront pas des sortants, il prend un grand risque : ses candidats, sans expérience politique, vont être confrontés à des concurrents intégrés à des partis avec une forte implantation locale. Et, même si Macron gagne la présidentielle, il lui sera difficile de bénéficier d’une vague de macronistes lui permettant de disposer d’une majorité absolue comme la plupart de ses candidats n’auront aucune expérience électorale. Il existe donc bien un risque majeur de cohabitation, la droite pourrait bien en profiter. "Un scénario cocasse pour celui qui veut révolutionner la pratique  politique", conclut Marianne

La Grande Illusion

Valeurs Actuelles était également loin d'envisager l'Alliance Bayrou-Macron. Pour le mag Macron, n'est qu'une "Grande illusion ", et il qualifie même le candidat d'En Marche d'"arnaque" avec un parti qui compte" seulement 18700 cotisants. Le reste, ( 146.300) est constitué d'adhérents gratuits. Le mag recense les impairs du candidat d'En Marche : "Tout d'abord, d'avoir dit que "c'est une erreur de penser que le programme est au coeur d'une campagne". Deuxième impair : " il n'y a pas de culture française". Donc pas de socle commun, pas d'identité française. Troisième sortie de route, la plus retentissante : son jugement apocalyptique prononcé à Alger sur la colonisation, crime contre l'humanité". "Seul domaine où le candidat fait l'unanimité, mais contre lui : son calamiteux bilan à Bercy" et Valeurs Actuelles en appelle même au hollandais Julien Dray qui a déclaré : " Un jour, il a commencé à croire ce que tout le monde lui disait, en l'occurrence un parterre de patrons et de sondeurs, qu'il allait être le nouveau Kennedy. Et là, il est parti."

Les progrès du FN

Pour  éclairer ses lecteurs et répondre à la question "Pourquoi le FN progresse (encore)? l'Express a utilisé la cartographie : Une série de cartes de France avec "toutes les  nuances de rouge" allant du très foncé  (tout le Nord Est, le Sud Est), au rose clair, voire pale (la Bretagne, le Sud-Ouest, l'Auvergne). "Le taux de chômage, l'insertion des jeunes dans la vie active ou le revenu des habitants sont assez reliées au vote FN", relève le mag. Il s'appuie sur les explications du géographe Christophe Guilluy pour qui "le FN est le parti de la fin de la classe moyenne. Comme Donald Trump l'est aux  Etats-Unis. Ceux que l'on nomme les populistes aujourd'hui sont souvent les responsables politiques qui ont intégré ce fait : une majorité des petites classes salariées est en train de sortir de l'histoire économique des pays développés. Il y a d'abord eu les ouvriers. Mais l'erreur de diagnostic a été de croire que cela s'arrêterait là ! Qu'il y avait un problème très spécifique lié à la désindustrialisation et qu'en aucun cas cela ne toucherait les salariés du tertiaire. Or, aujourd'hui, on constate que même dans la fonction publique, vous avez des cadres catégories B et C qui votent en masse pour le Front National". L'Express  ajoute avoir "écarté la carte de la délinquance et celle de l'immigration, car, contrairement aux idées reçues, elles sont assez éloignées de la carte du vote Front National". Le mag est allé à la rencontre des "Nouveau Electeurs" du FN à Fougères ("où le taux de chômage est inférieur à la moyenne nationale, mais les emplois sont peu qualifiés"), à  Moissac, à Oissery dans le  Tarn-et-Garonne, à Forbach, où le FN progresse "nettement depuis la fermeture de la dernière mine de charbon, en 2004." Et au delà des cartes et des témoignages, le mag souligne la dynamique en faveur du vote FN  et note que "les principaux candidats à la qualification au second tour semblent parfois ne pas avoir pris la mesure de la menace ". Valeurs Actuelles reprend l'information parue dans le JDD, selon laquelle Philippe de Villiers "semble s'être rapproché de Marine Le Pen. N'a-t-il pas déclaré qu'elle "a une carrure présidentielle. Sa main ne tremblera pas lorsqu'il faudra prendre une décision douloureuse" ?

Meklat 

Valeurs actuelles et Marianne sur la même longueur d'onde pour fustiger ce que V.A. appelle "l'église politico médiatique" prête à absoudre les "erreurs" de Mehdi Meklat, animateur radio et romancier qui sous un pseudo (Marcelin Deschamps), balançait des tweets injurieux et racistes de bas étage, sous l'effet de "pulsions". Et il en a eu beaucoup puisqu'il a produit près de 50.000 messages plus exquis les uns que les autres pendant des années. Christiane Taubira (qui a depuis, condamné ces écrits passés), a même posé en sa compagnie et de son co-auteur du roman " Minute" qui vient de sortir en couverture des "Inrocks". La véritable personnalité (-celle d’avant, d'après Meklat) a éclaté à l'occasion de la sortie de ce livre. Pour une fois Valeurs Actuelles et Marianne sont sur la même ligne pour fustiger ce "Produit chimiquement pur du pistonnage victimaire", Mehdi Meklat avait pourtant tout pour ravir les bonnes consciences de l'intelligentsia parisienne", écrit V.A.. Et Marianne  évoque :"  Le bel enfant des banlieues, sanctifié par toute la médiasphère des "déni-oui-oui " (selon la si juste expression de notre ami Joseph Macé-Scaron), ce trublion chic et choc (qui ) ne peut être qu’innocent, bla­gueur, enchanteur". L'Obs se contente d'écrire que Meklat est "rattrapé par son double maléfique". Et Le Point parle de malaise à propos de celui qui fut "l'enfant prodige du Bondy Blog", l'alibi de la bien-pensance.

Après le livre, les photos

D'après l'Obs "les services de sécurité de l'Elysée s'inquiètent de la présence soutenue aux cotés du président, d'une photographe, Laurence Geal, chargée de préparer un livre en images de la fin du quinquennat de son quinquennat. François Hollande gère en direct ce dossier, hors service de presse, comme il l'avait fait avec Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Certains collaborateurs du chef de l'Etat s'inquiètent et y voient "un caprice à haut risque". A moins, écrit l'Obs, que François Hollande veuille rester dans l'opinion comme un simple chef de guerre", car la photographe est reporter de guerre.

Tous derrière Fillon , sauf si ...

A en croire l'Obs (rubrique téléphone rouge), c'est la lune de miel entre François Fillon et Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France. C'est notamment lui qui "aurait suggéré à François Fillon de renouer le contact avec Nicolas Sarkozy". En revanche", François Fillon surveille François Baroin, poulain de Nicolas Sarkozy. L'ancien Premier ministre a appris que des proches du sénateur-maire de Troyes font actuellement une discrète tournée chez les maires de France afin de récolter les parrainages nécessaires à une candidature présidentielle, dans l'idée de remplacer au pied levé le candidat de la droite". Ambiance ....

En bref

- Après les amabilités de Brice Hortefeux sur Fillon, Le Point rapporte  celles de Jean-François Copé sur le même: "Fillon est cerné de toutes parts. C'est Butch Kassidy et le Kid. Il nous emmène dans la falaise d'Etretat! Moi aussi, on m'a sali, on a sali ma femme. Mais moi, je suis correct, je ne suis pas comme lui, je ne dis rien en public contre lui ". Petite précision : il s'apprête à recevoir le candidat de la droite dans son fief de Meaux la semaine prochaine.

- "Qu'est il arrivé au nom de famille ?" L'Express pose la question et tente d'expliquer " pourquoi depuis quelques années, il en est réduit à jouer les seconds rôles, évincé par le prénom, dans la façon de se présenter aux autres et d'être appréhendé par eux. Rares sont ceux qui résistent. Le prénom, c'est une façon de faire passer des messages en contrebande, notamment dans la publicité. "Mais dans la vie courante ?"Pour Jean-Pierre Le Goff, auteur de Malaise dans la démocratie", l'extension du domaine du prénom est symptomatique de l'époque :"l'individu s'insère de moins en moins dans une dimension collective institutionnelle. On ne pense plus les rapports que dans un mode dual- deux individus particuliers interagissant avec une forte dimension psychologique et affective. Le nom de famille, lui, renvoyait à une filiation. Une insertion dans une lignée...."

-AK-47, cela ne vous peut être rien, mais c'est le nom de la tristement fameuse "Kalachnifov" plus communément appelée "kalach", qui aura 70 ans cette année. Valeurs Actuelles raconte l'histoire de ce fusil d'assaut (devenu l'arme des djihadistes, conçu sous Staline qui "comprit qu'il tenait une arme politique peut-être aussi redoutable que l'arme atomique, en ce sens qu'elle lui permettait de rassembler toutes ses armées avec le même fusil sous le même drapeau: l'Armée rouge". Aujourd'hui le groupe Kalachnikov va être privatisé...La fin d'une époque !

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