Un musée insolite dans les Dolomites<!-- --> | Atlantico.fr
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Les galeries du Messner Mountain Museum.
Les galeries du Messner Mountain Museum.
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Grand large

Perchées à plus de 2 000 mètres d’altitude dans les Alpes italiennes, les galeries du Messner Mountain Museum occupent l’intérieur de la montagne.

Quentin Desurmont

Quentin Desurmont

Président fondateur de Peplum, créateur de voyages sur-mesure de luxe, Quentin Desurmont agit activement pour l’entreprenariat. Il a fait partie de la délégation du G20 YES à Moscou en 2013 et  à Mexico en 2012, est membre de Croissance + et des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens. Quentin contribue aussi à l’émergence du tourisme de luxe en Europe, il est membre de Traveller Made.

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Pour en savoir plus sur les Alpes, rendez-vous sur le site de Peplum.com

2 181 mètres ! Ça y est ! On y est parvenu. Au sommet du plateau coiffé d'un étrange bâtiment en verre. Celui que l'on contemplait depuis la vallée avec envie. Après des heures de marche, on peut enfin se targuer d'avoir escaladé l'un des plus beaux massifs d'Europe. On regarde ses mains blanchies par le calcaire. C'est de là que les Dolomites tirent leur nom. De Déodat Gratet de Dolomieu, le premier géologue français à avoir étudié cette roche friable. Nulle trace d'ampoule, c'est-à-dire rien qui vaille la peine de s'attarder au bord du vide. Une excursion insolite se prépare au cœur des Alpes italiennes, il n'y a pas une minute à perdre.  

Image de carte postale. Au premier plan, un cube d'une transparence quasi parfaite avec, en toile de fond, une chaîne de montagnes enneigées. Cette chaîne de montagnes, on pense tout savoir d'elle. Sa superficie, son relief, son histoire... Et pourtant, on s'étonne d'y trouver un musée, le « musée dans les nuages ». Un surnom a priori bien poétique pour une façade aussi moderne, mais que justifie la légèreté de ses matériaux. La nuit, un éclairage turquoise confère à cette bâtisse en verre un caractère presque aquatique.

Passé le seuil de ce fort futuriste, on découvre une nef d'église, ou du moins une antichambre qui y ressemble étrangement. Le maître des lieux, soit en vérité un enregistrement de sa voix, y relate les étapes du développement des Dolomites, ce « massif pâle » d'Italie du nord. À cet avatar religieux succède une galerie d'art composée de paysages alpins signés de la main d'artistes plus ou moins connus, de Thomas Ender à Hamish Fulton, en passant pas Stephan Huber. On marche dans le sens des aiguilles d'une montre, ou à rebours, comme on veut. Dans ce manège infernal, une toile sur deux, annonce un cadre ouvert sur les sommets extérieurs, les monts Schiara, Civetta, Marmolata, etc. Et au milieu de cette collection exclusive, des coquilles Saint-Jacques vieilles de 250 millions d'années ; preuve que les Dolomites formaient à l'origine une barrière de corail dans une mer considérée alors comme tropicale.

Qu'est-il arrivé entre ces temps préhistoriques et maintenant ? MMM est arrivé. Le Messner Mountain Museum, un projet imaginé par l'alpiniste Reinhold Messner, dont le rêve était de tisser un réseau de musées au sein des Dolomites. Quoique séparés par des frontières bien définies, les cinq produits de son ambition demeurent relativement rapprochés. Le MMM Firmian, le MMM Juval, et le MMM Ripa logent tous trois dans un château ; les deux premiers près de Bolzano, et le dernier près de Naturns. Quant au MMM Dolomite, il occupe un fort entièrement restauré, datant de la Première Guerre Mondiale. Enfin, le MMM Ortles campe au pied du pic Ortler, à Sulden.

On quitte les Dolomites pour l'est des Alpes italiennes. Après plusieurs tours obstinés en voiture, on se dit que l'on s'est forcément trompé. Pas de château en vue. Mais où est donc le MMM Ortles ? Sous terre. En effet, au quatuor émergé s'oppose un corps immergé. Dans les tréfonds d'une colline.

On s'approche du panneau indiquant le lieu recherché pour découvrir un long ruban de verre incrusté dans l'herbe que broute quelques moutons alentour. On lève les yeux : une ancienne ferme, plus connue aujourd'hui sous le nom de Yak & Yeti, auberge assez réputée dans la région, jouxte cette curieuse bande transparente aux courbes rectilignes. Percée dans un muret en pierre, l'entrée donne sur une rampe en fer noire à laquelle on s'agrippe fortement, de peur de tomber dans d'un puits sans fond. Fin de la descente. En regardant vers le haut, on comprend soudain que ce que l'on prenait pour l'imitation d'une rivière se trouve être la seule source de lumière de ce musée souterrain. C'est donc à la lueur de ce faible – quoique soutenu par une guirlande de néons – éclairage que l'on contemple les fragments de glaciers exposés.

Grande nouvelle ! Le club des cinq attend un petit dernier. Un petit dernier de non moins de 1 000 m2, dont les fondations trônent déjà sur le mont Kronplatz. L'occasion de retourner en Italie, pour un voyage tout aussi, si ce n'est plus insolite.

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