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Thomas Piketty, le vrai ennemi de Macron,Tapie l'ami qui lui veut du bien ; "Mes chères filles " : la mère de Carla s'épanche dans un livre ; "Demolition Man", après Hollande et Sarkozy, l'Express s'attaque au FN
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Revue de presse des hebdos

La photo en couverture de "l'Express"est spectaculaire. Le sigle du Front National y est représenté sous forme de colossal monument que des hommes munis d'outils rudimentaires cherchent à faire tomber. "Comment le démolir ?"Le magazine pose la question, et tente de livrer sa recette, en expliquant aux électeurs ce qu'il adviendrait si le programme du FN était appliqué, mais surtout que ce programme prône dans bien des domaines une chose et son contraire.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Après "l'offensive Macron"sur la scène politique et déclinée dans tous les média, voici l'amorce du retour de balancier. C'est "le Point"qui ouvre le bal avec un long papier consacré à Thomas Piketty, l'économiste français célèbre dans le monde entier, qui a réussi à faire un best seller de son ouvrage "le Capital au 21e Siècle", bref, pas n'importe qui. Et si vous ajoutez que ce brillant théoricien est aussi l'un des promoteurs de la primaire de la Gauche, vous comprendrez que Macron a affaire à forte partie. En fait l'anti Macron est surtout devenu l'anti-Hollande, mais comme Macron et Hollande c'est même combat jusqu'à nouvel ordre. ..Pour Piketty "il faut obliger ceux qui ont fait des bêtises à rendre des comptes". Le Point : "A l'écouter, les péchés hollandais sont multiples. Ne pas avoir renégocié les traités européens, sa plus grave erreur, pour desserrer un peu les politiques de rigueur menées en Europe, pour créer un Parlement de la zone euro et effacer une partir des dettes souveraines qu'il juge insoutenables. Avoir augmenté les impôts massivement en 2012 et 2013, des hausses qui aggraveront la récession. Avoir monté l'usine à gaz du Crédit d' Impôt pour la compétitivité et l'Emploi ( CICE), alors que le diagnostic était bon... Et puis ne pas avoir profondément repensé notre système fiscal : en vue de la présidentielle de 2012, Piketty avait coécrit un petit livre, vendu à 75.000 exemplaires, "Pour une révolution fiscale", où il proposait de fusionner la CSG et l'impôt sur le revenu. Hollande l'avait convié à présenter ses propositions à son équipe de campagne... Las ! Michel Sapin et Jérome Cahuzac, alors chargés du programme économique et fiscal, l'avaient de suite douché :"On ne le fera pas". Et qui était alors déjà pressenti pour devenir le conseiller Economie à l'Elysée en 2012 ? Emmanuel Macron !  Piketty le "le juge coresponsable de la catastrophe économique en cours: bidouiller une fusion pour sa banque ne prépare pas à gouverner un pays. Rédiger une belle dissertation de droit ou d'économie pour un concours assez médiocre au niveau international ( l'Ena), non plus". C'est envoyé ! Le Point précise que encore "Piketty veut la révolution. Tout, tout de suite. Que ce soit une réforme fiscale en forme de grand soir ou une primaire à gauche avec le président de la république dans l'arène". Pas étonnant qu'il se considère comme un authentique adversaire d'Emmanuel Macron.

Le ministre de l'Economie a aussi un nouveau fan, et non des moindres puisqu'il s'agit de Bernard Tapie. L'ancien ministre de la Ville qui brûle de devenir son conseiller politique "ne peut s'adresser directement à lui à cause de son contentieux avec le Crédit Lyonnais". Alors "L'Express"joue les courroies de transmission. Et quelles sont les suggestions de Bernard Tapie à Emmanuel Macron ? Il devrait s'intéresser à la Mairie de Marseille où Jean-Claude Gaudin ne sera pas candidat à sa succession en 2020. "Avec son charisme et la possibilité de rendre service à sa circonscription, il pourrait être élu député n'importe où sans souci", affirme Tapie dans le magazine, mais il met toutefois Macron en garde :"Macron sous-estime la puissance des partis, ils vont vouloir lui trouver lui trouver une affaire"...et encore ceci :"un peu de droite, un peu de gauche ça n'a jamais marché, même si ça rassure"... A bon entendeur.

On retrouvera encore Emmanuel Macron à la une de l'OBS, aux cotés de Pierre Gattaz, pour illustrer une grande enquête sur "Les lobbys qui nous gouvernent". L'illustration est un peu tirée par les cheveux car il est très peu question du ministre de l'Economie dans l'article; mais la photo de Macron attire le lecteur ..( à ce propos l'Express révèle que les ventes de Paris-Match avec le couple Macron en couverture, se sont envolées ). Dans l'article de L'OBS on détaille les méthodes "groupes d'intérêts des industries, des fédérations professionnelles ou des entreprises innovantes qui font le siège des ministères et courtisent les députés pour modifier les lois et contrecarrer les réformes qui nuisent à leurs profits". Et pour clore ce chapitre, toujours dans l'OBS, une interview de Jean-Luc Mélenchon à qui on demande si Emmanuel Macron incarne le renouveau :"Je ne le vois nulle part. Macron est la énième coqueluche"( après Rocard, Strauss-Kahn, Valls), "produite par le système pour faire exploser la gauche de l'intérieur. Rien de nouveau sous le soleil. Mais les pantins sont de plus en plus pitoyables!"Et Jean-Luc Mélenchon de plus en plus nuancé, mais il sait aussi compter. Le Point raconte que le candidat de la gauche de la gauche "ne serait pas défavorable à une candidature Nicolas Hulot "en 2017...."L'important, c'est que ça aide à faire baisser Hollande. C'est ça qui doit s'organiser aujourd'hui. ..Hulot, c'est sérieux, structuré. Duflot, c'est inconsistant, ça n'a pas de programme, c'est au fil de l'eau". Pour en finir avec le "Hollande bashing", l'OBS publie une interview de Jérome Clément. Ancien patron d'Arte et du CNC ( Centre National du Cinéma), publie "l'Urgence culturelle"(Ed.Grasset), dans lequel il déplore que la Culture ne soit plus au coeur de la politique. D'après lui ça a commencé avec Nicolas Sarkozy et ça continue avec François Hollande "qui a même procédé à une diminution des crédits que Nicolas Sarkozy n'avait pas osé infliger. .."Tenez, on se bat pour ouvrir les magazineasins le dimanche, on ferait mieux d'ouvrir les bibliothèques le soir et le dimanche : quand les gens ont le temps de lire.Tout ça, on ne l'entend pas dans la bouche des politiques.Mais ce n'est pas en baissant drastiquement les subventions, nationales ou locales, qu'on va améliorer les choses...". ça, c'est sûr

La photo en couverture de "l'EXPRESS" est spectaculaire. Le sigle du Front National y est représenté sous forme de colossal monument que des hommes munis d'outils rudimentaires cherchent à faire tomber. "Comment le démolir ?"Le magazine pose la question, et tente de livrer sa recette, en expliquant aux électeurs ce qu'il adviendrait si le programme du FN était appliqué, mais surtout que ce programme prône dans bien des domaines une chose et son contraire. La démonstration chiffrée est faite dans un livre "la Vérité sur le programme du Front National", écrit par Mael de Calan, cofondateur du think tank "la boite à Idées", par ailleurs élu local, jeune start upper. L'auteur décortique et démonte le programme du FN afin d'en montrer les incohérences et d'en chiffrer les conséquences si il était mis application. Mael de Calan écrit "environ un tiers des engagements de campagne formulés par Marine Le Pen dans son projet en 2012 impliquent directement une distribution d'argent public. . Il relève que "la plupart des dépenses sont massivement sous évaluées (ainsi le recrutement de 6000 policiers et 4000 gendarmes est estimé à 273 millions d'euros par an, soit environ les deux tiers du coût réel, et la construction d'un second porte-avions ne coûte que 1, 9milliard, probablement la moitié de son coût réel. .Si la France quittait la zone euro, notre dette augmenterait instantanément de 25%. .. D'un seul coup ce sont près de 525 milliards de dette supplémentaire qui seraient créées". L'article précise que le programme du FN porterait le déficit public à près de 10% du PIB, (il était de 3, 5%fin 2015 ). Le patron libéral accuse aussi le FN de "lâcheté": "il est tellement plus facile d'expliquer à un chômeur qu'un immigré a volé son travail que de lui dire que tous les acquis sociaux qu'il recherche (CDI difficile à rompre, indemnisation élevée du chômagazinee, RTT et jours de congé ) sont en réalité des boulets qui l'entrainent vers le fond !"

Enfin, d'après Mael de Calan, la dénonciation des accords de Schengen "aboutirait à l'exact contraire de l'objectif recherché. La France de Mme Le Pen aurait certes repris le contrôle de ses frontières mais se retrouverait seule pour agir. Avec ses 3000 kilomètres de frontières terrestres avec huit pays, et près de 4000 kilomètres de littoral impossibles à surveiller, la France métropolitaine serait en réalité ouverte aux quatre vents. Sauf à consteller nos frontières de miradors et à déployer une chaine humaine de gendarmes sur 7000 kilomètres de long, l'isolement que nous propose le FN conduirait en réalité à une explosion de l'immigration clandestine "...

A mille lieues d'un programme farfelu, il y a l'enseignement prodigué par l'Université privée milanaise Bocconi, devenue le laboratoire d'idées pour Matteo Renzi, le premier ministre italien, qui les met en oeuvre pour transformer son pays depuis 2014. "Deux ans plus tard, les règles du CDI sont métamorphosées, la durée des CDD est passée de douze à trente six mois. ..Selon le gouvernement, le Jobs Act aurait permis de réduire le taux de chômagazinee de près de deux points". Rien à voir avec la loi El Khomri qui arrive en discussion dans quelques jours. ....

Marisa Bruni Tedeschi est la maman de Carla Bruni Sarkozy, la troisième épouse de Nicolas Sarkozy, la mère de sa fille Giulia. Mme Bruni Tedeschi est une intrépide (vieille) dame de 86 ans. Elle est très riche et a un coeur gros comme ça. Pianiste, elle joue un peu l'actrice sur le tard , dans les films de sa fille Valéria. Le Point publie les bonnes feuilles du livre dans lequel elle a décidé de raconter sa vie, et dont le titre est : "Mes chères filles, je vais vous raconter"( Ed. Robert Laffont). La vie amoureuse de Marisa a été intense. Celle de son mari, décédé il y a une vingtaine d'années, également. Monsieur Bruni Tedeschi était généreux et versait une pension alimentaire à ses anciennes maitresses. Sa veuve a pris le relais. Dans cette famille originale on reçoit aussi les "ex"des filles, le père du fils de Carla notamment. Et Nicolas Sarkozy, son gendre, occupe désormais la place du chef de famille à la table de la villa du Cap Nègre où la famille passe ses vacances. De toute évidence Marisa est une belle mère de rêve. Dans son livre elle qualifie son gendre de "génie". On comprend qu'avec tant de sollicitude et dans une atmosphère aussi ouatée, le gendre ne pique pas une de ses colères légendaires quand "une mauvaise nouvelle tombe"et qu'il "reste serein, détendu". Elle a livré quelques confidences au"Point : "Il est très intelligent , Nicolas, bien trop intelligent pour avoir commis les imprudences qu'on lui impute. "Et s'il échouait ? Ce serait un problème. Il n'aime que la politique. La politique et la bagarre ". Perspicace belle-mère, Marissa", conclut le magazine.

Dans vos news vous lirez aussi une enquête sur le Monde Musulman avant les islamistes (Le Point ) illustrée avec des photos qui laissent songeurs !"Des jeunes filles en mini jupe dans les rues de Kaboul, c'était dans les années 70. Mais on comprend, à travers les articles et les interviews que le port du voile a toujours structuré la vie politique et sociale dans les pays musulmans, où il n'existe pas de mariage civil. Mais le mariage étant un contrat et non un sacrement, il est possible de s'y marier pour quelques jours, voire à la journée. . "La chute d'une icône", c'est le titre de l'enquête que l'OBS consacre à Anne Lauvergeon, l'ancienne patronne d'Areva, qui est de mauvais draps à cause des affaires de son mari. Et 

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