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Taubira : nouvelles révélations, Municipales : le FN a-t-il déjà gagné ?, les "musulmans de gauche" : scoop, une nouvelle famille politique est née
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi Nicolas Sarkozy à son plus bas depuis sa défaite de mai 2012, le mouvement "Bleu, blanc, zèbre" d’Alexandre Jardin, la petite phrase d’Anne Hidalgo sur l'affaire Gayet et, et, et… l'étrange "terreur" qui sévit au ministère de l’Education nationale. Y’a de l’actu, dans la revue de presse des hebdos !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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“ Taubira : nouvelles révélations ”, promet en une “ Le Nouvel Observateur ”. A l’heure où la ministre de la Justice perd huit points (avec 31 % d’avis favorables) dans le baromètre Ipsos/ “ Le Point ”, que va-t-on donc apprendre-là ?

Réunion de crise à la chancellerie

Vous ne devinerez jamais… “ Eh bien non, affirme “ L’Obs ”, Christiane Taubira n’a pas menti. (…) la ministre de la Justice a bel et bien été tenue dans l’ignorance — par son propre cabinet — du placement sur écoutes de l’ancien président. (…) Selon nos informations, ce n’est en effet que le mardi 11 mars au soir, après la livraison du “ Canard enchaîné ” daté du lendemain, que la ministre, sous le feu roulant des mises en cause, convoque une réunion de crise à la chancellerie. Il est alors tout juste vingt heures. (…) à cette heure, la ministre ignore encore le détail de cette affaire. Afin d’y voir plus clair et surtout de se doter d’arguments pour répliquer au procès en instrumentalisation de la justice qui lui est intenté, elle convoque six personnes. Toutes sont sommées de  s’expliquer. Au premier chef, sa directrice de cabinet, Christine Maugüe. Egalement présents ce soir-là, le directeur adjoint de cabinet François Pion, le conseiller pénal Philippe Astruc, le porte-parole Pierre Rancé, la conseillère en communication Virginie Sainte-Rose et bien sûr le fidèle et très énigmatique conseiller spécial, Jean-François Boutet ”.

“ C’est un problème interne au cabinet ”

“ Interrogée par “ Le Nouvel Observateur ”, poursuit le mag, Christine Maugüe ne nie pas l’existence de cette réunion de crise qui s’est tenue dans son bureau. C’est là et seulement là que le rapport qui fait polémique est remis à la ministre. Jusque-là sa directrice de cabinet n’en avait rien fait. D’où le cafouillage des interventions médiatiques de Christiane Taubira, la veille en particulier dans le JT de 20 heures de TF1. (…) “ C’est un problème interne au cabinet, avoue Christine Maugüe, la voix blanche. Je n’ai pas à répondre et je ne répondrai pas là-dessus, s’agace-t-elle avant même qu’on la relance : “ Je ne répondrai plus sur les affaires ”, martèle-t-elle. Epiloguer sur celles-ci, serait, selon elle, “ gravement erroné. Point barre ”. Or il s’agit tout simplement de savoir à quel moment Christiane Taubira a eu connaissance du contenu du rapport que le procureur général de la cour d’appel de Paris, François Falletti, a transmis le 26 février à la Direction des affaires criminelles et des Grâces (DACG) ”. Et ? Malgré l’énervement de la dame, “ Le Nouvel Obs ” a réussi à en savoir plus, du coup, ou pas ?

Christiane Taubira n’a pas menti… le problème est là !

Oui, da ! “ Aussitôt reçu, raconte l’hebdo, ce document de deux pages a été transmis par la patronne de la DACG, Marie-Suzanne Le Quéau, à Christine Maugüe. Celle-ci en a envoyé illico une copie au cabinet du Premier ministre puis, sans le montrer à sa ministre, elle l’a rangé dans son coffre. Prend-elle soin également d’en adresser une copie à l’Elysée où son mari Bernard Rullier officie en tant que conseiller parlementaire de François Hollande ? C’est possible… Après quelques jours de tergiversations, Jean-Marc Ayrault a reconnu d’ailleurs que “ l’exécutif ” avait été prévenu dès le 26 février des ennuis judiciaires de Nicolas Sarkozy et des écoutes. Mais, aussi incroyable que cela paraisse, Christiane Taubira, elle, n’a pas eu le même degré de connaissance de ce dossier ô combien sensible. Qu’elle n’ait pas été tenue au courant des tenants et aboutissants de cette affaire peut surprendre. Ayrault, en tout cas, l’a été plus que tout autre quand il confiera être “ tombé des nues ” ”. Drôle de caramel… C’est à se demander, finalement, s’il n’aurait pas été plus “ normal ” que Christiane Taubira ait “ menti ”…

Panique au ministère de l’Education nationale

Y’a pas qu’au ministère de la Justice que ça cafouille… Au ministère de l’Education nationale, nous apprend “ Le Point ”, le directeur de cabinet de Vincent Peillon est en train de faire fuir tout le monde. Le 18 février, rapporte le journal, Jean-Paul Delahaye, 62 ans, le directeur général de l’enseignement scolaire — l’homme qui dirige la plus grosse administration de France et l’un des plus fins connaisseurs de l’immense machine qu’est l’Education nationale — rédige un mail courroucé à l’intention d’Alexandre Siné, le directeur de cabinet, 41 ans, inspecteur des Finances. “ Je vais te faire un immense plaisir, j’ai annoncé au ministre que je ne veux plus travailler dans une telle ambiance et que je vais partir ”. Une bombe. Le lendemain, second courriel adressé à chacun des 17 membres du cabinet. Puisqu’en son absence, explique le directeur général, les fonctionnaires de sa direction sont humiliés par le directeur de cabinet, il souhaite les “ protéger ” et leur a donc enjoint de ne plus participer, hors de sa présence, aux réunions que dirigerait ce directeur de cabinet ”.

“ Peillon est fasciné par lui, c’est un peu son fils spirituel ”

“ On a, Rue de Grenelle, poursuit “ le Point ”, vu pour la première fois des inspecteurs d’académie, les yeux humides, longer les murs, penauds, parce que leur copie était revenue biffée de rouge avec l’annotation suivante en marge : “ Indigne d’une note à un ministre ”. (…) Signe que ce technocrate cassant provoque des détestations pas tout à fait ordinaires, même dans ce petit monde où ces personnages sont légion : alors qu’Alexandre Siné n’était encore que directeur adjoint, un courrier est adressé par Christophe Chantepy, directeur de cabinet d’Ayrault, enjoignant à l’équipe Peillon de ne plus se faire représenter par cet outrecuidant “ qui fait la leçon à tout le monde ” et se permet en réunion interministérielle, de fréquents “ vous n’avez pas le sens de l’intérêt général, Môssieu ”…Agaçant Matignon, titillant l’Elysée, exaspérant les autres ministères, le responsable du cabinet sert-il son ministre ou est-il l’un des principaux facteurs de la chute annoncée de Peillon ? ” Car “ Peillon l’apprécie, nous dit le mag. “ Il est fasciné par lui, il l’admire, c’est un peu son fils spirituel ”. (…) Dommage (…) pour l’Education nationale, grand chantier du quinquennat de Hollande, qui aurait mérité plus d’égards.”. Dommage, en effet.

Municipales : le FN a-t-il déjà gagné ?

A la veille du premier tour des municipales, vos journaux se sont tous intéressés à l’envol inexorable du FN. Le Front national a déjà battu son propre record, annoncent “ Les Inrocks ”. Avec 596 listes, il en présente 84 de plus qu’en 1995, année faste où le mouvement d’extrême droite avait raflé trois mairies. Une dizaine de villes de plus de 10 000 habitants pourraient tomber dans son escarcelle. Cette percée est le résultat d’une stratégie d’implantation locale dans des territoires marginalisés. En vingt ans, le vote frontiste a fortement progressé dans le grand périurbain et reculé dans les métropoles. La France périphérique vote Marine Le Pen. Des territoires à fort taux de chômage, désindustrialisés, dont la classe moyenne est hantée par la peur d’être rattrapée par la banlieue. Légèrement schizophrène, le FN séduit deux électorats. Au nord, il tient un discours antisystème et mobilise sur l’économie et le social. Dans le sud, il s’exprime sur des problématiques droitistes et identitaires. Au-delà des résultats électoraux que le FN réalisera les 23 et 30 mars, conclut le mag, Marine Le Pen a déjà réussi son pari. Ripolinée à la sauce laïco-républicaine, une nouvelle génération de frontistes compte s’appuyer sur son assise locale pour conquérir le pouvoir… 

L’arme fatale du FN

C’est à cette “ nouvelle génération de frontistes ” que “ L’Express ” s’est précisément intéressé. “ Sans efforts particuliers, souligne l’hebdo, le parti des Le Pen a trouvé dans les recalés de l’UMP un vivier précieux pour constituer 597 (“ Les Inrocks ” n’en ont compté que 596) listes municipales, un record. Son arme fatale : le Rassemblement bleu Marine, filiale créée sur mesure pour rassurer les plus prudents des convertis. Un prénom, un bleu adouci, censés être un rempart contre les excès d’un nom. Echange de bons procédés, ces nouveaux venus contribuent au ravalement de façade. “ On participe à la normalisation, se rassure Serge (candidat à Liévin, passé de l’UMP au FN, ndlr). C’est pas du pur FN. C’est de l’UMP-FN, c’est un mélange, et c’est une garantie pour les gens de droite ” ”. Voilà qui est pour le moins… saisissant.

Insécurité, justice : le bilan “ parlant ” des mairies FN

Histoire de remettre les pendules à l’heure, “ Les Inrocks ” rappellent qu’ “ à Vitrolles, Marignane, Orange ou Toulon, les mairies FN se sont signalées par leur incurie ”. Et l’hebdo de mettre en exergue à son article cette citation de Marine Le Pen, datée du 22 avril 2013 : “ Le bilan des mairies FN est un sparadrap qui nous colle encore aujourd’hui à la peau ”. A titre d’exemple, le journal indique qu’en matière de sécurité, “ le nombre des policiers municipaux (y a grimpé) en flèche. A Vitrolles, ils sont surnommés “ ninjas ” à cause de leur attitude. Un arsenal qui n’a guère amélioré les chiffres de l’insécurité ”. Au chapitre “ justice ”, “ Les Inrocks ” relèvent également que “ les mandats des quatre maires ont été entachés d’irrégularités, qui ont conduit certains d’eux devant les tribunaux. Comme Daniel Simonpieri, ancien maire de Marignane, qui a été condamné en novembre 2011 à un an de prison avec sursis pour favoritisme, fausses factures et emploi fictif ainsi qu’à cinq ans d’inégibilité ”. Un vrai parti “ anti-système ”, le FN…

Marine Le Pen à son plus bas niveau depuis avril 2012

Signe que tout n’est peut-être pas perdu, “ Le Point ” remarque que, dans son baromètre, “ Marine Le Pen, en baisse de 2 points (avec 67 % d’avis défavorables, ndlr), ne tire pas profit des scandales. La leader du FN tombe à son plus bas niveau depuis avril 2012. Même chez les sympathisants UMP, ses soutiens, qui étaient montés à 48 % au plus haut, sont retombés à 29 % ”. Pourvu que ce sondage dise vrai… 

Nicolas Sarkozy à son plus bas depuis sa défaite de mai 2012

Quelles nouvelles, puisqu’on en parle, de l’UMP ? Pas grand-chose, assez bizarrement, en cette veille d’élections : rien, en fait, en dehors du baromètre Ipsos/ “ Le Point ”. Au lendemain des scandales dont Christiane Taubira paie le prix fort, avec une chute de huit points, Nicolas Sarkozy “ n’est pas au mieux non plus, observe l’hebdo : en recul de 4 points, à 39 % de bonnes opinions, il est à son plus bas depuis sa défaite de mai 2012. Jean-François Copé subit un désaveu important à la suite des révélations sur ses liaisons dangereuses avec la société Bygmalion : le chef du premier parti de l’opposition est désormais plus impopulaire, avec 18 % de bonnes opinions, que le chef de L’Etat (en hausse d’1 point, avec 22 % d’avis favorables, ndlr), qui a établi depuis des mois des records d’impopularité… ” Ca situe le niveau… 

Les sondés à la recherche de “ profils rassurants ”

Et à gauche, ça dit quoi, en dehors de “ l’effondrement ” de Christiane Taubira ? “ La période est toujours aussi difficile pour Manuel Valls, qui perd la tête du classement, nous informe “ Le Point ”. Le ministre de l’Intérieur a reculé de 13 points en trois mois. Si bien que les sondés se reportent sur les anciens Premiers ministres (Laurent Fabius ou Jean-Pierre Raffarin), au profil rassurant. Ainsi, Alain Juppé, en grande forme, prend la tête du classement. Avec 76 % de bonnes opinions chez les sympathisants UMP (52 % pour l’ensemble des sondés, ndlr), le maire de Bordeaux n’est plus qu’à 3 points de Nicolas Sarkozy, toujours premier à l’UMP, bien qu’en recul de 6 points ”. Comme quoi, ça bouge, ça change vite, tout ça… C’est d’ailleurs cela qui fait peur, parce qu’on peut vraiment s’attendre à tout et son contraire les deux week-ends prochains…

Le mouvement Bleu, blanc, zèbre d’Alexandre Jardin

C’est assez significatif : aucun hebdo ne se risque à faire de pari, ni même à décrypter la situation… Les journaux proposent des “ études de cas ” dans certaines villes. “ Le Point ” consacre même cinq pages au nouveau mouvement Bleu, blanc, zèbre lancé par Alexandre Jardin pour “ réhabiliter l’idée de l’efficacité de l’action. C’est pour cela, explique-t-il, que notre site proposera à chacun de consacrer une minute, une heure ou un jour à l’une de nos actions publiques. (…) En une minute, on peut faire connaître une initiative ou donner de l’argent. En une heure, on peut entrer dans le cœur de métier en donnant de sa personne. Par exemple, les plus de 50 ans qui viennent lire dans les écoles pour Lire et faire lire. Mais on peut aussi signaler les faiseurs et leurs pratiques efficaces. Et en un jour, on s’intègre à la structure en devenant un bénévole. Au lieu de ruminer dans son coin, que chacun se pose la question : “ Qu’as-tu fait de ton époque ? ” ” Vaste projet… qui ne méritait sans doute pas cinq pages, surtout en cette veille d'élections.

La petite phrase d’Anne Hidalgo sur l’affaire Gayet

En cette veille d’élections, “ Le Point ” a aussi trouvé marrant de commander un portrait de Nathalie Kosciusko-Morizet à Yann Moix et un autre d’Anne Hidalgo à Christine Angot. S’il n’en ressort rien de percutant, force est de constater qu’en matière d’observation, Angot est quand même plus douée que Moix, qui avoue d’ailleurs à propos de NKM : “ elle m’échappe. Je ne la connaîtrai jamais ”. D’Anne Hidalgo, l’écrivaine, elle, parvient à saisir des choses, notamment “ l’étouffement ” que celle-ci a ressenti, enfant, du fait de “ la peur de ses parents ”, et qui l’a conduite à quitter le nid familial “ à 18 ans ”. Plus anecdotique, Angot évoque l’affaire Gayet : “ Je lui dis, écrit-elle, que j’ai été étonnée par l’affaire Gayet, de voir que Hollande avait eu cette disponibilité. —“ Ah, moi aussi ! J’ai été soufflée ! s’exclame la candidate socialiste à la mairie de Paris. Je me suis dit “ normalement en tant que président de la République sa libido devrait être comblée ! ” Mais bon, ça ne marche sûrement pas pareil pour les hommes ”. C’est peut-être ça…

La nouvelle famille politique des “ musulmans de gauche ”

Mais parlons de choses sérieuses. “ Dans une étude qui paraît aujourd’hui (réalisée auprès des Franciliens), annonce “ Le Nouvel Obs ”, le directeur de la Fondation Jean Jaurès révèle la naissance d’une nouvelle famille dans le paysage politique français ”. “ La nouveauté, explique Gilles Finchelstein, est l’apparition d’une famille qu’on aurait pu appeler “ néoconservatrice ” ou néotraditionaliste ”, et que je propose de nommer les “ musulmans de gauche ”. (…) S’agissant des valeurs économiques et sociales, cette famille (…) se caractérise par un attachement aux valeurs traditionnelles de la gauche française. Désir d’égalité : 75 % estiment que “ pour établir la justice sociale, il faudrait prendre aux riches pour donner aux pauvres ” (…). Attente de régulation : 73 % d’entre eux souhaite que l’Etat “ contrôle et réglemente plus étroitement les entreprises (…) ”. Le directeur de la Fondation Jean Jaurès révèle également “ qu’ils ont massivement voté pour François Hollande (72 % en mai 2012) ”. D’où vient que Gilles Finchelstein trouve un air “ néoconservateur ” ou “ néotraditionaliste ” à cette nouvelle famille ?

Un “ conservatisme très prononcé sur les questions culturelles ”

“ Sur des questions d’identité, développe-t-il, cette famille se caractérise par son ouverture. Elle estime par exemple massivement (88 %, + 12 points que la moyenne de notre échantillon) que “ l’immigration est source d’enrichissement culturel ” ou se prononce avec la même ampleur en faveur du droit de vote des étrangers aux élections locales (82 %, + 19 points). Sur les questions culturelles, en revanche, on constate que son conservatisme est très prononcé. 83 % n’approuvent pas l’idée que “ l’homosexualité est une manière acceptable de vivre sa sexualité ”, quand le même pourcentage de Franciliens partage l’opinion exactement opposée. 45 % n’estiment “ pas normal qu’une femme puisse choisir d’avorter ” (+ 35 points). ” Ah, c’est intéressant ça… Et si on compare avec la catégorie de ceux qu’on appelle “ les cathos de gauche ” ?

La différence avec “ les cathos de gauche ”

“ Le parallèle avec ceux qu’on appelait, il y a une quarantaine d’années, les “ cathos de gauche ”, est très instructif, note Gilles Finchelstein. Les catholiques pratiquants, étaient plus conservateurs encore sur les questions culturelles que ne le sont les musulmans aujourd’hui — par exemple, plus de 40 % d’entre eux étaient hostiles à l’avortement quand ce n’est le cas que de 25 % des musulmans franciliens. Laissons donc le temps faire son œuvre et le processus de sécularisation se développer ! Mais, d’un autre côté, les “ cathos de gauche ” se situaient au cœur de l’espace politique quand le risque, avec la famille des musulmans de gauche, est qu’ils sortent du jeu politique — ils sont bien plus nombreux que la moyenne à déclarer ne pas s’intéresser à la politique et à s’abstenir lors des élections… Ce qui, au passage, tord le cou aux craintes fantasmagoriques de certains à l’égard de la multiplication des listes dites communautaires aux municipales — craintes qui ne sont pas vérifiées dans les faits ”.

Quand l’étude des “ musulmans de gauche ” démontre l’impasse de la stratégie électorale portée il y a 2 ans par Terra Nova

—“ Quelles leçons la gauche et la droite peuvent-elles tirer de votre étude ? ” lui demande “ Le Nouvel Obs ”. —“ La droite, telle qu’elle est aujourd’hui, stigmatisant la religion musulmane et peu sensible aux demandes d’égalité, ne peut parler à cet électorat. En revanche, relève Finchelstein, une droite conservatrice mais qui renouerait avec un discours d’essence gaulliste pourrait peut-être le faire. Quant à la gauche, ce que montre cette étude, c’est l’impasse de la stratégie électorale qui avait été portée, il y a deux ans, par mes amis de Terra Nova. L’alliance privilégiée des bobos et des populations issues de l’immigration — le plus souvent musulmanes — ne serait pas seulement une erreur politique grave parce qu’elle négligerait le poids des seniors et des milieux populaires, elle se heurterait en outre, on le voit, à la difficulté de rassembler durablement des familles diamétralement opposées sur les questions culturelles. En politique, il y a une seule façon de surmonter ces clivages : c’est de porter un projet qui sache transcender les différentes familles, groupes ou communautés, et s’adresse à chacun. C’est cela la République ! ” En cette période politique passablement troublée, et en cette veille d’élection, voilà une vérité qui fait du bien à entendre et qu’il n’était pas inutile de rappeler… Sur ce, bonne semaine… et n’oubliez pas d’aller voter, hmmm ?

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Jean-François Copé, UMP, ministère de la justice, Laurent Fabius, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, nkm, Marine Le Pen, Benoît XVI, Jean-Pierre Raffarin, FN, François Hollande, Manuel Valls, Yann Moix, blancs, Christiane Taubira, Terra Nova, Gilles Finchelstein, Anne Hidalgo, Bleus, Vincent Peillon, Jean-marc Ayrault, bobos, Fondation Jean Jaurès, Christine Angot, zèbre, municipales 2014, musulmans de france, Rassemblement bleu marine, Jean-François Boutet, Julie Gayet, Christophe Chantepy, François Falletti, Bygmalion, Daniel Simonpieri, affaire des écoutes judiciaires, Jean-Paul Delahaye, Pierre Rancé, directeur des Affaires criminelles et des Grâces, François Pion, Marie-Suzanne Le Quéau, Philippe Astruc, Virginie Sainte-Rose, Alexandre Jardin, Bernard Rullier, ministère de l'Education nationale, Alexandre Siné, Christine Maugüe

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