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Tapie: la bombe Estoup, révélations, Frigide Barjot: la confession sincère ou forcée?, NKM et les deux garçons (de la droite dure)
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi le discours de Leipzig de François Hollande, simple "teasing" ou vraie annonce du virage social-démocrate du président ?

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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Bon, vous le savez : Christine Lagarde n’a pas été mise en examen. Comme l’explique “ Le Nouvel Obs ”, “ Avant l’audition de (la patronne du FMI), deux des trois magistrats instructeurs de la Cour de justice de la République envisageaient sa mise en examen pour complicité de faux et détournement de fonds publics, le troisième étant plus réservé. Après avoir entendu longuement l’ancienne ministre de l’Economie, l’équilibre s’est inversé : seul un magistrat restait favorable à une mise en examen. Mais ses pairs l’ont convaincu qu’il n’y avait pas suffisamment d’indices pour prendre une telle décision ”. Voilà une chose de réglée. Pour Lagarde, en tout cas. Parce que pour Tapie, c’est loin d’être fini. Ca pourrait même vraiment commencer…

Tapie : le rebondissement

Vous en avez peut-être entendu parler : hier mercredi, “ Le canard enchaîné ” annonçait que l’Etat allait se porter partie civile dans le dossier — ce qu'il a confirmé dans la soirée. Hasard ? Cette décision intervient une semaine après la découverte d'une pièce compromettante chez l’un des protagonistes de l’affaire. C’est en effet ce que nous apprend “ L’Express ” qui, à l’heure de son soixantième anniversaire — happy birthday ! — , nous livre une enquête comme on n’en avait plus lu depuis longtemps — yipee ! Son sujet ? “ Pierre Estoup, 86 ans. Hier inconnu, aujourd’hui à l’avant-scène, commence le mag. En participant à l’arbitrage privé mis en place en 2007 dans le conflit entre le Crédit lyonnais et Bernard Tapie, ce retraité de la magistrature n’imaginait sans doute pas qu’il se retrouverait, six ans plus tard, au cœur d’une telle tourmente. Suspecté d’avoir favorisé l’homme d’affaires, il est l’objet de toutes les attentions de la justice. Une perquisition, effectuée le 14 mai à l’un de ses domiciles, dans l’est de la France, a renforcé les soupçons ”. Et pourquoi, hmmm ?

Quelques lignes chargées d’un peu trop d’affection

“ Selon nos informations, indique “ L’Express ”, les policiers ont saisi ce jour-là un livre écrit par Tapie et dédicacé à ce même Pierre Estoup le 10 juin 1998. Ces lignes, très chaleureuses, conclues par les mots “ Je vous remercie avec toute mon affection ”, laissent supposer que, contrairement à ce que prétend Bernard Tapie, ils se connaissaient bien avant le début de la procédure. Ce nouvel élément nourrit un peu plus l’hypothèse d’un arbitrage truqué. (…) Bien sûr, il n’est pas ici question de l’arbitrage, qui interviendra des années plus tard, explique l’hebdo, mais l’existence d’un lien ancien, et amical, entre les deux hommes ne fait guère de doute. L’ex-magistrat se retrouve ainsi dans le rôle, inhabituel pour lui, du suspect n°1. Quant à Bernard Tapie, il va devoir batailler pour garder les 241 millions d’euros perçus (77 millions, selon lui), et justifier ces quelques lignes chargées d’affection… ” Aïe ! Ca se corse, dis donc. Au fait, on en sait un peu plus sur Pierre Estoup — sa vie, son œuvre, tout ?

Pierre Estoup, juge “ exotique ”

“ L’Express ” nous livre quelques éléments de sa biographie… Après avoir débuté sa carrière “ en 1952 dans une bourgade des environs d’Alger ”, le magistrat “ s’envole pour une autre destination exotique : les Antilles. (…) De la salle en bois couleur rose bonbon de Saint-Barthélémy au palais de justice de Saint-Martin, où les audiences se tiennent en anglais, le jeune juge jongle avec les problèmes fonciers. Le charme des lieux ne lui échappe pas. Entre la baie de Grand-Case et l’étang aux Poissons, il acquiert un terrain pour y bâtir une maison, où il passe aujourd’hui une partie de l’année avec son épouse, retraitée de l’Education nationale ”. Mais c’est en France, en 1958, nous dit le journal, que démarre “ sa deuxième vie ”…

Comment la carrière de Pierre Estoup prend un tour “ météorique ”

“ Adieu, palmiers et cocotiers, le voici dans l’est de la France, poursuit “ L’Express ”. (…) Sa carrière prend un tour “ météorique ”, comme l’affirme un avocat. A Hayange, à Thionville et à Metz, il monte en grade. En Moselle, il préside la cour d’assises, sans jamais prononcer de peine de mort. “ Il sait faire travailler les autres et brosse toujours le pouvoir dans le sens du poil. Bref, il améliore les statistiques et rafle la mise ”, commente un ancien bâtonnier de Nancy. Au tribunal de cette ville, dont il est promu président en 1976, Pierre Estoup se distingue autant par ses résultats que par l’épaisseur de la moquette de son bureau. Mais ce promoteur de “ l’abattage judiciaire ” est loin de convaincre tout le monde ”. C’est-à-dire ?

“ Monsieur le premier ” en chaise à porteurs

“ En 1983, raconte “ L’Express ”, de retour à Nancy après une étape à Riom comme président de la cour d’appel, “ Monsieur le premier ” est choisi pour cible par les jeunes avocats locaux.  Lors d’un spectacle parodique donné en sa présence, ils le représentent circulant en chaise à porteurs, coiffé d’une couronne et chaussé de palmes qu’ils viennent embrasser en signe d’allégeance. La scène est accompagnée d’une chanson, dont les couplets égratignent le haut magistrat : “ Hourra, hourra, Mitterrand a gagné, vive la justice populaire ”, lui fait-on chanter. “ A moi la puissance et la gloire (…) C’est une grande victoire pour un si piètre juriste ”. Furieux, Estoup quitte la salle en maugréant contre les “ petis cons ”. Il est vrai qu’on lui prête à l’époque une proximité avec le ministre de  la Justice, Robert Badinter ”. Ouille. Mais le plus titillant est à venir…

Quand Estoup rencontre Lantourne à la faveur d’un “ arbitrage étrange ”

“ En 1991, à l’âge de 65 ans, reprend le mag, “ Monsieur le premier ” quitte (…) la magistrature. Ce départ avant terme surprend ses pairs. (…) En réalité, il opte pour une retraite à la fois active et rentable. A Versailles, il crée la cour d’arbitrage européenne, structure privée à l’activité intermittente. (…) Absent des grands arbitrages internationaux, il se replie sur de multiples dossiers lucratifs et discrets, en France et en Afrique. Sa réputation pâlit lorsqu’il intervient, en 2001, dans un arbitrage étrange entre le président gabonais Omar Bongo et un dirigeant d’Elf, André Tarallo, sur la propriété d’un appartement parisien. Les bizarreries de la sentence sont épinglées par le tribunal. Mais cet épisode lui permet de rencontrer pour la première fois l’avocat de Bernard Tapie, Me Maurice Lantourne. Le conseil d’André Tarallo, Me Francis Chouraqui, les met en relation, à son cabinet. A trois reprises, en 1999, 2001 et 2002, Pierre Estoup et Me Lantourne se côtoient lors d’arbitrages concernant des sociétés dans la métallurgie et l’édition ”. Estoup et l’avocat de Tapie se connaissaient, donc… C’est embêtant.

Estoup à la faute

“ L’Express ” le souligne en effet : “ Cette liaison professionnelle devient dangereuse, cinq ans plus tard, lors de l’arbitrage Tapie. En omettant de révéler sa proximité avec l’avocat, comme la loi l’oblige à le faire, Pierre Estoup se met à la faute. En août 2011, nouvel accroc : il est récusé dans un arbitrage l’opposant au Cameroun où le nom de Me Lantourne apparaît également. Dans cette affaire africaine, il affirme avoir été victime d’un “ piège ”. Dans le dossier Tapie-Crédit lyonnais, où il intervenait en théorie pour défendre les intérêts du Consortium de réalisation (CDR), structure créée pour le règlement des contentieux de la banque, sa situation paraît encore plus inconfortable. Car c’est lui, semble-t-il, qui a piloté l’opération, bien davantage que les deux autres arbitres, Jean-Denis Bredin et l’ex-président du Conseil constitutionnel Pierre Mazeaud. Cette mission, rémunérée 333 000 euros, l’a-t-elle pour autant conduit à favoriser Bernard Tapie ? A-t-il trompé ses deux “ collègues ” en leur faisant endosser une décision arrangée à l’avance ? ” Ce que l'on sait pour l'instant, et depuis hier soir — comme vous l'annonçait Atlantico, c'est que Pierre Estoup, au terme d'une garde à vue de deux jours, a été mis en examen pour escroquerie en bande organisée. Ah, et pour ceux qui s’interrogeraient plus “ sociologiquement ” sur la corruption des élites, lisez l’interview de l’historien Frédéric Monier dans “ Les Inrocks ”. Ca permet de prendre un peu de distance avec tout ça… ou pas, hum.

Frigide Barjot à confesse

Prendre de la distance, c’est ce que Frigide Barjot a fait. Pourquoi ? Comment ? “ Le Point ” nous répond, qui a, tadam !, recueilli sa “ confession ”. “ Sur la terrasse de son appartement, dont l’innommable désordre témoigne des mois qu’elle vient de traverser, commence le mag, elle retire le sweat rose tellement identifiable des anti-mariage gay — “ Ce n’est plus moi : ce mouvement, on me l’a volé ”. Elle raconte qu’elle était en partie “ assise ” sur une extrême droite qu’elle n’a pas voulu voir, sur des réseaux pro-vie, surtout, qui ont “ sciemment ” masqué leur vision de l’amour homo. Et puis elle rectifie : “ Quatre-vingt-dix pour cent des Français qui ont manifesté ne sont ni homophobes ni extrémistes. C’est l’appareil qui l’est devenu. Et qui m’a échappé ” ”. Volée ou complice, victime ou coupable, Frigide ? C’est pas très clair, tout ça…

Comment chef Barjot s’est fait débarquer après avoir proposé de porter un projet d’union civile homosexuelle

“ “ La reconnaissance des droits du couple homosexuel, pour moi, cela allait de soi, explique-t-elle au “ Point ”. On n’en discutait même pas. Et puis, en février, le voile s’est déchiré. Cela a commencé à dégénérer avec le Printemps français, qui a cannibalisé notre communication. Béatrice Bourges, son initiatrice, s’est fait engueuler, virer, mais, le 24 mars, j’ai découvert leurs banderoles dans “ ma ” manif, je les ai vus soulever des barricades pour faire passer des manifestants sur les Champs. C’était inadmissible, irresponsable. J’ai tenu le mouvement jusqu’au 23 avril, et là, les masques sont tombés ”. Alors que la loi est votée, Barjot propose de porter un projet d’union civile homosexuelle qui fait s’étrangler la plupart des autres cadres du mouvement. “ Je leur disais : “ Mais enfin, c’est qui, le chef ? ” On me répondait : “ C’est toi ”, mais on n’a jamais voulu me donner le titre de présidente. La manif était devenue une véritable entreprise, il y avait des “ éléments de langage ” officiels, une marque, des produits dérivés, et on voulait me faire taire, on me disait : “ En province, ton union civile, ça coincera ” ”.

Frigide victime d’une “ haine qui vient des deux extrêmes ”

“ Le 5 mai, à Lyon, poursuit l’hebdo, l’égérie se fait huer par des membres du GUD et du Printemps français qui portent, sous les codes couleur qu’elle a inventés, banderoles et tracts contre “ son ” union civile. Et aux menaces qu’elle reçoit de la part des pro mariage gay s’ajoutent désormais celles venant de son propre camp. “ Retire ton union civile ou on te pète la gueule ”. Le 25 mai, veille de la dernière manifestation, elle passe deux heures à la Brigade de la répression de la délinquance aux personnes, à laquelle elle confie les missives anonymes et les SMS de ceux qui jurent, si elle continue de défendre l’union civile, qu’ils auront sa peau. “ Je concentre sur ma personne une haine qui vient des deux extrêmes. Mais entre les ultras des deux bords, il y a une grande majorité de Français qui souhaitent que le couple homosexuel soit reconnu, protégé par la société, mais qui sont opposés à l’adoption plénière ” ”.

Frigide ne lâche pas : elle a même arrêté les antidépresseurs

Au “ Point ” qui l’observe “ tournant en rond sur sa terrasse ”, elle dit “ qu’elle ne lâchera rien, qu’elle proposera une charte aux candidats aux municipales, que la Manif pour tous, ce n’est plus elle, non, mais qu’elle continue son combat et que les Français comprendront. Une association Les Amis de Frigide Barjot ? On ne sait si elle plaisante ou non. Elle rit jaune en révélant que la nouvelle responsable de la communication était l’ancienne directrice de campagne de (Béatrice) Bourges aux élections législatives : le noyautage était consommé. Certains de ses anciens compagnons la disent à bout, incapable de faire son deuil de cette lutte qui l’a tenue en haleine des mois durant. Et puis la Manif lui versait un peu d’argent pour services rendus, il va falloir faire sans. Elle jure pourtant qu’elle se porte à merveille, que Basile de Koch et elle, dans la tourmente, se sont rapprochés. Qu’elle a arrêté les antidépresseurs et qu’elle est soulagée de cette répudiation finale ”. Vrai ?

De Barjot “ crucifiée ” à NKM “ impie ”

De Frigide Barjot à NKM, il y a un pas. La tournure qu’a pris le combat contre la loi Taubira a pourtant, lui aussi, rejailli sur la candidate à la mairie de Paris. “ Ses partisans, qui voilà trois semaines tablaient sur son couronnement (…) dès le premier tour (de la primaire), sont, à la veille de l’échéance, beaucoup plus circonspects, nous apprend “ L’Obs ”. Les interférences des manifestations contre le mariage gay, les intégristes qui sortent leur crucifix contre l’impie, désignée à la vindicte pour s’être abstenue lors du vote de la loi Taubira, ces ultras et ces néoconservateurs qui parlent d’une même voix et la prennent pour cible ont fait dérailler un débat qui devait être consacré à Paris ”. “ Impie ”, Nathalie ? Et bientôt “ crucifiée ”, comme Frigide ? Oh, mais qu’est-ce que c’est que cette histoire-là ?

NKM vs Guillaume Peltier et… Patrick Buisson

“ Surfant sur la mobilisation des manifestants contre le mariage pour tous, nous explique l’hebdo, Guillaume Peltier, (étoile montante de la Droite forte), y a vu l’occasion de réaliser son projet : rapprocher cette droite d’en bas de l’UMP vieillissante pour en faire un grand parti populaire. Qu’importe la radicalisation du mouvement, les dérapages de ses extrémistes. Ce n’est pas pour faire peur à ce proche de Jean-François Copé, ami de Patrick Buisson, qui quand il était plus jeune fut militant du Front national, puis bras droit de Philippe de Villiers. Il n’a aucun état d’âme vis-à-vis de Nathalie Kosciusko-Morizet, et celle-ci le lui rend bien. Lors de la campagne présidentielle, elle avait obtenu qu’il soit écarté de l’organigramme officiel, où il visait un poste de porte-parole adjoint. Choisie, elle, comme porte-parole par Nicolas Sarkozy, elle n’entendait pas être marquée à la culotte par un lieutenant de Patrick Buisson. Entre le “ cerveau ” de la campagne et “ la protégée ” du président, la discorde a tout de suite été profonde, et la détestation totale. Le sulfureux stratège a vu arriver d’un mauvais œil la ministre, qui un an plus tôt avait publié un ouvrage, intitulé “ Le Front antinational ”. (…) Le temps de l’élection, elle a mis sous le boisseau ses convictions, a même déjeuné avec le diable, avec une longue cuillère. Mais, sitôt après la défaite du 6 mai, NKM a désigné le coupable : Buisson, qui a cherché à “ faire gagner Charles Maurras, pas Nicolas Sarkozy ” ”. Hou, ça, il a pas dû aimer… De là à ce qu’il veuille se venger ?

Buisson : la revanche, via Peltier et Didier

D’après “ L’Obs ”, “ l’heure de la revanche a sonné. “ Ce qui se passe, c’est l’acte II de l’histoire ”, explique Geoffroy Didier. L’autre jeune pousse à la tête de la Droite forte jure pourtant qu’il ne s’agit pas d’une contre-offensive ad-hominem: “ Au-delà du cas NKM, il y a une fracture politique qui reste ouverte ”. Il est loin le temps où le même écrivait les communiqués d’une Nathalie Kosciusko-Morizet porte-parole de Nicolas Sarkozy durant la présidentielle. L’époque est désormais à l’élaboration d’un plan de bataille en forme de “ tout sauf NKM ”. A l’exécution, Peltier et Didier, donc. (…) Les Dupond et Dupont de la Droite forte parlent d’une seule voix. Aux manettes, l’idéologue Patrick Buisson, mais aussi le sénateur Pierre Charon, carnet d’adresses le plus fourni de la sarkozie. Le premier a formé Peltier quand le second ouvrait les portes à Didier ”.

Quand Peltier et Didier draguent les adversaires de NKM

“ Peltier et Didier, le duo est rôdé, écrit “ L’Obs ”. Y compris lorsqu’il s’agit de cornaquer les candidats à la primaire susceptibles de faire tomber Nathalie Kosciusko-Morizet. Peltier a été chargé de draguer Jean-François Legaret, l’apparatchik maire du 1er arrondissement de Paris. Didier, lui, traite avec son ami du conseil régional, Pierre-Yves Bournazel, conseiller de Paris élu dans le 18ème arrondissement, pétri d’ambitions autant que de talent. Au départ, le plan de la Droite forte était de s’assurer d’une pleine solidarité entre Legaret et Bournazel en cas de second tour face à NKM. (…) A quelques jours du vote, le duo droitier, convaincu que la dynamique profite au plus jeune des deux outsiders, va plus loin. Didier prend le relais en même temps que la plume pour adresser une lettre publique de soutien à Bournazel. A trop se mouiller, la Droite forte ne risque-t-elle pas de se noyer ? ” Bonne question… Mais il en est une autre qui ne laisse pas d’intriguer…

Des pro mariage gay contre Nathalie “ l’impie ”

Comme le remarque en effet “ Le Nouvel Obs ”, la fronde anti-NKM, déclenchée à la faveur de la mobilisation contre le mariage pour tous, est, surprise !, menée par des pro mariage gay. “ Le paradoxe, écrit-il, c’est que deux candidats plutôt gay-friendly espèrent en profiter. Plus que Franck Margain, le quatrième, pourtant issu du parti de Christine Boutin, il y a Jean-François Legaret, qui ne rate plus une manifestation anti-mariage mais qui, en 2007, avait participé à une réunion de Gay-Lib, ex-club pro-homo de l’UMP. Pierre-Yves Bournazel, ensuite, signataire au Conseil de Paris d’un texte en faveur du mariage gay (sans mention de l’adoption). Un épisode que NKM se charge bien de lui rappeler dans les débats télévisés ”. Après tout, elle aurait tort de s’en priver…

Et si tout n’était qu’un “ jeu entendu entre NKM et Peltier ” ?

L’hebdomadaire le fait observer en conclusion : “ les attaques de la Droite forte sont à double tranchant. Elles peuvent amener (à NKM) l’électorat modéré et centriste. “ Je l’ai vue récemment, elle était ravie, raconte une conseillère qui la connaît depuis longtemps. Le retrait de Dati l’avait privée de bataille, ces attaques lui en ont fourni une de rechange. Nathalie a besoin d’avoir quelqu’un au bout de son épée ” ”. Interviewée dans “ Les Inrocks ”, la journaliste Marika Mathieu, auteur de “ La Droite forte année zéro ” (La Martinière), va plus loin : “ C’est un jeu entendu entre NKM et Peltier, analyse-t-elle. De part et d’autre, le gain est électoral. Nathalie Kosciusko-Morizet apparaît comme une pourfendeuse de la droite dure tandis que Guillaume Peltier se voit renforcé dans sa position de leader d’une droite qui s’assume. N’oublions pas que Patrick Buisson conseille Guillaume Peltier, Jean-François Copé mais également Nathalie Kosciusko-Morizet… ” Ah oui ? Encore, aujourd’hui ? Pfiou ! Tu parles d’un billard à trois bandes…

Ce que Merkel a retenu du projet de gouvernement économique de la zone euro de François Hollande

Et quoi de neuf, sinon, du côté de notre président ? Une semaine après nous avoir révélé “ le plan secret ” de “ gouvernement économique de la zone euro ” que François Hollande devait soumettre à Angela Merkel (voir la RP du 23 mai), “ Le Point ” nous donne le résultat des courses. “ La chancelière approuve le président français sur la nécessité d’une harmonisation des assiettes fiscales. En revanche, elle a fait connaître son refus d’instaurer un “ smic européen ”. Sur la politique énergétique, les termes du communiqué seront “ moins précis ”, souffle-t-on à l’Elysée, que ne l’aurait voulu Hollande. Là aussi, Merkel a émis des réticences ”. Exactement comme le mag l’avait prédit.

Discours de Leipzig : quand François Hollande fait siffler les oreilles des socialistes français

Au chapitre Hollande, ce que la presse a surtout retenu ce jeudi, c’est son “ discours de Leipzig ”. “ Le 23 mai, écrit Vincent Beaufils dans “ Challenges ”, les oreilles de bien des socialistes français ont dû siffler. Du discours de François Hollande à Leipzig, où se fêtaient les 150 ans du Parti social-démocrate allemand (SPD), il n’y a pas un mot à retirer. (…) Ecoutons-le : “ L’identité de la social-démocratie, c’est le progrès. Le progrès, c’est faire des réformes courageuses, comme l’a montré Gerhard Schröder. On ne construit rien de solide en ignorant le réel. Le réalisme, c’est l’apport de la social-démocratie. Le compromis n’est pas un arrangement, c’est un dépassement ”. Hey, très en forme, François, dis donc !

François Hollande converti à la social-démocratie ?

“ Le journaliste qui avait posé au président la première question à sa conférence de presse une semaine plus tôt (“ Pourquoi ne s’affichait-il pas social-démocrate ? ”) pouvait croire tenir enfin sa réponse, poursuit Vincent Beaufils. Quand François Hollande évoqua Bad Godesberg, ce congrès où le SPD fit sa mue, résumée en douze mots prometteurs (“ Le marché autant que nécessaire, la solidarité autant qu’elle est possible ”), la conversion tant attendue semblait s’annoncer. Les socialistes français devaient-ils “ faire leur Bad Godesberg comme preuve de leur réformisme ? ” questionnait alors le président. “ Ils l’ont démontré à chaque fois qu’ils ont exercé le pouvoir ”, se répondait-il à lui-même, ménageant le suspense. Allait-il enfin aller au bout de la démonstration ? ” Tu parles d’un suspense… Alors, Vincent ?

Hollande converti à petits pas

“ Eh non !, soupire le journaliste. Le bretteur de tant de congrès du PS est revenu au galop : “ Tout n’est pas transposable. Mais je garde de la social-démocratie le sens du dialogue, la recherche du compromis, la synthèse entre performance économique et justice sociale ”. On ne saura pas exactement ce qu’il faut rajouter à la social-démocratie pour la faire virer au socialisme… Peut-être la taxe à 75 % ? Mais trêve de plaisanterie : ne boudons pas notre plaisir après un tel jour de grâce. Et donnons acte à Jean-Louis Beffa, l’ancien patron de Saint-Gobain, infatigable arpenteur de la Chine, d’avoir le premier tenté cette comparaison pénétrante : “ François Hollande, c’est Deng Xiaoping et sa stratégie des petits pas. Il sait parfaitement ce qu’il fait et là où il va pour transformer le pays. Mais il sait aussi qu’il le fait contre son parti ! ” ” Bon, ben y’a plus qu’à nous confirmer tout ça, François… Bonne semaine à tous ! A samedi, les fondus de pipoleries !

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