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Syrie : 
des nouvelles de la cyber-guerre
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Revue de blogs

La cyber-guerre qui fait rage en Syrie et ailleurs au Moyen-Orient, entre des dictatures acculées et des internautes héroïques mais de plus en plus fragiles, s’écrit au jour le jour dans le sang et sur Twitter.

Le carnage syrien se poursuit à huis clos. Syrianews écrit, depuis la Syrie, ou peut être ailleurs, ces quelques mots sur Twitter : " Je n’ai pas de mots pour cette situation. Que fait-on maintenant ? Que fait-on ? " Les internautes syriens continuent pourtant, sans que l’on sache bien comment, par qui, où, à informer ,sur la nouvelletrinité de l’information : Twitter, Facebook, Youtube. Il n’y a pas de journalistes. On est toujours sans nouvelles de Dorothy , correspondante de Al Jazeera.

Il est clair depuis un mois maintenant sur toutes les blogosphères du monde arabe que ces dernières lucarnes sur la Syrie sont elles aussi menacées par une cyber guerre parallèle, elle aussi imprévisible, improvisée, sauvage. Nous n’en sommes plus aux manœuvres gantées,simulacres de procès et prison. Comme en Tunisie autrefois, c'est-à-dire en janvier, la cybercensure et ses logiciels automatiques de blocage font partie du paysage syrien et, comme en Tunisie, on sait comment la contourner.

La cyberguerre qui fait rage en Syrie a des aspects classiques, comme le contraste entre l’agence officielle de presse, Sana, qui révèle que parmi les « caches d’armes » saisies chez les « terroristes », les services secrets syriens ont récupéré des « Cartes SIM étrangères », et des blogueurs tels que Razan, jeune Syrienne féministe et kamikaze, qui tient a jour la liste des victimes de la répression sur un Google-Doc et poste video sur vidéos.

La guerre s’est ensuite déplacée sur Facebook, pieuvre gigantesque difficile à ceinturer page à page. En Syrie, la page Syrian Revolution 2011 (171000 membres, gérée de l’étranger) a des pendants pro-régime, dont Les jeunes pour Assad , (seulement 4000 membres) où se mêlent sans complexes images martiales et photos sucrées de la famille Assad.

Une Page Facebook pro-Assad. (crédits : capture d'écran Advocacy)

La dernière cyberguerre syrienne fait actuellement rage sur Twitter, ce canal vital de diffusion vers l’étranger, que suivent tous les médias du monde. 

La guerre des #hashtags

C’est en avril qu’une nouvelle forme de cyberguerre, la guerre des hashtags s’est déclarée en Syrie. Le hashtag, ou mot clé, est aujourd’hui le centre névralgique du flux d’infosTwitter sur la Syrie. Dans un premier temps, des comptes spams sur Twitter , animés par des robots, sont apparus, portant de doux noms tels que TheLovelysyria @SyriaBeauty, @DNNUpdates, @SyLeague et envoyant à intervalles rapprochés et réguliers des tweets avec des liens vers des photos touristiques de la Syrie, voire des résultats sportifs, tous assortis du mot clé Syria. Leur seul but : polluer les informations humaines, brouiller les résultats de recherches. C’est nouveau.

Quelques jours plus tard seulement a éclos un autre genre de robots : les trolls. Des humains, intérimaires du régime, à la tête de multiples comptes en arabe ou en anglais, lâchés pour traquer, insulter, menacer à coups de tweets les Syriens pro-révolutions, et dénoncer des complots de puissances étrangères. Ce n’est pas vraiment nouveau : Bahreïn a montré la voie. Dès mars, des brigades de trolls sunnites en phase avec le grand frère saoudien avaient déferlé sur Twitter pour faire de même.

Dernières nouvelles de la cyber-guerre : d’après le blogueur syrien Ana Souri, les services syriens auraient injecté un faux certificat de sécurité sur Facebook en Syrie, afin de subtiliser les identifiants, mot de passe et informations d’utilisateurs ciblés. Tout est possible.

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