Quelques chiffres qui valent 100 millions d’euros, une mécanique qui a les boules et des bracelets qui se prennent pour des chamallows : c’est l’actualité des montres

CHRISTOPHE CLARET : Des heures sphériques en apesanteur…

Cette montre X-Trem-1 de Christophe Claret – un des plus brillants horlogers suisses, puisqu’il est… Français – est une superbe démonstration d’horlogerie conceptuelle : dans son boîtier d’or et de titane couleur chocolat, il s’agit d’un tourbillon mécanique incliné à 30 ° (c’est le cœur de la montre, qui tourne sur lui-même une fois par minute), mais qui affiche les heures et les minutes selon un procédé totalement original et jamais vu dans l’horlogerie. Deux billes, à droite et à gauche du centre de la montre, sont placées dans deux tubes transparents. À gauche, les heures. À droite, les minutes. Ces sphères dorées semblent en apesanteur, mais elles sont mues par deux micro-aimants qui les tractent le long de câbles quasi-invisibles grâce à leurs champs magnétiques. C’est totalement innovant, un peu fou mais emprint d’une fougueuse passion pour les belles mécaniques d’avant-garde. Et, en plus, c’est assez réussi sur le plan esthétique…

ICE-WATCH : Dommage qu’on ne puisse pas les manger, ces Chamallow…

Un peu de couleurs dans la grisaille de cet été, une promesse de plaisir au poignet, un zeste de gourmandise dans le minimalisme ostentatoire de montres en silicone qui se dévorent des yeux dès le premier regard : les montres Ice-Watch devraient être remboursées par la Sécurité sociale tellement elles sont efficaces comme anti-dépresseur estival. Deux tailles (38 mm et 43 mm, quatre couleurs (avec des aiguilles orange contrastées) et l’envie d’une dégustation sans modération…

HUBLOT : La reine des neiges qui joue les stars sur sable blanc…

Quand une marque est forte et que les amateurs se la disputent, elle peut tout se permettre. Bon exemple avec Hublot, qui avait fondé tout son discours sur l’« art de la fusion » entre l’or (généralement rose) et le caoutchouc (généralement noir), au point de créer un « style Hublot » par ce seul contraste, en y ajoutant une belle science des angles vifs. Pour cet été, Hublot renverse la vapeur et nous propose ainsi une Classic Fusion qui adoucit les angles et qui se pare de blanc : or blanc, bracelet en alligator et caoutchouc blanc, cadran blanc, diamants blancs. La magie opère d’autant mieux que le boîtier, parce qu’il joue dans les 42 mm, plaît beaucoup aux fashionistas femelles qui aiment volontiers les chronographes un peu virils. C’est la Big Bang qu’on remarque le plus sur les plages privées, de Saint-Tropez à Porto-Cervo, au poignet des créatures de moins de trente ans et de plus d’un mètre soixante-quinze, qui débarquent en compagnie de messieurs qui ont toujours plus de trente ans et moins d’un mètre soixante-quinze…

CHRISTOPHER WARD : Les rouages qui ont adopté l’accent britannique…

Honte à vous si vous pensez naïvement que seules les montres suisses disposent de mouvements mécaniques « manufacturés » en Suisse. La jeune maison britannique Christopher Ward n’a pas hésité à casser sa jeune tirelire pour s’offrir son propre mouvement, le calibre SH21, à l’occasion de son dixième anniversaire. C’est à la fois un gage d’indépendance logistique et de constance dans l’enrichissement du contenu horloger de la marque. Les Suisses se rassureront en songeant que ce mouvement – certifié chronomètre pour la précision – a été développé et usiné en Suisse, mais les montres de Christopher Ward sont assemblées au Royaume-Uni. La première montre à bénéficier de ce mouvement est la C9 Harrison automatique (5 jours de réserve de marche), plutôt réussie sur le plan esthétique et facturée un peu moins de 1 900  euros – ce qui est très bien placé pour une originale montre de « manufacture »…

PIERRE DEROCHE : Un fascinant ballet d’aiguilles – juste pour le plaisir…

Huit aiguilles juste pour dire l’heure ? Pourquoi pas : quand on aime l’horlogerie mécanique, on ne compte pas ! Comptez-les quand même : une pour les heures, une pour les minutes. Du classique. Ensuite : six aiguilles (flèche rouge) pour les soixante secondes de chaque minute. Chacune de ces aiguilles court sur un segment de dix secondes, s’arrête en fin de parcours, revient dans sa position initiale et laisse la place à l’aiguille suivante. Et ainsi de suite, toutes les minutes de toutes les heures. Ce ballet mécanique est purement fascinant : on y réapprend à savourer chaque seconde. De quoi oublier le temps qui fuit en admirant le temps qui passe. Boîtier de 43 mm en titane, mouvement automatique et édition limitée à 201 pièces pour cette TNT Royal Retro 43…

BRÈVES DE REMONTOIR : Quelques retours sur des infos qui ont fait l’actualité des montres…

••• LA MONTRE DU CALIFE : finalement, ce n’était ni une Rolex, ni une Omega, ni même une montre de luxe, cette montre portée par le nouveau calife islamiste de Mossoul. Elle a pourtant alimenté toutes les rumeurs – surtout les plus imbéciles – sur les réseaux sociaux, mais on sait maintenant grâce à Business Montres qu’il s’agit d’une montre suisse d’origine turque, de marque Al Fajr (l’aube), dont le mouvement électronique a la particularité de prévenir le porteur de l’heure des prières, dans tous les pays du monde, en lui rappelant les grandes dates du calendrier musulman et quelques sourates du Coran. Donc une vrai montre de piété, pas très bling-bling (330 dollars) et strictement fonctionnelle : pas de quoi fouetter un djihadiste ! ••• HUBLOT : personne n’a pu passer à côté du panneau d’arbitrage qui annonce, pendant les matches du Mondial brésilien, les minutes additionnelles et les changements de joueurs. Un panneau qui a la forme d’une demi-montre. Equivalent publicitaire de cette apparition de la montre Hublot sur les écrans du monde entier : 22 minutes de présence cumulée, soit l’équivalent d’un budget de 120 millions de francs suisses (100 millions d’euros). Ce qui serait la plus incroyable et la plus massive de toutes les campagnes de publicité de l’histoire des montres… En plus, même les Guignols de l’info se sont emparés de ce panneau d’affichage ! ••• MARVIN : bonne nouvelle pour les amateurs français qui adoraient cette marque, abandonnée voici quelques semaines par ses financiers, mais qui vient d’être reprise par un nouvel investisseur – chinois, mais déjà opérateur d’une marque Swiss Made. C’est reparti pour un tour et les montres présentées au printemps seront avant la fin de l’année dans les vitrines, notamment la Diver (montre de plongée) dont Atlantic-tac avait beaucoup parlé au printemps…

Plus sur :

Calife de Mossoul.

Business Montres.

Panneau Hublot.

Marvin

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

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