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Les épargnants savent depuis longtemps que l'inflation rogne le pouvoir d'achat des sommes qu'ils récupèrent mais, là, nous vivons une situation nouvelle et philosophiquement incompréhensible dans laquelle le temps ne vaut rien...
Les épargnants savent depuis longtemps que l'inflation rogne le pouvoir d'achat des sommes qu'ils récupèrent mais, là, nous vivons une situation nouvelle et philosophiquement incompréhensible dans laquelle le temps ne vaut rien...
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Atlantico Bourse

Il faut, selon nous, probablement se tenir prêt à agir pour orienter son épargne dans les mois à venir. Il nous semble que sur 10 ou 15 ans voire plus, il vaut mieux posséder des actifs réels tels l’immobilier ou des actions d’entreprises bien sélectionnées plutôt que des obligations qui coûtent plus qu’elles ne rapportent !

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Les observateurs, économistes, épargnants et les investisseurs ont depuis le début de la crise de 2008 vécu tellement de situations extraordinaires, au sens littéral du terme, que la bascule vers des taux négatifs n'a finalement pas été tant commentée. Pourtant il s'agit d'un fait majeur. Il faut, selon nous, probablement se tenir prêt à agir pour orienter son épargne dans les mois à venir.

Concrètement en quoi consistent des taux négatifs : vous prêtez 1000 sur 5 ans par exemple et au terme des 5 ans vous récupérez intérêts compris 980 !  Les épargnants savent depuis longtemps que l'inflation rogne le pouvoir d'achat des sommes qu'ils récupèrent mais, là, nous vivons une situation nouvelle et philosophiquement incompréhensible dans laquelle le temps ne vaut rien...

Beaucoup de raisons ont fait que nous en sommes arrivés à des taux négatifs :

- Première étape, au début de la crise, les banques centrales ont baissé leur taux courts et injecté des liquidités massivement. Les placements courts ont vu leur rendement s'effondrer.

- Deuxième étape, les "quantitative easing" ont amené les Banques Centrales à acheter des obligations sur le marché. Là, ce sont les placements obligataires qui ont vu leurs rendements baisser.

Depuis quelques mois que se passe-t-il ?

Les Banques Centrales continuent de stocker des obligations dans leur bilan, les investisseurs en quête de sécurité se ruent sur les obligations en cas de secousses de marché... et n’en sortent plus.

L'ensemble des incertitudes à l'échelle mondiale fait que les chefs d'entreprises, les ménages et les états limitent leurs investissements et restent pour les premiers positionnés sur des placements sécurisés en attendant ...

Comme personne n'anticipe de rebond de l'inflation à court terme les positions sont figées... les banques centrales continuant d'injecter des liquidités, la seule variable d'ajustement sont les taux... qui continuent de baisser et sont passés progressivement en territoire négatif sans que cela génère énormément de commentaires.

En France les obligations d'Etat  à moins de 5 ans sont désormais avec des rendements négatifs, à l'échelle européenne ce sont un tiers des obligations cotées qui sont concernées ! 

Que la situation s’installe ou au contraire vienne à se retourner il  nous semble nécessaire de prendre quelques décisions pour son épargne, même si les choses vont évoluer lentement et qu’il n'y a pas d'urgence absolue à agir.

Pour ceux qui sont investis en obligations d'Etat en direct ou dans des placements "courts" comme du monétaire, il faut au moins commencer à réfléchir à un plan "B" ; par exemple en remplaçant ces obligations à rendement négatifs par des supports investis en obligations d’entreprises qui ne sont pas très risquées et qui rapportent sensiblement plus.

Par ailleurs, certains placements permettent, au moins pour un temps, d'attendre que la situation se décante : l'assurance- vie en Euro permet de gérer la transition. En effet les assureurs gèrent bien la diversification entre sécurité et rendement depuis de longues années. Ils devraient encore grâce à leur diversification offrir des rendements positifs encore quelques temps... même si là aussi, inéluctablement les taux de rendement vont continuer leur baisse.

Pour les plus prudents les livrets divers permettent encore d'obtenir là aussi un peu de rendement positif… même si c'est désormais symbolique.

Ceux qui pensent que le système de taux négatifs traduit les déficiences du système et annonce une crise plus profonde, l'or et les billets sont leur panacée... Cette vision nous paraît trop pessimiste mais force est de constater que l’or a repris de la vigueur depuis quelques semaines.

Nous pensons néanmoins que dans cette période extraordinaire, il faut, pour construire son patrimoine, privilégier les actifs réels plutôt que de placer en obligations. Qui dit patrimoine dit vision longue, et il nous semble que sur 10 ou 15 ans voire plus, il vaut mieux posséder des actifs réels tels l’immobilier ou des actions d’entreprises bien sélectionnées plutôt que des obligations qui coûtent plus qu’elles ne rapportent ! 

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