Quand les "nounours" enfilent leurs jeans et quand les dames flirtent avec la virilité : c’est l’actualité des montres au cœur de l’automne<!-- --> | Atlantico.fr
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Notre cher Teddy Bear joue avec la décontraction des étudiants américains…
Notre cher Teddy Bear joue avec la décontraction des étudiants américains…
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Atlantic-Tac

Mais aussi un écran connecté sur un bracelet d’une montre pas connectée, le vert des empires intérieurs, la rébellion qu’on mène à la baguette et le liège des planches qu’on recycle…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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RALPH LAUREN : Une nostalgie régressive très assumée…

Ne confondez pas « Ralph Lauren » et « Polo Ralph Lauren » : c’est la même maison, mais ce n’est pas exactement la même marque ! Pour son cinquantième anniversaire, la maison Ralph Lauren nous propose une ligne de montres un peu plus accessibles et en tout cas très orientées vers les marqueurs identitaires de la culture américaine. On y reconnaît le Teddy Bear (disons le « nounours ») qui est une des icônes de cette culture, rhabillé en casual ou en plus formal, avec des jeans ou en tuxedo, sans oublier le drapeau américain sur le sweater. Vendue autour des 1 000 euros, cette collection « Polo Bear » en série limitée s’avère Swiss Made, par son mouvement automatique comme par sa qualité de réalisation. C’est amusant, c’est mignon, c’est élégant, c’est gentiment régressif et c’est très enraciné : du meilleur Ralph Lauren, ce « nounours » de poignet !

SAINT HONORÉ : On va commencer par le bracelet…

Dans la série « Les horlogers français vont de l’avant », Saint Honoré passe dans le camp des marques qui croient à la carpo-révolution – celle des montres connectées. Même si elle n’est plus strictement une « marque familiale française » [puisqu’elle vient d’être rachetée par un groupe spécialisée dans la distribution horlogère], la maison Saint Honoré nous propose, pour commencer, un bracelet connecté : la montre reste « classique », mais on remarque sur le bracelet un petit écran tactile, qui se connecte par Bluetooth à votre téléphone : il peut afficher non seulement les notifications d’appel du téléphone, mais aussi les données biométriques toujours utiles du capteur d’activité caché dans la puce de l’écran (nombre de pas, calories brûlées, sommeil, etc.). C’est très efficace et très discret : des alertes vous sont délivrées par vibration pour les rendez-vous ou l’inactivité prolongée. Si vous avez égaré votre téléphone sous le canapé, ce petit écran va le faire sonner. Vous pouvez même déclencher à distance l’appareil photo du smartphone. Avantage supplémentaire de ce bracelet connecté SH Connect, d’une grande simplicité d’usage : il peut s’adapter sur de nombreuses montres de la collection Saint Honoré (c’est une question de largeur), mais aussi d’autres montres d’autres marques…

BAUME : Une recyclage éco-responsable du grand frisson olympique… 

Dérivée, sinon clonée, à partir des cellules souches de la vénérable maison Baume & Mercier, la tout jeune marque Baume (tout court) n’a pas six mois d’existence, mais elle commence à affirmer son originalité avec une certaine autorité. Née de la volonté d’illustrer les nouveaux rapports à la montre de la nouvelle génération, plus soucieuse d’environnement que d’ostentation statutaire, Baume propose cet automne une montre réalisé à partir de planches de skateboard recyclées : on remarque sur les boîtiers (42 mm) les couches de lamelles de bois collées dont sont faites ces planches ultra-techniques – n’oublions pas que le skateboard est désormais un sport olympique ! On retrouve cette volonté éco-respectueuse dans le travail du bracelet en liège, matériau naturel lui aussi facilement recyclable et remplaçable. Le cadran est élégant, avec une lecture séparée des heures (sur vingt-quatre heures : les skateurs vivent à l’heure du monde) des minutes et des secondes. Le mouvement est automatique, avec une couronne de remontage déportée à midi pour la singularité, mais aussi pour la symétrie d’une montre dont les « anses » (ce qui tient le bracelet) pivotent pour s’adapter à toutes les tailles de poignet. Ces montres ont été développées avec HRS (Human Recreational Services), une des célébrités mondiales de la « glisse » urbaine…

PATEK PHILIPPE : Une détermination quasiment « virile »…

Il y avait pas loin de vingt ans que Patek Philippe n’avait pas lancé une nouvelle ligne de montres féminines, même s’il existait déjà une collection Twenty4, mais les montres étaient rectangulaires ! La série des Twenty-4 s’enrichit donc d’un boîtier rond, forcément en or (mais pas que), avec forcément quelques diamants (160 en tout selon notre décompte), et le mouvement est forcément automatique, puisque c’est ce qu’on attend d’une manufacture de belles mécaniques comme Patek Philippe. Le boîtier est d’une taille modeste (36 mm), mais sans mièvrerie. La date nous signale que c’est une montre pour les femmes actives, qui vont apprécier la détermination presque « virile » des aiguilles bâton (secondes au centre) et des chiffres très « professionnels ». La proposition est très consensuelle en termes de design, mais aussi très commerciale dans les multiples déclinaisons de son concept (superbes couleurs de cadran, de l’argent satiné au bleu soleillé). Inutile de pinailler sur l’identité un peu floue et un peu molle de cette montre : s’il y a marqué « Patek Philippe » sur le cadran, on ne discute pas !

CORUM : L’élégance d’une rébellion contre les codes usuels…

L’idée initiale de la Golden Bridge était aussi géniale qu’originale : créer un mouvement mécanique « en baguette » – c’est-à-dire tenant sur une seule « ligne » au lieu de se développer dans une forme ronde. Ce concept de « mouvement baguette » est né au début des années 1980 et il a été largement décliné dans toutes sortes de boîtiers Corum (rond, pas rond, tonneau), du plus avant-gardiste et du plus disruptif au plus somptueusement serti. Une nouvelle version débarque, avec une élégante livrée de titane noir et une structure intérieure dont les architraves souligne l’élancement du mouvement baguette : quarante plus tard, la magie Golden Bridge opère et cette rupture avec les codes horlogers conserve toute sa force. Sans être une icône trop galvaudée et surexposée, la Golden Bridge reste la rebelle qu’elle a toujours été. Ce n’est pas si simple de ne pas perdre son âme…

ANONIMO : Une profonde sobriété stylistique…

Hier matin, l’horlogerie ne jurait que par le noir. Hier soir, elle est passée au bleu – promu « nouveau noir ». Aujourd’hui, elle vire au vert, dont on ne sait plus s’il est le « nouveau bleu » ou le futur eldorado de la mode horlogère. Cette Epurato Verde Natura va évoquer, selon les tropismes culturels, le vert des sapins suisses ou les cyprès de la Toscane qui a vu naître la marque, les fastes du Premier empire ou les eaux mystérieuses de certains lagons exotiques. Dans ce boîtier (42 mm d’acier mat) d’une grande sobriété stylistique, c’est en tout cas la couleur profonde de l’élégance, soulignée par la « lunette » cannelée très néo-classique. Le prix, contenu sous les 2 300 euros, est lui aussi une promesse d’espérance : celle de porter au poignet une montre aussi distinguée que distinctive. Anonimo, c’est la marque qui se mérite et qu’on ne trouve pas dans toutes les vitrines…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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