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Quand les poulpes nous parlent français et quand Batman s’offre un nouveau GPS : c’est l’actualité des montres à l’heure d’hiver
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Mais aussi un félin qui cache bien ses secrets, une survivante des années d’insouciance, les ombres et les lumières d’une épuration mécanique et, en vrac, les nouvelles du front de l’horlogerie…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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EBEL : Plus « sport chic », tu meurs !

La mode rétro nous resservant à n’en plus finir les années 1970, il était fatal que la maison ebel soit tentée de nous rappeler qu’elle était, dans ces mêmes années seventies, la marque la plus tendance, celle que portaient les stars (notamment Sharon Stone) et les sportifs à la mode [on se souvient de Yannick Noah, vainqueur à Roland-Garros, avec son Ebel au poignet : Ebel était alors le parrain du tournoi français], celle qui fabriquait les montres Cartier, celle qui se permettait d’ouvrir, près de la place Vendôme, la première boutique horlogère dédiée à une seule marque. Autant dire une marque pionnière, dont la montre vedette, la Sport Classic [à l’époque, on l’écrivait « Sport Classique »], s’imposait très vote comme l’icône horlogère de son temps. Lancée en 1977, cette sportive chic est de retour, avec les mêmes codes esthétiques : or/acier, maillons articulés en « vagues », boîtier hexagonal à cinq vis, chiffres romains et mouvement à quartz. Les jeunes femmes de l’époque ne pouvaient rien porter d’autre. Leurs petites-filles vont retrouver le plaisir sensuel de ces Ebel Sport Classic, dans une version parfaitemen fidèle à l’originale : même le logo aux deux E embrassés nous est rendu [Le E d’« Eugène Blum », le co-fondateur de la marque, avec le E du « Et » qui unit son nom à celui d’Alice Lévy, sa femme, qui donnera son L au nom de la marque]. Les années 1970, avec leur insouciance d’avant la crise et leur goût de la fête, revivent avec élégance après quarante ans : et si on en profitait ?

OCTOPUS : Des couleurs pour enchanter les poissons…

Même si on lit « Swiss Made » sur le cadran, la toute nouvelle marque Octopus est française de France, par son style et par son créateur, Jean-Philippe Hervet. Son idée était de proposer une « plongeuse » de grande classe, parfaitement réglementaire (lunette tournante, mouvement automatique, aiguille des secondes, étanchéité à 300 m – d’où le nom du modèle, « 164 Fathoms », la fathom étant la brasse, ancienne mesure nautique), avec une touche colorée pour égayer le quotidien, mais à un prix accessible (990 euros) et une distribution contemporaine (uniquement sur Kronos-Paris, où les premiers acheteurs bénéficieront de 10 % de remise). Sous le signe du poulpe, la réussite de ce boîtier de 43 mm est indéniable, la qualité suisse est au rendez-vous et le style contemporain très séduisant. La créativité horlogère française est toujours au rendez-vous !

https://kronos-paris.fr/7-octopus

RJ-ROMAIN JEROME : Le nouveau GPS de Batman…

Avec cette montre Skylab, le « Chevalier noir » – Batman, The Dark Knight – ne sera plus jamais perdu dans les rue de Gotham City : non seulement son emblème fétiche, la chauve-souris, s’allume dans la nuit, mais la montre affiche une carte des rues de Gotham City. Comme quoi on peut tout-à-fait ne pas se prendre au sérieux quand on est une marque suisse, tout en s’affirmant très sérieux dans la qualité horlogère de ses montres (mouvement automatique de haute horlogerie, finement « squeletté » et finitions soignées pour cette édition limitée à 75 exemplaires). Les grands enfants adulescents vont adorer cette régression vers les paradis perdus de l’âge d’or des comics américains…

GIRARD-PERREGAUX : Ombres et lumières d’une épuration mécanique…

Le propre des « grandes » montres est d’imposer leur style et leur personnalité, bien au-delà des interprétations ponctuelles que la marque peut en faire. Véritable icône contemporaine, la Laureato SkeletonCeramicde Girard-Perregaux nous prouve qu’elle est encore plus forte en céramique noire qu’en acier ou en or, et que cette céramique travaillée dans le goût de l’élégance sportive accepte parfaitement d’être traitée en « squelettage » [on affine, on ajoure et on dépouille le mouvement au point de le rendre quais-invisible et de le réduire à sa plus pure expression]. Les codes contemporains de la montre y gagnent en puissance (boîtier octogonal restylé pour gagner en rondeur, bracelet en céramique intégré dans le boîtier) et la présence au poignet est rendue encore plus spectaculaire par le jeu subtil des ombres et des lumières qui resculptent les lignes de la montre. 

GUCCI : Le félin qui avait une âme horlogère…

Cette « montre à secret » en cache plusieurs ! Sous le félin, la montre. Dans les yeux du félin, deux diamants taillés en navette. Admettons que le lézard du bracelet était une proie de ce félin rigolard. Sur le fond du boîtier, une abeille gravée : c’est l’emblème de Gucci, la marque qui nous régale de son « marché des merveilles », une collection des plus singulières de l’« horlogerie de mode ». Le boîtier en or ne fait que 22 mm, mais il est étanche à 50 m, avec un mouvement à quartz qui permet d’escamoter la couronne de remontage. De quoi enchanter les fêtes de fin d’année…

LES BONNES NOUVELLES DE LA SEMAINE (et les autres)…

••• Et les enchères horlogères?La session genevoise d’automne s’est terminée à un excellent niveau pour les montres de collection, alors que le marché des montres neuves peine à retrouver son souffle. Pas de records spectaculaires, mais un excellent niveau général, avec un reclassement en cours pour des marques comme Heuer (TAG Heuer) dont les chronographes en acier des années 1960 et 1970 se vendent désormais au même prix que les chronographes Omega, Rolex ou, pour les plus rares, Patek Philippe. De l’avis des connaisseurs, la cote des Heuer est promise à un bel avenir… ••• Et la crise horlogère ?C’est l’offre consensuelle des marques mainstream qui pose problème ! Les vraies pièces uniques neuves performent sous le marteau des auctioneers : lors de la vente Only Watch (Christie’s), on a pu payer plus d’un million d’euros pour un chronographe FP Journe (François-Paul Journe est un horloger français contemporain installé à Genève), un gros tiers de million pour une « simple » montre Tudor en bronze, mais plus de six millions d’euros pour une Patek Philippe de haute complication (ci-dessous) en titane, un métal que la manufacture Patek Philippe réserve à ses pièces uniques « charitables »… ••• Et le sociofinancement ? Pour les « jeunes pousses » qui canalisent les nouvelles demandes des amateurs, c’est le jackpot sur Kicstarter, où il se lance à peu près une nouvelle marque horlogère par jour : on notera les 400 000 euros levés par les Français de Klokers auprès de 2 000 souscripteurs ou les 410 000 francs suisses levés par la marque française ZRC 1904pour leur montre North Adventure (alors que la montre était tout de même annoncée à 1 390 francs suisses)…

Lien Klokers : https://www.kickstarter.com/projects/1221639153/klok-08-60s-inspired-unisex-customizable-watch-by

Lien ZRC : https://www.kickstarter.com/projects/489783724/zrc-north-adventure-tool-watch-alban-michon-arktic?ref=discovery

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : https://businessmontres.com/

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